Bryan Cranston en personnage honnête qui tourne mal pour sauver sa famille, évidemment cela nous évoque Breaking Bad, et force est de remarquer que l'acteur aura du mal avec Your Honor à nous faire oublier sa prestation bluffante dans son ancienne série dramatique. La vraie force de cette mouture 2020 d'une série éponyme israélienne est de nous intéresser au jugement final de l'affaire, de nous attacher au sort du jeune homme (bien campé par Hunter Doohan) au point qu'on voudrait volontiers que la justice passe l'éponge sur ce qui reste un accident malheureux (on peut difficilement en vouloir au garçon), on s'attendait donc à une série grandiose avec un si beau scénario tortueux. Mais voilà, Your Honor est loin d'être exempt de toute faute, et a même un casier bien rempli. Clairement, les scénaristes et metteurs en scène auraient pu nous éviter un fou-rire (d'asthmatique) lors du twist final sérieux et très attendu, s'ils avaient su comment fonctionne une Ventoline. A l'utiliser comme il le fait (enchaîner les bouffées - normalement limitées à 1 ou 2 - sans retenir la respiration, ce qui revient à anéantir totalement l'utilité du produit), le personnage fait évaporer toute sa crédibilité en une fraction de seconde. Dommage que ce détail se remarque autant (il s'agit du twist primordial, tout de même, ils auraient pu faire attention...), car le final était, sans cela, très bien écrit et inattendu. On ne peut pas non plus dire qu'on ne s'est pas ennuyé entre les épisodes 3 et 8, tant l'intrigue lambine et le rythme ralentit, uniquement supporté par les sous-intrigues moins intéressantes (les flirts du garçon, le deuil difficile du père quant à son ex-femme décédée). On retrouve quand même un intérêt plus poussé lorsque
le bouc émissaire se fait tuer en prison, et dont le procès tourne à l'arrangement amiable entre les deux familles opposées par l'accident de départ
(une bonne idée de relance de l'intrigue). Mais la prestation honnête de Cranston et celle de Hunter Doohan plutôt encourageante pour la suite de sa carrière remontent la pente jusqu'au final surprenant (jusque dans son interprétation de la Ventoline).