Le péril jeune

Thèmes : Histoire / Romance / Massacre de Gwangju / Années 1980
Romance : 80 % / Bromance : 10 % / Paternalisme : 0% / Féminisme : 70 % *

1980 : Gwangju est le fief de l’opposition démocrate. De nombreux citoyens (la plupart étudiants) sont regroupés et y lancent des manifestations contre la dictature mise en place après l’assassinat du président Park en 1979. C’est dans ce contexte que débute Youth of may.

Hwang Hee-tae est étudiant en médecine. Au cours de ses études, il lui est arrivé de soigner à plusieurs reprises de jeunes victimes blessées au cours de manifestations. Son meilleur ami, Gyeong-su est un fervent militant pour la démocratie et l’a souvent sollicité dans ce sens.
Le père de Hee-tae est un membre important de la police gouvernementale. C’est un homme froid et impitoyable. Il arrange un mariage entre son fils et Su-ryeong, fille d’un entrepreneur fortuné et militante acharnée contre le pouvoir en place. Mais alors que le premier rendez-vous doit avoir lieu entre les deux jeunes gens, Su-ryeong propose à son amie, la modeste Myeong-hee qui est infirmière, de se faire passer pour elle : en échange, elle lui paiera le billet d’avion qui lui manque pour pouvoir poursuivre des études à l’étranger, en Allemagne.
Hee-tae et Myeong-hee tombent amoureux… Mais le destin est en marche…

Youth of may plonge dans une période sombre de l’histoire coréenne contemporaine, à savoir le massage de Gwangju qui a eu lieu en mai 1980. J’étais très intéressée à l’idée de mieux connaître le sujet. Et la série met l’accent sur ces groupes étudiants pro démocratie que le gouvernement tente par tous les moyens de faire passer pour des communistes échappés de Corée du nord (et quand bien même je dirais…). On mesure à travers ces quelques échanges qu’une certaine paranoïa était à l'œuvre à l’époque.

Bon, mais si le sujet est fort, je n’ai pas été très emballée par le drama. Pour plusieurs raisons.

Déjà, dès le premier épisode, on a tout : la fin et le déroulé. On devine TOUT. Tout ce qui va se passer et comment. Et pendant toute la série, le spectateur a un coup d’avance… C’est assez flagrant…

Bon mais si on ne peut ne pas être surpris, on peut être bouleversé ? Oui, mais en fait non. C’est fou parce que c’est une histoire terrible, mais le ressenti que j’ai eu, c’est de lire un fait divers dans un journal, sans réel contexte émotionnel. Je suis restée en dehors. La série, outre le fait d’être capillotractée à fond, est assez superficielle. Tout repose en fait sur l’histoire d’amour entre les deux personnages principaux, qui est étirée pendant de longs épisodes, et qui n’est pas passionnante du tout. Le contexte politique autour est présent, certes, mais il est peu développé et les personnages qui le font exister sont le summum du caricatural (le méchant père de Hee-tae…).

La romance entre Hee-tae et Myeong-hee n’est pas vraiment la romance du siècle. Alors que le contexte se prêtait à des envolées dramatiques et passionnelles entre les deux. Elle reste assez insipide du début jusqu’à la fin et on a vraiment du mal à sentir la passion entre eux. C’est très plat et on n’éprouve pas grand chose. J’aurais voulu être dévastée par leur histoire mais j’ai davantage ressenti des émotions sèches. C’est dommage.

Alors peut-être est-ce dû aussi en partie aux acteurs. J’ai trouvé Go Min-si vraiment moyenne. Elle est super belle, vraiment super belle. Mais ça ne fait pas tout. Finalement, l’autre comédienne (qui joue Su-ryeong) est plus expressive. Lee Do-huyn, qui joue Hee-tae, est charmant mais il n’est pas terrible non plus. Alors, ils sont peut-être encore trop jeunes pour avoir atteint leur plein potentiel de comédiens...

Il y a bien sûr l’inévitable triangle amoureux (le frère de So-ryun a un crush pour Myeong-hee bien sûr), le gamin horripilant (le petit frère de Myeong-hee)

C'est tellement artificiel comme idée scénaristique...

On ne comprend pas non plus trop bien ce que reproche la jeune femme à son père au bout du compte, dans le sens où ce n’est pas super crédible... Et le copain soldat de Hee-tae qui est le seul de toute l’armée à sembler avoir une conscience, évidemment. Et qui passe son temps

Il aurait d’ailleurs été intéressant, plutôt que de s’acharner à montrer une romance soporifique à longueur d’épisodes, de développer plutôt le contexte politique (les dirigeants, les soldats). On doit se contenter du père de Hee-tae, dont on a l’impression qu’il dirige tout depuis son fauteuil, tout seul. Bon, on a quand même à plusieurs reprises des scènes où l’on voit les jeunes qui s’organisent, qui manifestent…

Les journées du massacre auraient également dû être le moment culminant du drama. J'aurais trouvé bien de voir basculer la série dans le chaos à partir de l’épisode 10, lorsque l’armée est déployée. Avec des épisodes nerveux et haletants. Où l’on a peur pour les personnages, où l’on est révolté de ce qui arrive devant nos yeux. Au lieu de ça, on suit

C’est presque de mauvais goût… Et c’est facile.

La série a certainement voulu faire de notre victime le symbole du massacre : le symbole de la jeunesse, de l’innocence et de la pureté sacrifiées. Mais la manière d’y arriver n’est pas formidable… Le scénario reste maladroit et est un peu cousu de fils blancs, les personnages sont caricaturaux, on est dans le prévisible en permanence, ça manque d’émotion et l’histoire est trop fleur bleue. Et le seul personnage un peu intéressant (Su-ryeon, farouche et déterminée) est laissé de côté. Une déception.

*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094