Critique de Zero DayZero Day est une série sympathique, mais loin d’être grandiose. L’idée de départ est intéressante, mais traitée avec trop d’approximations et un message politique manquant de finesse. La thématique de la conspiration intérieure, déjà vue mille fois, n’apporte rien de neuf : les méchants sont méchants, les gentils sont gentils, et les rares tentatives de brouiller les lignes tombent à plat.
Les conspirationnistes, au cœur du sujet, sont au mieux caricaturés, au pire presque inexistants. On sent des coupes au montage : ils apparaissent comme des concepts vaguement posés sur la table, sans véritable incarnation.
Robert De Niro, pourtant immense acteur, peine à s’imposer. Les dialogues plats et une écriture en dents de scie ne lui offrent guère de matière, et ses drames personnels suscitent peu d’émotion. Les artifices de mise en scène censés refléter ses troubles mentaux paraissent artificiels et se perdent dans une sous-intrigue absurde, abandonnée sans explication.
Sur le plan politique, la série reste en surface : aucun camp n’est nommé, comme si le studio avait voulu ménager à la fois démocrates et républicains. Résultat : une intrigue qui manque de courage, et une géopolitique expédiée sans conviction.
Les six épisodes souffrent aussi d’un rythme bancal : les cinq premiers traînent en longueur, puis le dernier précipite les révélations dans un final brouillon. Le discours au Sénat, qui aurait pu être un sommet de tension dramatique, se transforme en une séquence expédiée, symptomatique du manque d’ambition de l’ensemble.
La réalisation, poussive, peine à installer une vraie tension : rares scènes d’action (trop) calibrées, photographie terne, cliffhangers prévisibles, fausses pistes jamais exploitées. La promesse initiale, pourtant forte, s’évanouit dans un entre-deux maladroit.
Au final, Zero Day se laisse regarder sans déplaisir, mais déçoit par son manque de souffle, de profondeur et de prise de risque. Là où l’on espérait un thriller politique percutant et actuel, on n’a qu’un divertissement tiède, vite oublié.