Les meilleures BD de 2018 selon arnonaud

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Pensez à un genre de crossover fou entre Ping Pong, Max Winson et Ashita no Joe. Forcément, c'est un sommet.

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J'avais très hâte de lire ce nouveau tome, et il se dévore vraiment tout seul alors qu'il est quasiment deux fois plus épais que le tome précédent.

Comme toujours, Riad Sattouf a ce talent rare pour rapporter les comportements des différents protagonistes de manière très drôle, en glissant des petits gags un peu partout. Mais en plus, la vie du petit Riad est pleine de surprises, outre lui qui devient progressivement un ado, il y la relation entre ses parents qui continue de se dégrader, et les aller-retour réguliers entre la Syrie et la France, son père qui pendant un moment devient beaucoup plus religieux et il y a aussi ses grands-parents qui prennent plus d'importance. Et c'est sans parler d'autres rebondissements ou de l'imprévisible cliffhanger de fin de tome.

Bref, c'était un excellent moment de lecture.

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Je suis très heureux d'avoir enfin pris le temps de lire la suite de Black Hammer puisque ce nouveau tome est bien entendu excellent. Jeff Lemire, Dean Ormston et Dave Stewart (avec David Rubin en guest le temps d'un chapitre) continuent de faire un boulot extraordinaire avec cette histoire qui mélange super-héros (avec énormément de références à des héros des Big Two) et récit intimiste.

Le tome 1 s'était terminé sur l'arrivée d'un nouvel élément qui forcément va un peu bousculer l'équilibre qui s'était mis en place jusque là, d'autant plus que certains personnages sont plus qu'usés d'être coincés dans cette étrange ville. Les choses s'accélèrent donc, avec quelques bons gros rebondissements en cours de route, dont certains très dramatique. Et en parallèle, on continue d'en découvrir plus sur le passé de chacun, notamment sur la situation qui les a amenée jusqu'à leur situation d'aujourd'hui. Et là aussi, on découvre certaines choses qui permettent de mieux comprendre qui ils sont.

Bref c'est raconté d'une main de maître, c'est superbe graphiquement, on s'attache aux personnages et l'ambiance générale est toujours aussi fabuleuse. C'est vraiment du grand art et je suis très curieux de voir ce que va donner la suite de l'histoire ainsi que la tentative d'univers plus large que va développer Lemire dans d'autres séries. J'espère que le scénariste arrivera à garder alors cette même tonalité et ne retombera pas dans les écarts qu'il a parfois eu quand il fait des récits pour les big two.

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Les dessins de Jen Wang sont très beaux, avec cet épais trait au pinceau qui est superbe. C'est un conte pour adolescent, un roman d'apprentissage, sur le thème du travestissement et de l'identité qui est vraiment passionnant. Et ce qui est bien c'est que le livre a beau être très épais, la narration est d'une fluidité incroyable et l'ensemble se dévore tout seul, et assez rapidement vu qu'il faut moins de deux heures pour lire ce livre.

Les personnages sont très biens écrits et hyper attachants, on ressent bien leur tourments, et si la structure scénaristique est très classique, elle est hyper efficace et on ressent vraiment les émotions des protagonistes, on les comprends, et du coup la fin du 2e acte est vraiment incroyable. C'est la résolution peut-être trop joyeuse qui est un poil décevante en comparaison mais en même temps ça permet à l'ouvrage d'être un beau message d'espoir.

Et c'est bien entendue une excellente initiative qu'un tel ouvrage ait vu le jour et soit accessible à un si large public.

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Voici un truculent recueil de strips facétieux que j'aime vraiment beaucoup. A chaque page, on change d'univers mais l'on retrouve toujours nos deux héros tiny & Tall dans des gags toujours très amusants.

Il y a un vrai sens de la blague dans ces historiettes, où c'est toujours bien rythmé, avec une chute à chaque fois très bien trouvée, avec un humour grand public qui fonctionne vraiment, un peu absurde ou à base de jeux de mots.

Les dessins sont simples mais ultra efficaces et lisibles, et sont sublimés par une mise en couleur souvent réellement somptueuse ou par des essais de changement de style, en fonction du contexte du gag, souvent fort amusants. C'est vraiment très joli, et la mise en page qui met en plus gros une des cases du strip rend du coup vraiment justice au travail de ce brave P!nS sur ses histoires.

J'aime beaucoup aussi le changement d'univers permanent, qui permet de passer de l'univers contemporain à la SF cyberpunk, à la fantasy et à divers périodes historiques où l'auteur glisse parfois des anecdotes fort intéressantes.

Bref j'ai énormément d'amour pour cette petite BD et j'encourage le plus grand nombre à se la procurer.

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10 ans après le tome 1, le Spirou d'Emile Bravo est enfin de retour dans une 2e histoire annoncée en 4 tomes (!) qui devrait à priori raconter ce qui s'est passé pour Spirou durant la seconde guerre mondiale et sûrement continuer de raconter comment Spirou est devenu le héros glob-trotter des albums de Franquin et comment Fantasio est devenu quelqu'un de correct.

Le Journal d'un Ingénu est très certainement l'un des meilleurs albums de Spirou et je pense qu'on peut dire sans hésiter qu'il est le plus réussi des Spirou sortis dans les années 2000. C'est tout simplement l'origin story parfaite de Spirou, et cet confrontation entre ce héros de BD en devenir et un monde plus réaliste et politisé, avec la guerre mondiale à l'horizon était géniale, et se mêlait bien aux hommages aux toutes premières aventures du groom.

Et ce Spirou "l'Espoir malgré tout" (j'aime beaucoup ce titre d'ailleurs) reprend toutes les qualité du premier tome tout en propulsant Spirou dans la réalité de la 2e guerre mondiale, et c'est tout bonnement passionnant. Surtout qu'avec la structure en 4 tomes de 90 pages, on a quelque chose d'inédit dans la série Spirou, on laisse tout simplement le temps à l'auteur de raconter son histoire, sans avoir besoin de se précipiter. C'est merveilleux,

Emile Bravo peut développer tout une galerie de personnage secondaire, approfondir les caractères de chacun, donner de l'épaisseur à Spirou et Fantasio, et aborder pleins d'aspects de la guerre vue de la Belgique. Pour un lectorat jeunesse ça peut d'ailleurs être très enrichissant, puisque beaucoup de choses sont expliquées très clairement et simplement, notamment l'origine possible de l'antisémitisme.

Certaines choses feront sûrement grincer des dents à certains fans, notamment Fantasio qui est plus détestable et superficiel que jamais, mais qui est en même temps un excellent contrepoids à la bonté naïve naturelle de Spirou. Ca apporte une touche plus absurde mais aussi plus noire et cynique qui est très plaisante.

J'adore comment Emile Bravo confronte en permanence Spirou à des personnages qui n'ont pas la même façon de penser que lui, et on voit le jeune groom essayer de se forger par conséquent son propre compas moral, s'affirmer en tant qu'individu, mais avec son côté encore jeune et inexpérimenté qui lui fait faire des erreurs par moment.

Franchement c'est un régal, en plus c'est très beau, et si vous aviez aimé le premier tome, il n'y a aucune raison de ne pas aimer celui ci.

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Après l'excellent Pereira Prétend, Pierre-Henry Gomont est de retour avec ce nouvelle BD qui est cette fois-ci un scénario original et non une adaptation de roman.

De ce que l'on peut en comprendre de la page des remerciements, c'est un ouvrage plus ou moins inspiré de son enfance, de son père et de la relation qu'il a eu avec lui. On n'a aucune idée du pourcentage du récit qui est basé sur la réalité mais je pense que ça lui a servi pour atteindre une certaine justesse dans la relation qu'on les enfants avec cette figure paternelle terrible et auto-destructrice qui est au cœur de l'ouvrage. Notamment au niveau de la relation amour-haine qui se créé pour ces enfants qui ne sont pas capables de le détester complètement. Là où les lecteurs risqueront d'avoir du mal à s'attacher au père, qui a beau être hors-du-commun et flamboyant à sa manière, il n'est jamais un voyou fascinant mais plutôt un être assez débectant.

Comme pour Pereira Prétend, le style graphique de Gomont est vraiment magnifique, notamment dans sa manière de mettre en couleur, assez unique où les teintes sont peu nombreuses mais toujours savamment choisies pour donner de très belles ambiances et de belles harmonies. C'est vraiment beau et les décors de forêt équatoriales donnent en plus un cadre assez dépaysant à l'album.

Une excellente lecture pour ma part, qui confirme, si besoin était, que Pierre-Henry Gomont est vraiment un auteur à suivre.

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Le concept de la BD est très simple, raconter par le menu ce qui amène un syrien lambda a devenir un réfugié, un migrant, et de raconter son parcours de son pays natal jusqu'à la France. Vu l'importance de la crise des réfugiés aujourd'hui, il semblait indispensable de prendre un peu de temps pour expliquer calmement tout ça et remettre l'humain au centre de la question, histoire de favoriser l'empathie envers tous ces migrants.

Et c'est un récit de vie assez passionnant que nous raconte ici Fabien Toulmé. Ce qui est très bien c'est que le scénariste prend le temps de poser le contexte, que ce soit l'origine du régime syrien actuel ou l'origine de la guerre civile du pays. Ça permet de bien avoir les idées au clair pour qui n'a pas toujours été bien renseigné sur le conflit avant d'attaquer le récit. Et forcément, c'est très intéressant de voir comment s'installe progressivement une guerre civile dans un pays et comment se fait la décision de l'exil.

Et l'on a ensuite les premières tentatives de Hakim de se reconstruire une vie à l'étranger, et l'on voit bien entendu toutes les difficultés et sacrifices qu'il doit faire. Et ce n'est que le premier tome d'une saga prévue en 3 volumes, donc on n'ose même pas imaginer les obstacles qui vont se dresser sur sa route à l'avenir.

Ce qui est bien, c'est que Toulmé raconte ça de manière hyper fluide, avec une narration et un dessin qui pourra rappeler un peu ce qu'a pu faire Guy Delisle. Les pages s'enchaînent vraiment toutes seules et c'est hyper agréable à lire. En fait ce qui est bien, c'est que malgré le sujet assez dur, le récit n'est pas plombant. Et ce n'est pas non plus froid et aseptisé, l'auteur arrivant à être plus dramatique quand c'est nécessaire, même si le dessin rond de Toulmé et une certaine pudeur évite le récit de tomber dans quelque chose de trop tire-larme.

Globalement, le récit est très bien mené, les différentes tonalités bien balancées et on s'attache à Hakim et à tout ceux qu'il croise durant son périple. Je n'étais pas plus fan que ça de la narration de l'auteur sur son précédent ouvrage, qui était une fiction, mais avec une histoire vraie à illustrer ça colle un peu mieux, même si il a toujours un côté très sage dans sa façon de raconter et ça manque peut-être d'un humour plus présent et mordant, d'une plus grande audace graphique ou d'une dramaturgie plus poussée.

Mais c'est du pinaillage, ça reste vraiment une très bonne BD, que je conseille fortement.

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J'ai vraiment adoré "l'origine du monde" de Liv Strömquist, certainement son ouvrage le plus connu et le plus apprécié, et je suis très content de lire un autre album d'elle (et j'espère bien lire les deux autres albums sortis en France un jour).

Encore une fois, elle livre ici de la très bonne BD. C'est moins instructif que pouvait l'être l'Origine du Monde qui revenait sur des points très importants sur ce qu'est réellement l'appareil génital féminin, qui recadrait bien les choses et les expliquait bien. Je ne sais pas si ici elle enseigne des choses aussi fondamentales, mais ça reste très agréable à lire, très intéressant et très drôle.

Ici, Liv Strömquist s'attaque à démonter la figure du couple "classique". Elle en montre les limites, les abus possibles de la part de certaines figures historiques ou passées qui ont fait n'importe quoi en toute impunité, et elle démonte aussi le concept de famille nucléaire, du mariage et le concept même d'avoir des enfants avec des pages hilarantes où elles compare les gamins à des types de droite ultra-conservateurs.

L'ouvrage fera certainement moins l'unanimité que l'Origine du Monde puisque la conception des choses de la part de Strömquist est sans doute moins partagée ici, mais ça n'en reste pas moins hyper intéressant, poussant à prendre un peu de recul sur le bien fondé de la famille nucléaire classique et du mariage sur le long terme. Et ça met également bien en garde contre la vision de la relation de couple comme le sésame ultime et les relations abusives. Globalement ça pointe bien du doigt tout ce que ça peut avoir de destructeur sur la créativité, la liberté et l'épanouissement d'une femme.

Et ce qui est bien c'est que c'est toujours fait avec un humour noir et cynique hyper percutant qui m'a vraiment fait rire de vive voix. Liv Strömquist sait toujours aussi bien souligner les travers des hommes et les tourner en ridicules. En outre, ses retours sur des personnes connues, des figures historiques, s'avèrent très instructifs, notamment pour découvrir d'autres facettes de ses personnages.

Bref, une excellente lecture pour ma part, qui me confirme que Liv Strömquist et bel et bien une incroyable bédéaste à suivre absolument.

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Très content de retrouver Ranma. J'aime beaucoup ce mélange d'action/baston et d'humour bien débile qui fonctionne vraiment extrêmement bien.

Ce délire de transformer les sports en arts martiaux pourrait vite devenir répétitif, mais à l'échelle de ce tome ça fonctionne, avec des affrontements qui partent rapidement dans le délire le plus complet et qui ont souvent pas mal de bons concepts et de bonnes idées. Surtout, les personnages sont toujours extrêmement bien campés et toujours très drôles.

Bref, une excellente lecture où l'on rigole bien.

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Une excellente lecture, pas très optimiste, mais très bien faite sur ces pauvres femmes de Salem qui vont devoir faire face à une ville qui sombre petit à petit dans la folie, à cause d'une année pauvre en récolte, d'une peur des autochtones du coin et un pasteur qui aimerait bien augmenter ses revenus et dissimuler ses erreurs.

Thomas Gilbert raconte extrêmement bien son récit. On s'immerge rapidement dans cet univers, on s'attache facilement à l'héroïne et les pages s'enchaînent toute seules. Le dessin n'est pas forcément extrêmement beau mais il est super efficace et expressif et surtout j'aime comment Gilbert arrive à le déformer dans les moments les plus dramatiques. Il arrive à plonger ses pages dans une ambiance totalement fiévreuse quand toute la ville tombe dans le chaos et c'est assez saisissant. L'auteur sait véritablement donner de la force à ses scènes.

C'était la première fois que je lisais une de ses œuvres et ça donne clairement envie d'en lire d'autres. Et il signe ici un très bon album.

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Clairement, cet ouvrage ne révolutionne pas le genre de l'autobiographie d'immigré/d'enfants d'immigré, mais en même temps ça reste un genre qui donne souvent lieu à de très bonnes œuvres et c'est encore une fois le cas avec ce récit qui raconte l'histoire d'un famille vietnamienne qui sera amenée à s'installer aux Etats-Unis.

C'est très agréable à lire, c'est un bon rappel de la situation au Vietnam durant le 20e siècle, notamment comment ça a été vécu à l'intérieur, par les civils habitant dans le sud du pays. C'est une belle introspection, l'autrice s'étant beaucoup interrogé sur ce qui avait façonné ses parents à être ce qu'ils étaient et l'influence qu'ils avaient eu sur elle. C'est assez touchant.

C'est plutôt dommage que cette BD soit passée inaperçue en France.

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Pour cette nouvelle série, Hickman a choisit de mélanger l'univers de la finance avec celui de la magie noire, le tout mélanger avec une enquête policière dans le présent et un siècle d'histoires familiales pleines de secrets, de jeux de pouvoirs et de complots.

Et le scénariste revient à quelque chose d'un peu plus proche de ces premiers récits indépendants en n'hésitant pas à mélanger pages de BD avec schémas (où l'on retrouve ses fameuses obsessions pour les motifs circulaires) et des pages de texte.

Honnêtement, j'avais un peu peur de rien piger en m'attaquant à cette série, vu que ma connaissance du monde financier est pas forcément hyper approfondie, et j'avais peur que le scénariste me perde avec ses schémas et ses textes. C'est pour ça que je n'avais même pas tenté la série en VO au format mensuel, m'avouant vaincu d'avance. Mais en fait, en format librairie et en français en tout cas, ça s'avère quand même très compréhensible. On peut se mélanger un peu les pinceaux entre tous les noms et ne pas saisir toutes les petites subtilités, mais globalement Hickman sait ce qu'il fait et raconte des choses finalement assez simples caché sous des effets de style qu'on apprécie toujours chez lui plutôt qu'une vraie complexité.

Et bien entendu il y a énormément de mystères, mais qui connaît le scénariste sait qu'il aime préparer le terrain pendant pas mal de temps avant que l'on sache où l'on va réellement.

En tout cas, pour qui aime le scénariste, ce premier tome de Black Monday Murders est un réel régal. On retrouve son obsession pour les puissants, les gens qui nous gouvernent, l'élite et pour les secrets et les jeux de pouvoirs qu'il y a dans les hautes sphères. On retrouve aussi ses penchants pour l'uchronie, la magie noire, les personnages tout de blanc, et on a déjà un genre de guerre des clans qui semble s'annoncer. Mais le fait de se plonger dans le monde financier, dans des sagas familiales, dans une enquête policière permet d'éviter une vraie redondance avec ses autres récits. Le style graphique de Coker, très réaliste, apporte aussi une autre dimension au récit, plus plausible.

J'avais peur que les pages de textes soient chiantes à lire mais en fait Hickman sait ne pas être trop verbeux et elles s'enchaînent naturellement avec les pages de BD, en apportant pas mal d'infos intéressantes et en étant, bien entendu, toujours biens mises en pages.

Franchement, un bon début.

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Nouvelle série du prolifique Jeff Lemire qui revient ici à ce qu'il sait faire de mieux : des récits intimistes où il opère en tant qu'auteur complet. Il m'avait ébloui avec l'époustouflant Essex County qu'il avait fait à ses débuts et forcément je suis toujours friand de retrouver Lemire dans des récits ayant un peu la même ambiance.

En outre, cette fois au lieu de faire ça dans un roman graphique, il a décidé de faire de l'intimiste sur une série au long court ce qui est une très bonne chose, d'une pour être sur de retrouver du Lemire intimiste régulièrement, et de l'autre pour le voir travailler des personnages et un univers sur le plus long terme (même si le titre de la série qui est notamment le nom de la ville pourrait lui permettre de changer de protagonistes ou même d'époque si il en a envie).

En tout cas ce premier tome est vraiment très sympathique. Lemire ne réinvente pas ses récits intimistes. On retrouve la touche de fantastique qu'il avait pu mettre dans Jack Joseph soudeur sous-marin ou dans Monsieur Personne, on retrouve son dessin fragile et il continue de se coloriser à l'aquarelle comme il avait pu le faire sur certains segments de Trillium ou sur Winter Road. Bref, si on connaît l'auteur, on est plutôt en terrain connu avec cette famille brisée dans une petite ville qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était, où tous les personnages ont un côté minables et qui sont traumatisés par un événement passé ayant un lien avec un enfant. Même le fait que les personnages aient des visions pourra rappeler ce que faisait l'auteur sur Moon Knight où il jouait sur le trouble entre la réalité subjective du personnage et la réalité objective.

Mais Lemire maîtrise toujours aussi bien ce genre de récit et ça reste vraiment très agréable à lire avec des personnages variés qui sont assez passionnants à suivre (l'auteur-imposteur en panne d'inspiration et à cheval entre son identité passé et présente tout particulièrement). En plus, l'auteur sait laisser planer des mystères et placer des twists et retournements de situation quand il en faut, il sait quand lancer une scène forte d'introspection, ce qui relance en permanence l'intrigue et l'intérêt qu'on lui porte.

Bref, c'est un très bon démarrage et j'espère que la suite sera au même niveau. Et ça fait du bien d'avoir une grosse série Image qui soit moins dans le grand spectacle, c'est rafraîchissant.

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C'est un peu toujours la même chose, mais je dois bien avouer que j'aime beaucoup parcourir ces petites anecdotes de vie et de voyage de Lewis Trondheim. C'est très léger, c'est parfois très drôle, souvent amusant et on parcoure les pages toujours avec beaucoup de plaisir.

La formule n'est pas spécialement renouvelée ici, mais les anecdotes réunies ici sont très efficaces.

Très bon moment de lecture.

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Réédition du retour durant les années 70 de Jack Kirby sur Black Panther, personnage qu'il a créé dix ans auparavant dans les pages des 4 Fantastiques. C'est complètement halluciné, hyper énergique, délirant et apocalyptique, comme toujours avec l'auteur et c'est donc une très bonne lecture, même si ce n'est pas l'aventure la plus connue du personnage.

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C'est toujours un plaisir de lire une nouvelle BD de Lisa Mandel. Elle peut passer de la BD de reportage à des choses plus délirantes, mais elle a une façon de raconter les choses qui fonctionne vraiment bien, notamment grâce à son humour ultra efficace et les tronches débiles qu'elle fait parfois à ses personnages.

Ici on a un album "carnet de voyage/blog" un peu bordélique qui raconte ses automne 2016 et 2017 passés au Liban. En fait c'est un ouvrage qui n'hésite pas à changer de registre ou de mise en page au fil de l'album et au fil des envies de Lisa Mandel. On commence avec un ton orienté reportage, dans la lignée de son album sur la Jungle de Calais, où elle s'intéresse aux réfugiés syriens au Liban.

Mais ensuite, dans la 2e partie de l'album, on ne s'intéresse plus qu'à des anecdotes plus générales et parfois plus légères sur la vie au Liban. On a dans cette partie de l'ouvrage quelques notes vraiment très drôles et tout un détour sur le Salon du Livre de Francfort assez délirant.

Et ensuite, le sujet change un peu encore une fois, puisque c'est alors d'avantage centré sur la vie des communautés gays et lesbiennes en Iran.

Ceci dit, tous les angles d'attaque que choisit l'autrice sont captivants, je pense juste que ça peut être intéressant de savoir à quoi on s'attelle avant de commencer. Mais globalement c'est instructif, et ça sait habilement jongler entre les séquences plus sérieuses et informatives et les moments plus léger ou humoristiques.

Ce ne sera certainement pas l'ouvrage le plus complet sur le Liban, mais ça peut servir de première approche intéressante. Et j'ai trouvé que ça complétait agréablement ma lecture de l'Odyssée d'Hakim de Toulmé dans ma compréhension de la géopolitique de cette région du monde.

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Voici une BD jeunesse qui a un gros avantage : elle est absolument magnifique graphiquement. L'ensemble de l'album est aussi sublime que la couverture. C'est super beau du début à la fin, avec de superbes palettes de couleur, un trait super mignon, des attitudes de persos très vivantes, un découpage très bien pensé et des séquences oniriques assez incroyables. C'est vraiment un régal.

Côté scénario je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surpris, l'héroïne est très attachante, on se laisse bien entraîner dans le récit, et surtout y a un propos sur les motivations qui poussent à créer (à dessiner en l’occurrence vu que notre héroïne est une dessinatrice en herbe) qui apparaît en sous-texte (bon du sous-texte pas trop caché non plus) et qui semble plutôt intéressant. Et qui apporte en tout cas une profondeur bienvenue à l'ouvrage qui va donc au delà de ses jolis dessins.

Le seul vrai soucis au niveau de ce scénario c'est qu'on a là seulement un tome 1, et comme souvent avec les tomes 1 en format franco-belge, on reste un peu sur notre faim en terminant l'ouvrage. Surtout que la façon de conclure le tome n'est pas super satisfaisante, c'est ni un cliff' avec du suspense, ni une réelle résolution de toute l'intrigue mais plutôt une espèce de conclusion partielle onirique un peu bâtarde.

C'est dommage parce qu'à part ça c'est une très bonne BD qui vaut vraiment le coup d’œil.

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C'est vraiment super beau.
Sur ce point là, on est tout de suite emballé. Les pages magnifiques se succèdent, c'est hyper élégant, c'est un réel plaisir.

Et globalement l'ambiance paisible et émerveillée avec quelques touches plus sombres et dramatiques de temps en temps est super agréable. Il y a un côté tranche de vie qui me fait évidemment plaisir, mais l'autrice sait éviter de tomber dans la routine en proposant des choses nouvelles en continue : nouveaux lieux, sous-intrigues mystérieuses, des passages plus orientées aventure, etc.

Je suis curieux de voir si le cliff de fin du tome, très réussi, est l'amorce d'un réel gros changement de statut quo, où si on est juste en face d'une petite aventure avant le retour aux affaires courantes.

Mais globalement, le scénario n'est pas aussi solide que je l'espérais, c'est assez classique sur certaines choses, notamment les apprenties qui cohabitent avec notre héroïne qui ont les caractères les plus clichés de la japanim', c'est dommage. Et sii le cliff de fin de tome est réussi, les cliff de fins de chapitres sont souvent assez peu motivants.

Mais malgré ces réserves, ça reste vraiment une excellente lecture avec le potentiel pour avoir là une très grande série. Le premier tome est en tout cas très encourageant et je suis curieux de voir ce que donnera la suite. C'est une très bonne surprise et ça m'a vraiment fait plaisir de tomber sur un tel manga.

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Bonne petite série comique. On retrouve l'esprit de la géniale série Superior Foes of Spider-Man des mêmes auteurs, mais transposé dans un univers réaliste et ça fonctionne tout aussi bien. Lieber a un vrai talent pour mettre de la drôlerie derrière son trait très simple et pas forcément très impressionnant, et Spencer est très drôle également, que ce soit dans ses dialogues, ses caractérisations ou les situations dans lesquelles il met les personnages. En plus il a de bons petits twists dans sa manche.

Et pour les fans de Superior Foes, ce qui est génial c'est que les héros ont exactement la même caractérisation que Boomerang et Shocker.

Franchement une lecture très agréable, le seul regret c'est qu'on a pas énormément d'épisodes dans ce tome (seulement 4), et du coup l'intrigue ne se lance pas vraiment.

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Ce premier tome s'est retrouvé en travers de ma route un peu par hasard. Ce n'est pas le type d'album que j'achète habituellement mais ça a été une très bonne surprise. Il faut dire que les designs imaginés par Fred Blanchard pour la Terre dévastée du futur, au bord de l'extinction ou pour la civilisation extra-terrestre qui se ramène, sont vraiment bien pensés. Il ne réinventent pas le genre mais ils sont biens réfléchis, malins, variés et vraiment très esthétiques. C'est vraiment un régal d'observer chaque nouveau véhicule ou combinaison qui se ramène dans l'histoire.

Outre les designs, il y a de très bonnes idées dans le scénar' de Fred Duval. Sa vision de la Terre futuriste est par exemple très crédible et efficace par rapport à ce que l'on sait aujourd'hui du réchauffement climatique, par exemple. Et la façon dont les aliens interagissent avec les populations terriennes est aussi très bien pensée, avec des parallèles évidents avec certaines guerres modernes. Je regrette que la civilisation extra-terrestre ne soit pas plus exotique par rapport à la société occidentale contemporaine, qu'on ait pas plus de dépaysement à ce niveau là, alors que les designs un peu étranges qu'on a sur la cover, par exemple, pouvaient promettre plus d'étrangeté, d'originalité de ce point de vue là.

Et côté dessins, Emem se débrouille fort bien. Son trait, couplé aux designs de Blanchard et aux couleurs rappellent un peu ce que l'on peut trouver en comics du côté d'auteurs comme Acuna ou Jesus Saiz. Ce n'est franchement pas désagréable, avec un trait réaliste qui sait être suffisamment chaleureux, vivant et expressif, ce qui n'est pas si courant. Je suis un peu moins convaincu par la colo qui, sans être vraiment mauvaise, multiplie quand même un peu trop les effets numérique sur les véhicules ou les étendues d'eau à mon goût.

Mais voilà, franchement un très bon début de série, et en refermant ce premier tome, j'ai bien envie de lire la suite et de voir comment cela va évoluer. Mais sur ce tome, ce qui était vraiment passionnant était la découverte d'univers, et il faudra voir si l'écriture des personnages et l'intrigue globale arriveront à prendre le relais par la suite.

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Tébo se fait plaisir en sortant des carcans de la BD jeunesse pour aller faire des gags dans Fluide Glacial pour lesquels il semble avoir carte blanche.

On savait déjà l'auteur très amateur de gags potaches et là il s'en donne vraiment à cœur joie avec des gags tournant à 90% autour d’excréments, d'organes génitaux et d'actes sexuels. C'est assez primaire et trash, sans vraiment de finesse, donc ça ne plaira clairement pas à tout le monde. Mais l'auteur sait quand même très bien comment structurer un gag, trouver des chutes étonnantes, ce qui permet au livre de rester sympathique même si on ne rentre pas complètement dans l'humour de l'ouvrage.

Et puis il y a le dessin de Tébo, qui est toujours aussi dynamique et sublime, toujours très drôle, et qui associé aux dialogues idiots fonctionne toujours super bien. Ce n'est pas aussi époustouflant que son travail sur Mickey mais ça reste hyper maîtrisé et c'est toujours un régal pour les yeux. Et le fait qu'on s'amuse rien qu'en regardant les dessins facilite aussi la drôlerie des gags.

A noter également que l'auteur se fait plaisir en parodiant tout plein de figures connues de la pop culture tout au long de l'ouvrage, que ce soit de films, de BD, de contes de fées, et c'est très amusant de voir ces personnages détournées de manière trash et dans le style si singulier de Tébo.

Bref, un album certainement moins incontournable que la Jeunesse de Mickey, mais qui fera plaisir aux amateurs de potacheries et aux fans de l'auteur.

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Hop, je teste ce nouveau "manga français" qui vient de sortir et qui m'avait l'air bien foutu (et je confirme, c'est le cas).

Le dessin est franchement bon, très solide et constant. On a là une bonne petite BD d'aventure. La trame est plutôt classique, mais c'est bien raconté, les personnages sont attachants, les quelques blagues font sourire, les scènes d'action sont très biens foutus.

J'ai trouvé original de voir les règles (!) de l'héroïne utilisées dans l'intrigue, je trouve que ça change un peu et c'est chouette qu'ils en parlent sans tabou ni gêne (et sans que ce soit cru ou vulgaire non plus).

Autre point qui a retenu mon attention, j'ai trouvé les personnages très réussis (même si ils s'appuient pour la plupart sur des stéréotypes, mais c'est en même temps ce qui leur donne une efficacité immédiate), notamment les persos féminins qui sont très intéressants et variés, d'âge, tempéramments et morphologies différentes et jamais sexualisées (vu qu'aucun perso de la BD ne l'est pour l'instant).

Pour moi l'élément qui pourra le plus gêner c'est le scénario qui peut paraître un peu déjà vu. L'oeuvre se veut un hommage aux jeux de rôle japonais d'il y a 15-20 ans, et ça reprend du coup pas mal de codes scénaristiques vu et revus. Comme je l'ai dit, je trouve que l'oeuvre passe outre parce qu'elle est très bien menée, mais ça va sûrement refroidir certains lecteurs.