Les meilleurs films d'Abbas Kiarostami selon Yasujirô Rilke

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Cette suite de face-à-face entre élèves et maître d'école charme par la candeur des enfants, interroge par le sens de l'équité que tâche d'inculquer l'instituteur et fascine par la parabole de la justice que le film orchestre en mode mineur.

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En dix temps, vissés autour de la conductrice anonyme, se déploie une figure de la Femme dans l'Iran du début des 2000s. Eminemment cinématographique, documentant le réel comme une fiction sans couture apparente. Un joyau multiple.

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Ce récit à la lisière du réel fabulé et de la fiction documentée laisse s'épouser, jusque dans sa chair filmique, la double nature du cinéma. Son principal atout étant la pureté d'apparence avec laquelle s'exprime ce vaste geste artistique.

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Complément des "Élèves du CP", ces "Devoirs du soir" sonde les rapports des élèves de CM1 aux devoirs du soir. Et, par ce truchement, révèle un certain sort d'un Iran guidé par l'éducation chitte et les brutalités qu'elle impose aux enfants.

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1er film du grand Abbas Kiarostami, cette fable sur l'apprivoisement d'un garçon et d'un chien, au carrefour d'une ruelle, portée par une musique jazzy, est un précis de cinéma inventif, presque documentaire, humain et animal.

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Comment peindre une porte, une colonne d'arrivée d'eau ou refaire sa déco en couleur. Avant Damidot, Kiarostami avait apporté une réponse pleine de savoir faire et de pédagogie. Un parfait outil pour appréhender son environnement domestique.

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Au compte à rebours en dix temps d'une iranienne en voiture dans la vile ("Ten"), ce "10 on Ten" répond par une leçon de cinéma magistrale, dense, humaine ; de 0 à 10, dans la campagne, avec pour belle compagnie, le visage de Kiarostami.

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Ce premier simili-long de Kiarostami en couleur tient déjà en lui les motifs singuliers de "Où est la maison de mon ami ?" et "Close-up". Tout en conjuguant la chair documentaire et l'ossature dramaturgique qui lui sont propres.

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Dans un noir et blanc granuleux d’une fondamentale beauté, le film et sa simplicité essentielle se confondent parfois avec le rêve. La frontalité des cadres, évoquant celle du peintre Iman Maleki, instaure un rapport direct avec l’enfant.

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2ème film de la trilogie de Koker, Kiarostami met en perspective 1/ l'Iran profonde, meurtrie par un tremblement de terre et dévoilée sous l'errance du cinéaste et 2/ son cinéma, doublé d'une ampleur romanesque et documentaire.

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En 24 fragments animés (peinture et photos), Kiarostami dresse, comme un dernier adieu au monde sensible, un poème épuré qui croise une ode à la nature et une litanie à la vie dans ce qu'elle a de plus beau et de plus fragile.

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2ème film d'AK, cette fable métaphorique sur l'apprentissage, entre un réalisme tout rossellinien et un imaginaire secrètement mazdéiste, nous plonge dans le réel de l'Iran de 72, à hauteur de garçon, des ruelles aux champs, jusqu'aux routes.

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Tressé autour des bruits de Téhéran et d'un atelier de photo, ce récit d'un jeune ado prolo amoureux d'une petite bourgeoise sert de prétexte romanesque à Kiarostami pour arpenter la capitale et en documenter la trace.

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En documentant, par l'observation, les entretiens et la reconstitution poétique, le quotidien des enseignants iraniens de la fin des années 70, Kiarostami atteste le soin de transmettre au fondement de son cinéma.

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À partir d'un conflit moral (comment réagir après qu'un élève ai rendu à un autre son livre mais déchiré : par la représaille ou la réparation), Kiarostami rend sensible et intelligible, à hauteur d'enfant, le cercle vicieux de la violence.

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Peut-être le film de Kiarostami le plus politique. Quid d'un monde ordonné et d'un autre désordonné ? Quelle efficacité chacun permet et de quelle esthétique chacun accouche ? Le parti pris du cinéaste semble clair.

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Comme dans "2 solutions pour un problème" et "Ordre ou désordre", Kiarostami met une situation (des collégiens face à la dénonciation) sous deux éclairages. Par-delà des opinions passionnantes, certaines trahissent des biais culturels.

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L'homme peut-il reproduire tout ce que l'animal fait ? Tel un kangourou, un ver, un cheval... un enfant peut-il se déplacer de la même façon ? Et peut-il voler comme un oiseau ? Voilà les défis auxquels répond "من هم مى توانم".

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Du rouge au noir, en passant par le jaune et le vert, Kiarostami décline des couleurs sous autant d'objets, avec un souci artisanal de la juste représentation et un soin esthétique du bel objet. Pour un parfait outil pédagogique.

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Derrière le message pédagogique autour de la nécessité de l'hygiène bucco-dentaire, Kiarostami confronte les habitus des classes sociales défavorisées aux discours savants des garants de la médecine. Un face-à-face non sans intérêt.

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Un homme fait du stop. Puis sillonne des montagnes enneigées en faisant rouler un pneu. Avant d'arriver à sa voiture. Et voilà. Hormis pour ce qu'il consigne de certains motifs clés de Kiarostami, ce court est chiche.

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Abbas, tu te moques un peu de nous, non ? Par-delà ce film d'art contemporain, composé de 5 plans longs (et parfois trop longs), en rendant plus hommage à Mizoguchi qu'à Ozu, Kiarostami bascule dans la complaisance d'esthète.