SensCritique
Cover Les meilleurs films de 2018

Liste de

20 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a plus de 5 ans

Phantom Thread
7.2
1.

Phantom Thread (2017)

2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Anto Cash a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Paul Thomas Anderson est grand. Daniel Day Lewis est immense.
Quel duo...Sans parler du film, imaginer ces deux génies du 7ème art travailler ensemble est un bonheur sans nom. Par chance j'ai réussi à voir le film en avant-première en présence de (dieu) PTA, un grand moment, voire deux grands moments. Le premier pendant la projection du film où j'ai subtilement quitté mon siège parisien pour un voyage lunaire dans un Londres épris d’une bourgeoisie aristocrate des années 50. Le deuxième, bien évidemment fut quand PTA a fait son entrée dans la salle. Croyez-moi, pouvoir voir PTA descendre les escaliers le menant à la scène, c'est d'un spiritualisme insensé.
Ce qui a marqué mon esprit n'est pas forcément ce qu'on pourrait croire...Ce n'est pas tant le jeu d'acteur incroyable, ce ne sont pas non plus les jeux de caméras ou de lumières dantesques mais plutôt l'atmosphère dans laquelle le réalisateur arrive à nous transporter. Dès l'arrivée de Alma (Vicky Krieps) dans la vie du couturier mondialement reconnu, Mr Woodcock, on est plongé dans le regard de chaque acteur, on arrive à ressentir les émotions, la tension et l'amour passionnel, voir charnel qui se cache chez les personnages. J'ai compris ça lors de la scène du petit-déjeuner où l'on entend le moindre petit son compressé d’une puissance qui pourrait nous faire croire que le régisseur a caché des micros dans les moindres petites parcelles de la pièce...C'est révolutionnaire et tyrannique, deux adjectifs qui caractérisent parfaitement le personnage de Daniel Day Lewis.
Ah Daniel, sacré Daniel...Intérieurement j'espère encore que ce n'est pas ton dernier film, qu'on aura encore la chance et l'honneur de te revoir à l'écran, toi et ta classe de dandy aux jambes aussi longues qu'un coup de girafe.
La prestation de l'acteur dans le film est grandiose (comme toutes ses prestations), mais ce qu'il faut retenir c'est qu’évidemment, sans la direction de PTA, elle n'aurait certainement pas eu ce niveau. Depuis "There Will Be Blood" les deux compères commencent à se connaitre et PTA sait exactement comment filmer les centaines d'expressions de l'acteur. Ajoutons maintenant à ce bijou visuel, déjà mythique à mes yeux, les décors somptueux, les costumes taillés à la pointe de la perfection et la musique de Johnny Greenwood qui retenti encore dans mes oreilles. Johnny Greenwood, le guitariste de Radiohead a encore évolué et gagne en crédibilité à un tel point qu'on se demande comment il arrive à être aussi éclectique

Mektoub, My Love : Canto uno
7.1
2.

Mektoub, My Love : Canto uno (2018)

3 h 01 min. Sortie : 21 mars 2018 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Abdellatif Kechiche

Anto Cash a mis 10/10.

Annotation :

-Sète-1994-des regards se croisent.
-FIN
En général, un réalisateur « type » n’irait pas chercher plus loin que cela, ou bien, il proposerait une vision grabataire d’une jeunesse délurée qui ne pense qu’au sexe, à l’alcool et à la désinvolture.
Dieu, merci il existe Kechiche ! Sincèrement je suis prêt à parier qu’aucun réalisateur n’aurait pu aussi bien filmer cette aventure saisonnière qui, objectivement, nous a tous rappeler ce que c’est d’avoir 18 ans et de passer un été dans une ville où s’entremêlent les plus grandes histoires d’amours juvéniles et les joies d’une énergie constante qui réside dans nos corps, contraints d’oublier ce qu’est le sommeil.
Oubliez « La Vie d’Adèle », oubliez les scènes d’exhibitions sexuelles, ici nous retrouvons le plaisir des corps qui se touchent, des regards qui se croisent et des mots qui marquent. Kechiche est un jeune homme, il vient d’avoir 20 ans, il filme ce qu’il a envie de voir à travers les yeux et l’esprit de son personnage principal Amin (Shaïn Boudemine) : des corps bien en chair, qu’ils soient féminins ou masculins, des personnages qui « tchatchent », qui découvrent la vie et ses excès, des jeunes qui s’aiment et qui se déchirent…le tout accompagné par une mise en scène impeccable où le réalisateur retrouve ses mouvements de caméras classiques, cette façon de filmer qui fait de lui un maitre parmi les hommes dans le monde du cinéma.
« Mektoub My Love » nous excite ! Mieux, il capte constamment notre intérêt. Cette histoire est beaucoup plus qu’une chronique estivale, c’est une ode à la vie et à ses plaisirs. Le film fascine, à la fois par sa beauté mais aussi par sa réalisation, une sorte d’impudence adolescente qui dirige le film à travers la vision de ces personnages tous plus charismatiques les uns que les autres.
Ces personnages ce sont d’ailleurs eux la clé du film, de jeunes acteurs qui respirent l’essence d’une nouvelle génération qui guidera la suite de ce cycle cinématographique que nous réserve Mr Kechiche, car oui, le titre du film est important « Canto Uno » signifie bel et bien que ce n’est que le début de l’aventure pour ces jeunes…Et comme le dit si bien Amin à la fin du film, en s'éloignant vers le reste de sa vie : « J'ai tout mon temps ».

Foxtrot
6.8
3.

Foxtrot (2018)

1 h 53 min. Sortie : 25 avril 2018. Drame, Guerre

Film de Samuel Maoz

Anto Cash a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Outre le thème du film, grisant pour son pays (l'Israël) et la touche patriotique totalement dénigrée de la première à la dernière scène, ce qui frappe le plus le spectateur est la mise en scène impeccable et ultra-professionnelle qui déroule le tapi rouge à un scénario peu commun et à un jeu d'acteur qui arrive parfois même à nous faire oublier les sous-titres tant les expressions des acteurs/actrices sont fortes.
Ce drame, à la fibre comique et pourtant si sombre est un cocktail d'émotions fortes, un ascenseur émotionnel qui joue avec nos sentiments et notre cœur pendant pratiquement 2h.
Si comme moi vous aurez la chance de pouvoir visionner ce film sans connaître le synopsis ou la bande-annonce, vous serez d'autant plus surpris par l'intelligence du film et sa mission principale : Diviser une histoire d'anti-guerre en trois parties sans passer par le film "choral".
Nous le savons, "la guerre" et plus particulièrement "l'armée" est la pierre angulaire du cinéma de Samuel Maoz. Déjà, en 2009, son premier long-métrage « Lebanon » mettait en scène le déchirement physique et psychique d'un jeune homme de 20 ans, enrôlé dans une "mission suicide". Neuf ans plus tard, le réalisateur israélien revient avec un drame assez similaire bien que très différent qui dénonce dans un premier temps l’irritable sentiment de perte d'un enfant dans une famille et le manque crucial d'émotion du militaire "type" dans cette annonce. Pour finir le réalisateur tente le tout pour le tout, prend un risque énorme et dénonce ouvertement les missions et méthodes de l'armée israélienne. Sujet sensible quand nous savons que le film a été est annulé dans plusieurs salles Israéliennes.
En conclusion, nous assistons à l'arrivée à maturité de cet excellent réalisateur qui au détour de plans très artistiques, arrive à nous prouver sa méticulosité dans chacune de ses scènes, ce qui arrive à rendre le film à la fois tragique et terriblement efficace.

Under the Silver Lake
6.8
4.

Under the Silver Lake (2018)

2 h 20 min. Sortie : 8 août 2018. Thriller, Drame, Comédie

Film de David Robert Mitchell

Anto Cash a mis 10/10.

Annotation :

Cette année, le réalisateur est de retour et il débute tel un prince en voyant son film entrer dans la plus prestigieuse compétition du 7ème art : le Festival de Cannes. Je n’y étais pas (malheureusement) mais je me souviens des retours d’après projection : “Chef d’oeuvre” ; “Visionnaire” ; “Fils caché de Lynch”...Et j’en passe!
C’est avec un long retard que je découvre finalement ce véritable bijou de cinéma. Under the Silver Lake est une consciente révérence au cinéma noir des variétés néo/chaos : à la fois dans le décor, dans la mise en scène impeccable et plus encore dans le scénario digne d’un Mulholland Drive futuriste. Il existe quelque part dans l'espace, encré dans une pellicule, un endroit où se rencontrent des films comme Fenêtre sur cour, Inherent Vice, M le Maudit et une demi-douzaine d'autres films dans lesquels des choses terribles se passent et où des mystères cherchent à être résolus...Le tout condensé dans un univers brumeux et glacial. Under The Silver Lake fait désormais parti de ce genre cinématographique, un genre peuplé de personnages familiers et hauts en couleurs : les mystérieuses femmes fatales, les artistes à l'esprit libre, les voisines aux seins nus, excentriques, qui élèvent des oiseaux, les amis farfelus et les détectives déchus d’héroïsme. Pourtant, après le second visionnage de ce film, il m’est impossible de dire si cet oeuvre est une copie...Il y a de nombreuses similitudes mais Under the Silver Lake arrive à être à la fois un pastiche et une oeuvre originale, en définitif : un hommage aux ruines laissées après un âge d'or du cinéma ; Un rappel ludique mais inflexible sur la Ville des Anges où tout peut arriver si on garde espoir.
Nous pourrions en rester là, se dire que DRM nous a livré un énième long métrage sur Los Angeles et sur le mouvement pop tel un Damien Chazelle qui rencontrerait Paul Thomas Anderson pour une production sacrale...Ce n’est évidemment pas le cas et le réalisateur peut en être fier. Mitchell n'a pas qu’Hollywood en ligne de mire, car le voyage de Sam (Andrew Garfield) entraîne le public de plus en plus profondément dans le labyrinthe (parfois littéralement) de l'intrigue du film. Au-delà des codes, des clés, des messages des chansons et de la critique de la culture pop, nous découvrons un amour inconditionnel pour la gente féminine. Chaque intrigue, chaque scène détient un coeur féminin, une source de beauté éclatante qui chérira le temps d’un instant le désir du personnage princi

Jusqu'à la garde
7.5
5.

Jusqu'à la garde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 février 2018. Drame

Film de Xavier Legrand

Anto Cash a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La semaine 7 février signait la sortie du tant attendu « Jusqu’à la garde », premier film du réalisateur français Xavier Legrand.

Contre mon gré j’ai dû attendre une semaine avant de pouvoir voire ce film en salle.
Je me souviens être sorti du cinéma, mes jambes et mes mains tremblaient encore de panique, de terreur et d’un sentiment que quelque chose d’insensé venait de se passer sur ce petit écran. À la vue de l’écran noir, je me suis levé de mon siège pour étudier le visage des personnes qui étaient présentes dans la salle : En voyant toutes ces expressions je me suis dit qu’un film avait rarement marqué un faciès à ce point.
Parlons maintenant du film, 1h33 d’une pellicule qui se frotte au monde des grands, 1h33 où tous les acteurs montrent un talent inébranlable et portent subtilement ce film grâce aux dialogues et aux émotions qui traversent l’écran pour venir nous frapper au cœur et à l’estomac. La tension du film dépasse toutes nos attentes, on est accroché de la première partie à la dernière seconde, souffle coupé.
Par sa mise en scène et son image froide et glaçante, ce film nous dévoile l’asphyxiante réalité des violences conjugales et de l’éclatement familial. On est marqué par le réalisme et la proximité qu’on arrive à avoir avec les personnages dans les scènes les plus chaotiques du film.

Les Garçons sauvages
6.7
6.

Les Garçons sauvages (2017)

1 h 50 min. Sortie : 28 février 2018. Aventure, Drame, Fantastique

Film de Bertrand Mandico

Anto Cash a mis 9/10.

Annotation :

Définitivement la plus grande claque visuelle de cette année 2018. Dès les premières secondes du film, on est attiré par la vision salace et pourtant si idyllique de Bertrand Mandico, comme l’explique si bien la voix off du personnage incarné par Anaël Snoek, alias Tanguy : « c’est comme une hallucination prémonitoire, salée, sucrée, dure et douce, la plus belle des hallucinations », c’est à travers cette phrase que mon amour pour ce long métrage s’est créé.
Si l’enfer est pavé de bonnes intentions, Mandico est un dieu au pays du diable. Je m’explique ; si Larry Clark a trainé sa caméra dans les plus bas-fonds de la jeunesse (dorée ou street) tout au long de sa carrière, Mandico signe ici un hommage aux têtes dures, à la sauvagerie juvénile, à la décadence la plus extrême, à la féminité qui se cache au fond de chaque homme. Pas très loin non plus du délire psychotrope de « Salò ou les 120 Journées de Sodome » et de la métamorphose psychologique d’Orange Mécanique, Mandico arrive définitivement à se frayer une place dans le monde du cinéma dit « choas ».
Les garçons sauvages est un chef d’œuvre et Mandico un visionnaire.
« Une île. Une île au large de l'espoir. Où les hommes n'auraient pas peur. Et douce et calme comme ton miroir. » Si la chanson de Jacques Brel reflétait le désir absolu de quitter notre monde pour l’île utopique, Bertrand Mandico fait mouche en entreprenant son voyage psychédélique vers une île qui viendra bouleverser en un quart de seconde cette utopie en un une transformation dystopique ravageuse, emportée par la fameuse « pulsion trévor » qui se cache dans les fruits cachés (défendu) de l’île « sauvage ».
Alors que ce voyage touche à sa fin, que la caméra va rendre son dû, on peut s’interroger sur le but de tout ce mic-mac…Loin de moi l’envie de déblatérer longuement sur le scénario inimitable de Mandico ou de chercher indéfiniment le pourquoi du comment de ce long métrage. Je resterais donc subjectif quant à mes interrogations, ainsi je m’attarderais sur le jeu optique qui m’a littéralement retourné l’esprit pendant de longues journées. Parfois noir et blanc, parfois des couleurs éclatantes, saturés et dégoulinantes…On nage en plein trip psyché qui nous plonge dans le monde des « Garçons Sauvages » sans même nous laisser le temps de respirer un coup. Si ces jeunes « délinquants » embarquent sur ce navire glauque et érotique, nous n’avons pas d’autres choix que de les suivre et de partager cette magnifique aventure à leurs côtés. Bie

Au poste !
6.8
7.

Au poste ! (2018)

1 h 13 min. Sortie : 4 juillet 2018. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Anto Cash a mis 9/10.

Annotation :

Au menu ce soir, « concassé de poulet à la Dupieux ». Ah la comédie française…Vaste sujet qui pourrait tenir débat pendant de longues heures sur une seule et même interrogation : « C’est quoi une bonne comédie ? ».
Quentin Dupieux est un être à part entière dans le cinéma français du 21ème siècle. Loin du conformisme et de la vague beauf paradoxale qui explose littéralement le bilan annuel du Box-Office français (Les Tuches au Camping). C’est en 2007 que le réalisateur fait son entrée dans la cours des grands avec la sortie de son premier long métrage Steak où il mettait en scène le duo comique Éric et Ramzy dans un mix farfelu qui mêlait West Side Story à Orange Mécanique en passant par Tati…Un film qui ne ressemble à rien, un éloge à l’idiotie fondamentale…Bref ! Quentin Dupieux.
Par la suite, le réalisateur et compositeur électronique n’a pas cessé de nous surprendre en nous offrant quatre autres bijoux bourrés de culot, de loufoque et de rythmes implacables.
Je dois l’avouer, je n’aime pas tout du cinéma de Dupieux…Parfois trop lourd, parfois trop incompréhensible, je lâche souvent prise et dois attendre environ un an avant de pouvoir prendre un réel plaisir en regardant ces délires psychotropes à l’intelligence expérimentale.
Parlons maintenant de l’essentiel, parlons de cette claque visuelle et humoristique, parlons d’Au Poste ! J’ai dû attendre quelques semaines avant de pouvoir ENFIN découvrir le nouveau micmac de Mr Oizo. C’est une claque ! Je reste aseptisé par l’élégance et la finesse ardente de ce nouveau long métrage qui est pour moi son projet le plus réussi.
La réunion intergénérationnelle de deux génies du gag et du grossier (Ludig/Poelvoorde) est pour moi la communion sacrée de la filmographique de Quentin Dupieux. Loin de moi l’idée de dénigrer les autres acteurs, ils sont tous parfait et en alchimie avec le style du cinéaste.
Pourtant ce que je retiens de ce film ce sont bien les deux performances des acteurs principaux : le flic et le suspect dans un commissariat en pleine nuit. Voilà, le pitch est fait.
Si ce scénario qui est d’ailleurs loin d’en être un vous rappel quelque chose c’est tout à fait normal, on n’est pas loin du film de Claude Miller « Garde à vue » où Ventura et Serrault s’essaye à l’interrogatoire policier pendant tout le film. Pourtant, ne tombez pas dans le panneau, Au Poste ! est très loin du film du Miller. Ici, n’essayez pas de vous accrocher à vos repères cinématographiques, il n’y en tout simplement pas.

Hostiles
7.1
8.

Hostiles (2017)

2 h 14 min. Sortie : 14 mars 2018 (France). Aventure, Drame, Western

Film de Scott Cooper

Anto Cash a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

“Quand je dis que Christian Bale est un des plus grands acteurs de notre génération ce ne sont pas des paroles en l’air et je mets au défi celui qui en doute de regarder ce film.”
(fin de l’introduction)
Hostiles n'est pas seulement inhabituellement sombre pour un film grand public, c’est aussi un western, un genre qui est tombé dans l’oubli ou dans le pathos du box-office et qui renait de ses cendres avec ce long métrage.
2 heures et 14 minutes…En ce temps de pellicule, j’ai traversé les pleines de la mélancolie, de la haine et de l’histoire, j’étais accompagné par mon petit « chouchou » Christian Bale, par la magnifique Rosamund Pike et d’un groupe de cowboys et d’indiens en dangers. Hostiles reste dans ma mémoire comme un moment de cinéma intense et bouleversant. Dès la première scène, on est projeté dans une Amérique d’après-guerre où la violence règne pourtant toujours en maître.
A peine cinq minutes s'écoulent avant que Hostiles n'annonce, avec une férocité déchirante, le genre de film qu'il va devenir - massif tant sur le plan thématique que visuel, et d'une brutalité sans compromis dans ses perspectives.
Hostiles est le deuxième film de Cooper avec C.Bale, malgré une différence considérable dans les sujets des deux films, j’ai tout de même l’impression que ce duo acteur/réalisateur suit une thématique bien précise : un homme brisé par le passé seul sur l’autoroute de la vie. Ce personage de capitaine cavalier hanté par ses démons de la guerre et côté d’une cruauté effroyable envers le peuple indien est magnifiquement incarné par Christian Bale qui arrive à métamorphoser son personnage à chaque minute du film, il sait que le pouvoir du silence est un meilleur reflet cinématographique que celui de la parole abusive.
À travers ce personnage (Hocker/Bale), le film va tisser son fil conducteur et nous présenter le passé, le présent et le futur de chacun des personnages. Autour de ses personnages se trouve une image, une direction photographique à la pointe de la perfection et dirigée par Masanobu Takayanagi qui avait auparavant travaillé avec Cooper sur deux de ses films. L’alliance d’une mise en scène impeccable et d’un paysage presque trop beau pour être en guerre nous berce dans ce western, pas une seconde d’ennui, pas une seconde de répit, un grand film vient de voir le jour et le western est bel et bien de retour.

L'Île aux chiens
7.7
9.

L'Île aux chiens (2018)

Isle of Dogs

1 h 41 min. Sortie : 11 avril 2018. Aventure, Comédie, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Wes Anderson

Anto Cash a mis 8/10.

Annotation :

Le nouveau long métrage de Wes Anderson, est une fable dystopique qui oppose les meilleurs amis de l’homme contre les grands méchants dirigeants d’un Japon futuriste. À travers ce dernier film, l'auteur-réalisateur prouve une fois de plus que si le projet, aussi fou soit-il, est entre ses mains, la petite histoire du soir que nous lisait nos parents est plus susceptible de se transformer en un stimulant qu’en un stupéfiant, le tout accompagné d’un casting vocal « Expendables »… Bill Muray, Jeff Goldblum, Scarlette Johansson et j’en passe…
Le premier visionnage du film peut parfois s’avérer décevant, tant on s’attend trop à une suite décalée de « Mr Fox » …Pourtant si on oublie un peu le reste de la filmographie d’Anderson, on se rend compte qu’on a ici affaire à un super film d’aventure à la fois drôle et élégant dans sa façon de présenter un contexte apocalyptique où les meilleurs amis de l’homme sont devenus tout bonnement les pires ennemis de la race humaine. « L’Île aux chiens » est finalement la signature de la maturité d’un réalisateur qui souhaite continuer à travailler avec sa propre immaturité.
L'animation en stop-motion est une forme d'art remarquable. Il y a un certain aspect luddite qui est aujourd’hui en jeu…Nous savons que désormais la technologie moderne pourrait présenter en quelques heures ce que des artistes comme Wes Anderson ont mis des années à construire. Cependant, en regardant L’île aux chiens, on comprend ce long processus, ce travail d’acharner qui consiste simplement à faire bouger des images, c’est bien plus efficace pour transmettre les niveaux de détail ou l'artisanat fait à la main. En fin de compte, c'est une expérience de projection unique, car vous vous retrouvez entraîné dans chaque cadre somptueux au fur et à mesure que vous vous incrustez dans l'histoire tout en vous identifiant aux différents personnages de l’intrigue.
Parce que Fantastic Mr. Fox était une adaptation d'un roman les enfants, l’Île aux chiens marque une première fois, une sorte de dépucelage de Wes Anderson dans la construction physique d’un monde crée à partir de rien. Comme toujours, Anderson est plein de surprises, de bonnes surprises et cette première expérience est tellement fascinante que je me suis intérieurement demandé si je pouvais la revoir correctement après ne l'avoir vue qu'une seule fois. Le film s'inspire à parts égales des œuvres d'Akira Kurosawa et de Hayao Miyazaki, qui se reflètent respectivement dans la ville sombre et austère et d

The Rider
7.1
10.

The Rider (2018)

1 h 44 min. Sortie : 28 mars 2018 (France). Drame

Film de Chloé Zhao

Anto Cash a mis 9/10.

Annotation :

Le deuxième long métrage de la réalisatrice Chloé Zado est une magnifique fresque sociale, une ode mélancolique à l’Amérique d’antan.
The Rider est un poème nostalgique que la réalisatrice et ses acteurs dédient à l'Amérique perdue et aux personnes qui, malheureusement ne sont plus en phase avec la marche constante du progrès. Le dilemme principal de ce long métrage était de montrer un visage trop peu connu du continent américain : celui des campagnes lointaines où vivent en harmonie une bande de cowboys pour qui l’ascension social se résume à tenir plus d’une minute sur un cheval fou durant un rodéo. Pendant ce temps, le monde bouge et évolue et les consciences se divertissent, à tel point qu’on oublie la présence de ces personnes. Pourtant, l’un de ces cowboys - Brady (Brady Jandreau) va devoir faire face à cette réalité, à cette reconstruction quasiment impossible dans une société où il n’a plus sa place.
La retenue de Zhao est admirable et son film, socialement grandiose. Le film est béni par un certain nombre de séquences magiques, généralement lorsque l'instinct documentaire de Zhao entre en jeu et qu'elle observe simplement Brady tisser sa magie équine. Parfois, il s'agit simplement de scènes d’une aigre monotonie où les dialogues tournent en rond pour finir par nous émerveiller, d'autres fois, il s'agit de ses diverses interactions entre les acteurs et les chevaux qui canalisent le désir endolori de galoper à nouveau à travers les prairies.
Offrant une étude de caractère franche et touchante des luttes intérieures d'un jeune homme pris entre les devoirs familiaux et le désir de suivre sa passion, Chloé Zhao parvient à raconter une histoire qui est à la fois encourageante et stimulante. Avec son style épuré et ses dialogues bourrés de réel, Zhao fait preuve d'une grande maturité dans sa technique de narration. Parvenant à trouver le juste équilibre entre le thème et le style, la jeune réalisatrice propose une histoire captivante et enivrante qui touche et qui donne à réfléchir.

Climax
6.8
11.

Climax (2018)

1 h 35 min. Sortie : 19 septembre 2018. Drame, Thriller

Film de Gaspar Noé

Anto Cash a mis 7/10.

Le monde est à toi
6.8
12.

Le monde est à toi (2018)

1 h 41 min. Sortie : 15 août 2018. Comédie, Gangster, Drame

Film de Romain Gavras

Anto Cash a mis 8/10.

Annotation :

“Le monde est à toi” est le deuxième long métrage du king suprême du clip : Romain Gavras.
Huit ans après l’excellent “Notre jour viendra”, le fils Gosta-Gavras fait son retour sur grand écran et nous livre une variante pelliculaire d’un Kamoulox du 21ème siècle. À travers ce deuxième film on découvre un mélange contemporain de rock&roll, d’absurde et de vulgaire qui scintille sur le cinéma Français actuel comme un ovni débarquant de la planète Kourtrajmé. Dès l’ouverture, on entre les recoins les plus trash et mégalos du cinéaste qui filme une cité HLM au son de Michel Sardou...On passe du clip “Stress” de Justice à Sardou - Gravras est grand!
La réussite de ce deuxième long est due est une mise en scène et un scénario léché à la perfection, on zigzag entre le côté dérisoire et la critique antisociale sans jamais tomber dans le deuxième degré américanisé. On gardera bien évidemment en tête les performances remarquables de tous les acteurs et plus particulièrement celle de Karim Leklou, magnifiquement complexé et pourtant doté d’une subtilité inégalable.

Ready Player One
6.7
13.

Ready Player One (2018)

2 h 20 min. Sortie : 28 mars 2018. Action, Aventure, Science-fiction

Film de Steven Spielberg

Anto Cash a mis 8/10.

Annotation :

Avant toute chose, ce film est un pari, surement le le plus risqué de l’année sur le plan cinématographique.
Quand on s’appelle Steven Spielberg, on détient un pouvoir mystique sur le monde. Peut-importe qui vous êtes, d’où vous venez, vous avez forcément déjà eu affaire à ce monsieur. Les dinosaures, les extraterrestres sur des vélos, des requins assoiffés de sang ou encore des nazis filmés en noir et blanc. Bref ! Spielberg est partout, Spielberg est à lui seul, un monde à part entière, il est le symbole de la « nouvelle » science-fiction accessible à tous.
Steven a des idées plein la tête…Entre ses réalisations et ses productions, le réal englobe une immense partie du cinéma, principalement celle des années 80’s qui a bercé les générations antérieures et qui continue à bercer les présentes et futures. Mais alors…Et si on mixait le monde des années 80’s dans un film de science-fiction actuel ? Et si la DeLorean de « Back to the futur » se faisait courser par le T-Rex de Jurassic Park pendant que King Kong détruit pour la millième fois la même tour… ? Je dois avouer qu’en lisant pour la première fois le synopsis, j’ai eu peur, peur d’un retour de Spielberg à la « Indi 4 » : le désastre !
Je me trompais.
Ready Player One est une sensation incroyable, celle que nous avons quand nous ouvrons notre vieux coffre à jouet et que nous replongeons dans l’enfance. Ce grand monsieur détient une grande partie de mon amour pour le cinéma pour ne pas dire 65%...En 2h20, il a réussi à faire jaillir cet amour au grand jour, je n’ai plus 20 ans, j’en ai 11, je suis devant un écran noir dans une salle pleine à craquer…Je revis ! Ce véritable bijou cinématographique est aussi incroyable sur le plan visuel qu’émotionnel, on est renversé, bouleversé, on sort de la salle avec un sentiment de bien-être absolu (Ready Player One is the new yoga). Bien sûr le film détient de nombreuses erreurs et des clichés pathos hors pairs mais on s’en fiche complet, on nage en plein bonheur et on ne veut pas en sortir d’aussi tôt.

La nuit a dévoré le monde
6.3
14.

La nuit a dévoré le monde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 mars 2018 (France). Épouvante-Horreur

Film de Dominique Rocher

Anto Cash a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Et si le cinéma de l’horreur optait pour un nouveau souffle? Nous fêtons cette année les 50 ans du chef-d’oeuvre “La Nuit des morts-vivants”, le film qui a bousculé tous les codes cinématographiques de son propre genre et qui continue aujourd’hui à insuffler un style minutieux et hyper artistique à de nouveaux réalisateurs du monde entier. Pourtant, aujourd’hui, de nombreuses personnes (et moi) regrettent le manque de nouveauté... Pourquoi après tant d’années, le cinéma reste focalisé sur l’idée inculqué par George A. Romero en 1968...?
C’est alors que mon nouvel ami Dominique Rocher fait son apparition.
Outre l’esthétique hyper réaliste et fascinante de par sa précision, ce qui marque réellement le film reste la prestation de son personnage principal (le seul). Interprété par Anders Danielsen, son rôle nous plonge dans la terreur et la folie d’un homme qui demeure le dernier (sur)vivant dans un Paris macabre envahie par des zombies. C’est là que Dominique Rocher parvient à devenir légèrement visionnaire. Là où la plupart des réalisateurs ne voudraient pas se mouiller, lui plonge la tête la première sans même savoir si l’arrivée sera fatale ou non. Dans ce long métrage, nous oublions tout ce qu’on nous avons pu voir dans le cinéma d’horreur depuis 50 ans. Ici, c’est “chacun pour sa pomme”, le héros est seul et devra s’en contenter, il ne trouvera pas par miracle une caisse pleine d’armes pour éliminer les zombies et sait dès le début que l’armée ou les forces spéciales ne viendront pas le libérer.
On assiste alors au renouveau du film d’horreur français avec une ambiance particulièrement funeste dans une ville post-apocalyptique remplie de zombies qui ont « tout leur temps » pour pouvoir déguster le dernier homme. Le spectateur est tenu en haleine tout au long du film et assiste au combat héroïque du personnage principal hanté par ses hallucinations.
Petit plus pour la prestation de Denis Lavant qui, maquillé en zombie…ne change pas beaucoup.

Call Me by Your Name
7.2
15.

Call Me by Your Name (2018)

2 h 11 min. Sortie : 28 février 2018 (France). Drame, Romance

Film de Luca Guadagnino

Annotation :

Tout est dans le regard. Débuter une critique par une telle affirmation pourrait poser certains problèmes mais je n’en ai que faire, ce film m’a bouleversé et aujourd’hui encore, j’en suis persuadé, ce film aurait pu être réalisé en version muet.
Tout est dans le regard donc, le regard d’un jeune garçon de 17 ans (Timothée Chalamet) qui le long d’un été chaud et intense va découvrir l’amour, la sexualité et le désir autour d’un éventail d’émotions en tout genre. Le regard d’un autre garçon, plus âgé qui va enrôler le jeune homme dans la spirale luisante d’une aventure juvénile saisonnière. Pour finir, le regard béat d’un réalisateur qui se découvre derrière sa caméra et dans l’adaptation d’un roman qui prend vie. Ces six yeux sont le fil conducteur de ce film, le reste n’importe peu, on pourrait déblatérer des pavés d’écriture sur la beauté de chaque scène, sur la grandeur des acteurs et sur la mise en scène quasi impeccable du cinéaste mais…Non ! Le regard et c’est tout.
Vu le succès du film au cinéma et en VOD, je pense pouvoir parler des deux scènes les plus marquantes du film sans « spoiler » qui que ce soit.
Scène 1 :
Le film a débuté depuis pratiquement 1h et alors que la chaleur Italienne des années 80 commence à envahir la salle de cinéma, Guadiguano bascule vers la fête et vers ce regard (toujours le même), celui d’Elio, assis dans un club extérieur et entouré d'amis qui se disputent un duo sur la piste de danse. Le jeune homme observe l’homme qu’il aime se trémousser aux bras d’une italienne au son de "Love My Way" des Psychedelic Furs tout en restant penché en arrière, soufflant sur une cigarette et fixant, intrigué, Oliver. Il sourit, puis se joint au groupe.
0 : 42s, c’est exactement le temps qu’il faudra au réalisateur pour me combler. Une scène, deux plans, un regard. Les personnages ne parlent pas avec leurs bouchent mais les émotions sont plus fortes que les mots quand ils sont exprimés avec les yeux.
Scène 2 :
Nous sommes pratiquement à la fin du film, la séparation des deux amoureux/amants nous bloque l’estomac et fait monter nos larmes quand cette scène qui, pour ma part, est désormais quasi mythique vient faire son apparition. Elio est seul dans tous les sens du terme, il est assis sur le canapé et fixe le feu de cheminé.
5min ! Nous plongeons sans peur dans le regard d’Elio, ce regard rempli de plaisir et de mélancolie, ce regard qui pourrait témoigner d’un certain regret et qui pourtant se métamorphose en un regard plus mûr,

L’Insulte
7.3
16.

L’Insulte (2017)

Qadiat raqm 23

1 h 53 min. Sortie : 31 janvier 2018 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ziad Doueiri

Anto Cash a mis 8/10.

Annotation :

Ça commence souvent dès le plus jeune âge, nous ne savons pas ce que les mots représentent pour l’autre, pourtant pour se défendre, on insulte, on critique, on blesse avec des mots. On dit qu’une insulte peut être aussi violente qu’un coup de poing dans le ventre, mais une insulte peut-elle renverser un pays? C’est ce que le réalisateur Ziad Doueri a essayé de nous montrer autour de son troisième long métrage. Si le nom de Ziad Doueri ne vous ai pas inconnu c’est parce que le réalisateur d’origine libanaise est le réalisateur de l’excellente série Canal+ « Baron Noir ».

Je ne suis pas très familier avec le cinéma libanais…Bien que celui-ci commence de plus en plus à me faire de l’oeil, je ne suis pas assez spécialiste pour comparer « l’Insulte » à un autre film. Pourtant, je dois dire que les deux visionnages de ce film m’ont boulversé. L’histoire s’étend sur un sujet peu anodin : Une insulte puis une bagarre entre un palestinien musulman et un libanais catholique plonge la ville de Beyrouth dans un chaos sans merci. Le scénario part donc de cette idée, la question de l’insulte, de la blessure non guérie et du passé difficile du Moyen-Orient.

Alors que le film est présenté comme une simple fiction, le caractère historique est pourtant la partie la plus intéressante du film. Sans manichéisme et avec un certain humour noir, les personnages du film retracent l’histoire du Liban et de la relation tendue avec le peuple Palestinien. Le film ouvre donc grand ses portes aux néophytes de l’histoire du Liban et c’est un vrai plaisir que de découvrir ces deux peuples en plein confrontation illustrative au cinéma.

On retiendra de ce troisième long métrage, une appétence pour la rythmique des plans, la caméra ne s’arrête presque jamais et nous plonge dans le regard haineux mais attendrissant de tous les personnages durant le « procès du siècle ». Les personnages sont d’ailleurs tous excellents, bien que quelques fois, trop caricaturés, ils jouent à merveille et poussent à l’émotion dans la dernière demie-heure.

La volonté du réalisateur de nous montrer l’envers du décors Libanais à travers le procès de deux hommes (deux religions/deux idées) met en lumière un cinéma de désir, le désir de montrer au monde ce qu’il se passe, le réalisateur cherche autant une réaction chez ses personnages que chez le public qui verra son film. C’est très fort !

Burning
7.1
17.

Burning (2018)

Beoning

2 h 28 min. Sortie : 29 août 2018 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Lee Chang-Dong

Anto Cash a mis 9/10.

Daphné
5.8
18.

Daphné (2017)

1 h 33 min. Sortie : 2 mai 2018 (France). Comédie, Drame

Film de Peter Mackie Burns

Anto Cash a mis 7/10.

Annotation :

À travers une analyse grisante de la ville de Londres, le réalisateur Peter Mackie Burns, qui signe ici son premier long métrage, dresse le portrait d’une jeune femme moderne et (extra)ordinaire au fort caractère et...complètement paumée. À la fois touchant et élégant, ce premier long nous porte vers le réel (ce qui est devenu trop rare dans le cinéma), on est ancré dans la vie presque « morbide » de ce personnage interprété à la perfection par Emily Beecham, radieuse et terriblement charismatique. Riche de sentiments moroses, les longs plans exploités par le réalisateur nous laissent perplexe tant il tient à nous montrer le dégout et le macabre de la jeune « Daphné », brisée par la vie, horrifiée par le futur. Malgré ce monde où tout est noir, il reste un espoir : les couleurs. Je suis encore subjugué par ce jeu de couleurs bleu/vert qui s’étend sur les lumières de la ville qui viennent refléter la couleur de son manteau et la décoration de son appartement.
Une jolie ode à la liberté qui marque le début d’une grande carrière pour le réalisateur et (on l’espère), sa future muse.

Gaspard va au mariage
6.1
19.

Gaspard va au mariage (2018)

1 h 43 min. Sortie : 31 janvier 2018. Comédie

Film de Antony Cordier

Anto Cash a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Gaspard va au mariage » est un souffle d’air frais sur le cinéma français indépendant, une vague de rires, de larmes et de souvenirs qui englobent l’histoire d’une famille plutôt étrange qui…comme vous avez pu le deviner, détient et vit dans un zoo. Depuis le beau mais déstabilisant « Happy Few » qui m’avait laissé un goût amer d’incompréhension quant à son fil conducteur trop prévisible, je ne savais pas/plus trop à quoi m’attendre…Le casting était assez plaisant et l’histoire attirante, restait alors à étudier le résultat final.
Anthony Cordier est bel est bien de retour, ce nouveau long-métrage prouve qu’une certaine maturité a été acquise, d’une part au niveau de la mise en scène mais aussi sur la maitrise de son sujet qu’il tient de fil en aiguilles sans laisser la moindre erreur. En gardant ce sujet fétiche de la famille (de cœur ou de sang), le réalisateur nous plonge dans un univers mélancolique ou l’amour tient le premier rôle.
Ce qui est remarquable dans ce film est notre attachement pour tous les personnages dès leurs premières interventions. Chaque personnage est une énigme, une personnalité étrange qui tourne autour d’un souvenir : celui de la mère qui n’est plus, pour la famille ; celui d’un amour incongru pour le personnage de Laëtitia Dosch, encore une fois remarquable dans cette prestation. Reste alors le personnage de Félix Moati (Gaspard), pièce défaillante du puzzle familiale fantasque et dépourvu de sens autour duquel l’histoire va se conter.
Une rencontre cocasse qui amènera à une embauche absurde, des liens fraternelles et paternelles impeccablement représentés et un personnage principal qui quitte pour mieux revenir, oublie pour mieux se souvenir, reste pour grandir. En conclusion, un excellent film !

Sans un bruit
6.5
20.

Sans un bruit (2018)

A Quiet Place

1 h 30 min. Sortie : 20 juin 2018 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de John Krasinski

Anto Cash a mis 6/10 et a écrit une critique.

Annotation :

John Krasinski est quand même un drôle de personnage...Après des seconds rôles plutôt réussis dans des petites comédies romantiques américaines et un rôle de "petit rigolo de service" dans la version américaine de "The Office", John n'est pas content : Les petites comédies "fleurs bleues" c'est bien sympa mais lui ce qu’il veut c'est du sang, des larmes et une caméra derrière laquelle il pourra rentabiliser tout ce petit micmac. Bref : "Sans un bruit"
Dès la lecture du synopsis, notre cœur balance déjà. On doute, on espère...Une famille américaine qui doit vivre dans un silence absolu dans le fin fond d’une petite campagne américaine à l’ambiance post-apocalyptique où…évidemment, vivent de méchants monstres...Le choix est donc double :
1. C'est un navet d'horreur bien américanisé.
2. John n'est pas si bête et va en faire quelque chose de pas mal.
Dieu merci, John est un mec intelligent et il a principalement choisi la deuxième option bien que son compte en banque s’est vu devoir pencher vers la production et donc la première option. Merde !
Le film en lui-même est plutôt réussi. On est "aseptisé" par l'ambiance dark du film qui est douloureusement révélée lors de la première scène bien "chaos" qui marque les cœurs et les esprits dès les premières minutes du film.
Réaliser et écrire un film où le principe fondamental est de plonger le spectateur à constater que déjà, vivre dans le silence...ce n’est pas le top, alors vivre dans le silence avec des monstres géants bien flippants...ce n’est pas un conte de fée. L'ambiance donc, le macabre, le silence et la performance de l'ingénieur son qui réussit à faire passer un pas de mouche pour une tornade.
Reste donc les acteurs, ou plutôt le couple Emily Blunt et John Krasinski, couple dans le film et dans la vie qui interprètent les survivants de cette guerre apocalyptique qui devront réussir à la fois à se reproduire et à protéger les premières progénitures. Un couple qui fonctionne donc plutôt bien à l'écran, peut-être aussi bien que dans la vie. Les enfants sont eux aussi assez bons acteurs, ils arrivent à nous faire comprendre que c'est « relou » de vivre dans une campagne coupée du monde sans avoir le droit de parler pour éviter de se faire gober par un mix entre "Alien" et les monstres SudAF de "District9".
En conclusion, un film qui "fait du bruit" et qui en seulement 1h30 arrive à faire le boulot sans trop tomber dans le pathos hollywoodien...Gros respect à Emily Blunt et son fusil à pompe qui réussirait

Anto Cash

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