SensCritique
Cover Les meilleurs films de 2018

Les meilleurs films de 2018 selon Alfred Tordu

Basé sur 51 Films vus dans l'année.

Flop 2018 :
https://www.senscritique.com/liste/Les_Pires_Films_de_2018/2353971

Liste de

15 films

créee il y a environ 5 ans · modifiée il y a plus d’un an

Guy
7
1.

Guy (2018)

1 h 41 min. Sortie : 29 août 2018. Comédie dramatique, Comédie musicale

Film de Alex Lutz

Alfred Tordu a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Ne portant pas Alex Lutz dans mon cœur, j'ai cependant toujours déceler chez lui, un vrai talent d'acteur qui ne demandait qu'à éclore dans un rôle à sa mesure. Conscient de son propre potentiel, le jeune comédien s'est offert le rôle de sa vie en la personne de Guy Jamet, star désuète des années 70, ringard et affaibli mais toujours vivant, toujours debout.

D'emblée la prestance de Lutz impressionne. Outre le maquillage hallucinant qui nous fait instinctivement oublié le guignol derrière l'affreux personnage de Liliane, l'acteur compose un jeu d'une minutie chirurgicale. Modifiant allègrement sa voix, son regard et sa gestuelle pour incarner à la perfection ce papy de 70ans, le tout sans jamais dériver vers la caricature, ce qui rend son personnage crédible et touchant.

Mais le film ne se limite fort heureusement pas à ça. Malgré son aspect décousu, propre aux documentaires, il suit bel et bien une progression palpable amenant à une évolution des protagonistes principaux et de leur relation.
En effet, si la première partie retranscrit avec une justesse acide la fin de carrière d'un artiste passé de mode. De sa promo malaisante dans les émissions télé à sa tournée des salles de fête dans les villages paumés de la Région Rhône-Alpes. Le film évolue en même que la perception du journaliste pour Guy Jamet.
Ce dernier, pensant qu'il est le fils caché du chanteur, ne s'intéresse à lui que pour cette raison et en fait donc un portrait acerbe. Mais au fur et à mesure que les deux hommes apprennent à se connaître, le film sort de la représentation superficiel pour s'intéresser à l'homme derrière le mythe. Ainsi, le long-métrage n'en devient que plus touchant.

Alors bien-sûr ce n'est qu'un second essai pour le jeune réalisateur, son premier dans le genre du documenteur. Des longueurs et des gags mal venus parasitent un peu le film. mais il s'en dégage une telle sincérité, une si belle mélancolie et un propos si percutant sur la manière dont vieillissent nos idoles, avec un amour sans cynisme pour tout un pan de la musique française.
Tout cela fait de Guy une excellente surprise et le début d'une carrière plus prometteuse pour Alex Lutz.

Au poste !
6.8
2.

Au poste ! (2018)

1 h 13 min. Sortie : 4 juillet 2018. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Alfred Tordu a mis 8/10.

Annotation :

Après Réalité, une ode au non-sens bien plus pompeuse que Rubber qui constituait juste à faire perdre ses repères au spectateur en faisant n'importe quoi. Quentin Dupieux revient avec un film moins prétentieux mais beaucoup plus efficace où l'absurde et le no-reason sont de nouveau mis au service de l'humour.

Aidé d'un casting 5étoiles composé d'artistes que j'affectionne tous pour des raisons bien différentes et que je n'aurais jamais imaginé réunis ensemble dans un tel projet, le réalisateur développe une comédie hilarante jouant habillement avec les codes du polar et déjouant constamment nos attentes.

Il faut un certain temps pour accrocher au long-métrage et le début pourrait quelque peu vous dérouter. Mais une fois qu'on est embarqué dans le délire, les 70 minutes de film défileront à toute allure.
Dupieux prend son temps pour installer tous ses éléments, notamment les nombreux runnings gags qui ne seront drôles qu'après une multitude de répétitions. Au contraire de Réalité, Au Poste présente des situations concrètes dont le comique viendra de leur déroulement totalement improbable. Certains espaces temps seront quelque fois chamboulés mais toujours pour faire rire ou surprendre le spectateur et non pour le perdre. D'autant que le metteur en scène a l'intelligence de ne pas brûler ses cartes trop tôt. Faisant plongé progressivement son œuvre dans la folie la plus totale sans jamais laissé le public.

On constatera également un renouveau notable dans la carrière de Quentin Dupieux. Là où ses films précédents tiraient leur aspect absurde leurs situations surnaturelles, ici l'absurde prend d'avantage forme dans les interactions entre les protagonistes. Au poste ajoute donc une théâtralité encore inédite dans l’œuvre de son réalisateur et qui fonctionne parfaitement tant les excellents dialogues sont retranscris avec brio par les comédiens.

Je ne suis absolument pas déçu par ce film que j'attendais impatiemment et je me réjouis qu'il ait pu miraculeusement trouvé son public en salle. La raison de ce succès reste inconnue. Est ce une campagne promotionnelle qui pour une fois a su correctement vendre le cinéma de Dupieux ? Est ce que la renommé du bonhomme qui n'a cessé de croitre depuis 8ans est désormais suffisamment élevée ? Ou est ce que ce genre de délire est entrain de devenir populaire ?

L'Île aux chiens
7.7
3.

L'Île aux chiens (2018)

Isle of Dogs

1 h 41 min. Sortie : 11 avril 2018. Aventure, Comédie, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Wes Anderson

Alfred Tordu a mis 8/10.

Annotation :

Après 4ans d’absence Wes Anderson nous revient avec une satire politique sur la désinformation, la manipulation des puissants et l’influence néfaste des lobbyistes sur les hommes de pouvoir, le tout dans une richesse esthétique de tous les instants qui justifie à elle seule le visionnage du long-métrage.
Mais si il se montre extrêmement généreux dans sa forme, le film déçoit dans son scénario n'offrant que peu d'aventure et de personnages intéressants. Certes l'humour fait souvent mouche, mais je m'attendais à un véritable road trip avec une galerie de protagonistes hauts en couleur, dans la veine de Mr Fox et The Grand Budapest Hotel. Au final, l'histoire est assez plan plan et le déroulement prévisible débouche sur un récit facile et sans surprise ne parvenant jamais à nous captiver et devant lequel on se ferait probablement chier sans la pertinence des gags ou la virtuosité de la mise en scène. Ajouté à ça des choix douteux dans la narration comme ces énormes flashs backs en plein milieu d'une scène importante ou le fait que la soumission des chiens soit traitée comme quelque chose de positif et cela nous donne un film très sympathique mais clairement pas au niveau des précédents travaux du réalisateur.
Anderson n'est jamais aussi bon que lorsqu'il met son savoir faire au profit de comédies déjantées assumant pleinement leur délire. Dès qu'il souhaite s'aventurer vers des ambiances différentes et des récits plus sérieux, je trouve que l'émotion n'est souvent pas au rendez vous.

Spider-Man : New Generation
8
4.

Spider-Man : New Generation (2018)

Spider-Man: Into the Spider-Verse

1 h 57 min. Sortie : 12 décembre 2018 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman

Alfred Tordu a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Lisez la critique.

Jusqu'à la garde
7.5
5.

Jusqu'à la garde (2018)

1 h 33 min. Sortie : 7 février 2018. Drame

Film de Xavier Legrand

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Xavier Legrand met en scène avec un réalisme glaçant une situation malheureusement trop répandue dans notre société contemporaine. Celle d'une mère fraichement divorcée et de ses deux enfants qui vivent dans la crainte permanente de leur violent de père, susceptible de s'en prendre à eux à tout moment.

D'une remarquable intelligence dans sa mise en scène comme dans son écriture. Le réalisateur a la brillante idée d'ouvrir son récit sur une confrontation juridique entre les ex-mariés réclamant chacun la garde de leurs enfants et défendant tous deux leur propre vision des évènements. Cette séquence illustre à merveille la difficulté pour la justice de traiter ces affaires complexes avec efficacité. Lorsque aucune preuve matérielle ne vient attester de la dangerosité du conjoint, difficile pour la juge comme pour le spectateur de donner raison à la mère sans craindre l'erreur judiciaire. Et c'est malheureusement le respect de la présomption d'innocence qui mettra la famille en grand danger.

Le reste du long-métrage montrant avec brio la menace que représente cet ex-père complètement fou et dont les motivations compréhensives (garder prêt de lui sa famille) le rendent encore plus terrifiant.
Jusqu'à la garde devient alors un thriller haletant trouvant son climix dans un final à coupé le souffle. Aboutissant à une première œuvre viscérale qui évite soigneusement le misérabilisme ou la caricature.

Les Chatouilles
7.3
6.

Les Chatouilles (2018)

1 h 43 min. Sortie : 14 novembre 2018. Drame

Film de Andréa Bescond et Eric Métayer

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

D'après un "seule en scène" dans lequel l'actrice principale racontait avec humour et détachement les viols dont elle fut victime, le film aurait pu se contenter de transposer paresseusement le récit sur grand écran. Avec une voix off omniprésente narrant des scènes illustratives filmées platement. Or, Andréa Bescond aidé de son co-réalisateur Eric Métayer (grand nom du doublage français) ont intelligemment adapté leur spectacle en fonction de leur médium. Par conséquent, le détachement de l’héroïne vis à vis des évènements qu'elle vit s'opère par divers moyens cinématographiques, que ce soit les brisages de 4° mur, les numéros de danse ou des partis pris radicaux dans la mise en scène donnant un aspect surréel aux évènements racontés.
Pour leur premier film, les deux apprentis réalisateurs n'ont pas fait les choses à moitié et même si tout n'est pas parfait, l'intention première est respectée sans que cela n'affecte la dramaturgie du scénario. Les auteurs abordent ce sujet difficile avec suffisamment de décalage pour le rendre "supportable" auprès du grand public, sans pour autant le dédramatiser ou passer sous silence les conséquences sur les victimes de ces abus. Ainsi, Les Chatouilles parvient à la fois à être drôle, engagé et touchant, tout en étant une œuvre singulière et éminemment personnelle.

Dogman
7.1
7.

Dogman (2018)

1 h 39 min. Sortie : 11 juillet 2018 (France). Drame, Policier, Film noir

Film de Matteo Garrone

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Une grosse victime vivant dans une banlieue crado se fait martyriser au jour le jour par une brute qui prétend être son ami, jusqu'au jour où se dernier commet la connerie de trop, faisant ainsi vivre à son souffre douleur une longue descente aux enfers.

Scénario ultra simple et peu con-con mais qui, grâce au talent de Matteo Garrone devient ici un drame intimiste assez touchant.
L'acteur principal ayant parfaitement la tête de l'emploie, nous sommes facilement en empathie pour lui et l'on contemple sa déchéance avec rage et tristesse. Évitant soigneusement tous les poncifs et les lourdeurs du genre, le réalisateur développe son protagoniste ainsi que sa relation nuancée avec "son ami" par le biais de longues séquences presque sans paroles, où les images et les expressions des acteurs suffisent à nous raconter cette sombre histoire.

Bien sûr on pourra trouver tout ceci un peu facile. Comme si le réalisateur cherchait surtout à nous émouvoir par des ressorts dramatiques ultra basiques afin de masquer le manque de profondeur du scénario qui, en soit, ne raconte rien d’exceptionnel et dont on ressort on ayant la réflexion simpliste que "les gentils sont toujours les grands perdants dans ce monde pourrit". Mais bon, l'histoire a beau être un peu creuse, elle heureusement suffisamment bien raconté pour être raconté pour être impactante.

I Feel Good
6.1
8.

I Feel Good (2018)

1 h 43 min. Sortie : 26 septembre 2018. Comédie

Film de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Alfred Tordu a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On pourrait reprocher au film de n'être qu'un enchainement de sketchs reposant sur le même ressort comique, à savoir le décalage entre un néo-libéral benêt enfermé dans ses convictions et les honnêtes gens de la communauté Emaius que notre macroniste essaye de corrompre. C'est en effet sur ce schéma assez répétitif que s'articule les trois quarts du long-métrage, ce qui pourrait laisser quelques spectateurs sur le carreau.
Toutefois, Délépine et Kervern parviennent sans mal à rendre chaque rencontre de leur protagoniste unique et hilarante.

De plus, en laissant à leurs interprètes la possibilité d'exister grâce à de longs plans séquences, en faisant la part belle aux cadrages incongrus magnifiant la plus banale des scénettes et grâce à un sens inné des dialogues ; les deux réalisateurs arrivent à se démarquer du tout venant de la comédie française. Proposant une oeuvre personnelle et bien plus profonde que ne le laisse supposer son synopsis.

En effet, après une première partie drôle mais un poil répétitive. Le film évolue de manière imprévisible dans un road-trip vers les terres de l'Est. Et ce n'est qu'à partir de là que les véritables intentions des deux auteurs prennent sens. I Feel Good n'apparaît alors pas seulement comme une satire de la macronie ambiante, mais devient le constat de deux soixante-huitards désabusés faisant leur deuil du communiste et nous invitant à tirer les enseignements d'Emaius pour élaborer une alternative juste et durable.

The Guilty
7.2
9.

The Guilty (2018)

Den skyldige

1 h 25 min. Sortie : 18 juillet 2018 (France). Thriller

Film de Gustav Möller

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Après Sans un Bruit, voilà l'autre petit film High Concept, efficace et sans prétention venu cette fois du Danemark. The Guilty suit l'histoire d'un standardiste de la police locale tentant de résoudre une affaire de kidnapping uniquement par téléphone. S'en suit alors un thriller haletant de 1h30 remplit d'enquête, de suspens et de rebondissement fonctionnant uniquement sans aucune image à la clé, faisant ainsi du hors champ l'atout principal du long-métrage.
Cela donne lieu à un film d'une simplicité déconcertante mais d'une efficacité redoutable. D'autant que l’intrigue principale ne sert pas uniquement de prétexte au déroulement du scénario, elle agit également sur l'évolution psychologique du protagoniste principal. Et là attention je spoil.

Ce dernier nous apparaît d'emblée comme un flic droitard plutôt borderline, agissant toujours à l'instinct, par préjugé et qui semble cacher un lourd secret. Et bien que le film semblerait légitimer ses raisonnements et ses méthodes, un retournement de situation montrera qu'en agissant ainsi et en jugeant sur les apparences, il aura finalement plus envenimé la situation au lieu de la résoudre. Ce n'est que lorsqu'il retourne auprès de ses collègues et qu'il tente de sauver son interlocutrice d'une tentative de suicide, qu'il agit enfin en professionnel sans laisser ses jugements personnels interférer avec le reste et s'exprimant même à cœur ouvert pour gagner la confiance de la jeune femme en pleurs.

Sûrement pas inoubliable, The Guilty montre néanmoins qu'avec peu de moyens, il est possible de faire un film qui tient la route et qui ait du sens.

Phantom Thread
7.2
10.

Phantom Thread (2017)

2 h 10 min. Sortie : 14 février 2018 (France). Drame

Film de Paul Thomas Anderson

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Film froid et mal-aimable qui conte néanmoins avec brio la naissance et la déliquescence d'un couple toxique composé d'une jeune étrangère pleine de vie, et d'un vieux styliste névrosé qui pour se protéger de la vie, règne en maitre sur son petit monde rigide où chaque chose se doit de rester à sa place. Le tout porté par une mise en scène au cordeau, épousant à merveille la rigidité de son personnage principal.

Les Indestructibles 2
7.2
11.

Les Indestructibles 2 (2018)

Incredibles 2

1 h 58 min. Sortie : 4 juillet 2018 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Brad Bird

Alfred Tordu a mis 7/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Lisez la critique.

La Ballade de Buster Scruggs
6.7
12.

La Ballade de Buster Scruggs (2018)

The Ballad of Buster Scruggs

2 h 13 min. Sortie : 16 novembre 2018 (France). Western, Comédie, Sketches

Film de Joel Coen et Ethan Coen

Alfred Tordu a mis 7/10.

Sans un bruit
6.5
13.

Sans un bruit (2018)

A Quiet Place

1 h 30 min. Sortie : 20 juin 2018 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de John Krasinski

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

Scénario extrêmement simple reposant entièrement sur son ingénieux concept et parvenant à l'exploiter au maximum de ses capacités.

Le réalisateur prend son temps pour poser efficacement le cadre et les enjeux de son récit et ce, uniquement par l'image, sans aucun dialogues. Nous sommes rapidement immerger dans le quotidien hors norme de cette famille contraints au silence éternel et obligés de faire attention à chacune de leurs actions pour éviter d'attirer l'attention de dangereuses créatures à l’ouïe sur-développée. Tout ceci créer un climat fortement anxiogène qui nous met d'emblée mal à l'aise et qui contribuera grandement à notre implication dans la suite de l'histoire, lorsque la maman de la tribu, enceinte jusqu'aux os devra mettre son enfant au monde dans ces conditions.

Certes on évite pas quelques écueils prévisibles et des facilités scénaristiques artificielles (l'enjeu principal en est la preuve) mais à contrario, la mise en scène extrêmement efficace et sensorielle fait facilement oublier tous ces petits détails pour peu que vous vous laissiez happer par le film.

Parvana, une enfance en Afghanistan
7.6
14.

Parvana, une enfance en Afghanistan (2017)

The Breadwinner

1 h 33 min. Sortie : 27 juin 2018 (France). Animation

Long-métrage d'animation de Nora Twomey

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

D'ordinaire peu réceptif aux productions de Cartoon Saloon qui ne parviennent jamais à me toucher au-delà de leur visuel, je savais pourtant que Parvana ferait office d’exception. Son sujet nécessitant plus d'humanité vis à vis de ses personnages ce qui faisait clairement défauts aux précédents films du studio. De fait, si le récit demeure un peu plan-plan, il parvient néanmoins à planter le contexte oppressif dans lequel vivent les personnages ce qui suffit à nous attacher à eux et à renforcer les enjeux scénaristiques de l'histoire.
Histoire qui est d'ailleurs enrichie par un second récit raconté par Parvana en filigrane de l'intrigue principal. Inspirée des mythes afghans et entièrement réalisé en Interpolation, cette seconde histoire prend des allures de conte fantastique que notre héroïne s'approprie et développe au fur à mesure de son périple pour se donner à elle-même le courage d'affronter son dur quotidien. On retrouve bien là l'importance des légendes folkloriques dans le développement personnel des protagonistes, thème chère au studio d'animation et qui prend ici une autre dimension car il est mit en parallèle d'un récit beaucoup plus réaliste.
Après je vous avoue ne pas avoir été totalement conquit. J'en attendais peut-être trop de ce qui n'est qu'un petit film simple et sans prétention. L'aspect plan-plan du long-métrage m'a un peu rebuté mais au final, tous les éléments du scénario aboutissent à un climix riche en émotion.

Pentagon Papers
6.7
15.

Pentagon Papers (2017)

The Post

1 h 56 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

Alfred Tordu a mis 7/10.

Annotation :

J'y suis allé à reculons mais c'était finalement une bonne surprise.

C'est un film entièrement porté par son sujet donc il est clair que si ça ne vous intéresse pas, vous risquer de vous ennuyer. Heureusement ce ne fut pas mon cas. En effet au-delà de l'affaire en elle même, le long-métrage aborde avec intelligence de nombreuses questions liées au monde du journalisme. Que ça soit les rapports ambiguës entre hommes de presse et hommes de pouvoir, les conflits d'intérêts que cela engendre, les pressions exercées pour muselée discrètement la liberté d'expression, les méthodes employées pour se procurer les preuves du scandale... Tous ces sujets demeurent encore d'actualité aujourd'hui, notamment avec les récents évènements en Amérique ou ailleurs.

Spielberg parvient à restituer le contexte historique, les tenants, les aboutissants et les enjeux de l'affaire sans perdre son spectateur en cours de route. Mais il apporte surtout une mise en scène particulièrement inspirée qui porte l'ensemble de son long-métrage. C'est un film où presque tout se déroule dans des environnements clos, où l'on parle beaucoup avant d'agir car chaque décision entrainera des conséquences à grande échelle. Par conséquent, le metteur en scène s'adapte à la structure du scénario en laissant la part belle aux comédiens, tout en multipliant les idées de réalisation racontant avec subtilité les rapports entre les protagonistes et leur place au sein du récit.

On échappe pas à des scènes un peu lourdes rappelant l'importance du premier amendement et le courage de ces journalistes qui sont allé au bout de leur démarche. C'est le défaut récurent des films patriotiques calibrés pour les oscars et particulièrement ceux de Spielberg. Mais il faut passer outre pour profiter du réel intérêt de ce long-métrage.

Alfred Tordu

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