Les meilleurs morceaux plaisirs coupables selon Dany Selwyn

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En vrai, ça passe.

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Mon développement intellectuel ayant connu un retard considérable, j'en suis venue à écouter ce morceau en boucle à 14 ans et en faisant de la balançoire (balançoire déjà bien trop fragile pour supporter mes cinquante kilos de l'époque). Et si aujourd'hui je ne me balance sur presque plus rien, il m'arrive encore de réécouter Indila et d'y être réceptive, alors même que tout le monde l'a oubliée. La régression et moi, ça fait deux.

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J'avoue que rarement une chanson m'a fait triper comme celle-là. Dans ce cercle très fermé, seules certaines chansons de Florence+The Machine ou de Gossip pourraient se situer à la hauteur du "Hey Brother" d'Avicii. Il fut une époque où je l'assumais totalement (j'avais alors un appareil dentaire recouvert de tartre et des points blancs purulents plein la face), et puis on m'a dit que c'était de la soupe commerciale indigne des vrais mélomanes. Depuis, j'ai honte.

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J'écoutais ça en skrèd dans le bus qui m'emmenait au lycée, parce que je savais bien que ma famille désapprouvait. Mais comme à l'époque on partageait un compte commun sur Deezer, ils ont vite été au courant. Damned.

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Ouais, j'aime bien les chansons de plouc adolescents des Casseurs Flowters. Parce que je dois m'y retrouver, très certainement.

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J'avoue, j'aime bien les chansons vulgaires. Tout comme j'aime bien les blagues très grasses ou les vidéos pornos. C'est mon côté beauf. ça me fait rire. Alors quand j'entends une nana chanter, en toute décomplexion : "Mes ex sont mélancoliques/Pas d'ma faute si j'aime la bite", mon coeur fait boum et mes zygomatiques tressaillent de joie (qui a dit "et ta chatte ruisselle" ? Z'êtes relous, franchement).

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J'aime pas les chansons de midinette. Sauf quand elles sont accompagnées de musique metal, ce qui change tout.

Iiiiiii, I've been waiting for someone like youuuuuuu
But now you are sliiiiiipping away
*Grosse voix de metalleux* : WHAT HAVE YOU DONE NOW ?
Whyyyyy, why does fate make us suuuuffer?
There's a curse between us, between me and youuuuuu

Franchement, cette opposition entre musique rageuse et voix angélique, entre instrumentation rugueuse et paroles sentimentalo-cucul, ça donne à la chanson une puissance lyrique et tragique inespérée.

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Disons-le tout de suite, c’est horrible. Non content d’être musicalement et vocalement infect (sans parler de son clip, tout d’incrustations sur fonds verts dégueu), « Mon tel » me renvoie à la triste époque de mon enfance, lorsque j’écoutais des morceaux de cet acabit, et bien pire encore, chez les plus girly de mes camarades (les mêmes qui avaient un salon de coiffure miniature pour leurs poneys magiques et se repassaient en boucle « High School Musical » et « De tout mon cœur », dont elles récitaient ensuite les répliques dans la cour de récré lorsqu’elles voulaient larguer leur amoureux du moment). Cerise sur le gâteau : le fait de représenter le « tel » en question comme une innovation technologique sans précédent (ouah, on peut choisir sa musique dessus, dis donc !) alors que, dix ans plus tard, ce type de mobile est du dernier ringard.
Pourtant, sans que je ne m’explique pourquoi, je me repasse ce morceau. Après l’avoir écouté une première fois, je l’ai remis. Une heure après, je l’ai encore remis. Et le lendemain aussi. Quelle est la cause de ce « bis repetita » masochiste ? La musicalité rythmée, donc accrocheuse ? Un excès de nostalgie pour les années 2000 (parce qu’au fond, elles n’étaient pas si méchantes que ça, mes copines girly) ? Une fascination pour la nullité terrible (et tellement premier degré, en plus) du machin ? Je ne me l’explique pas.