Festival de Cannes 2022 selon Frakkazak

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Park Chan-Wook est le réalisateur qui m'a fait découvrir le cinéma coréen par l'entremise de Old Boy, donc autant dire que chacune de ces œuvres génère une attente fébrile, aux même égards qu'un Bong Joon-Ho ou un Kim Jee-Woon, et que la déception est rarement au rendez-vous (seulement Stoker).

Decision to Leave, s'il reste un film profondément noir, est bien plus doux que ce à quoi on nous avait habitué: ici point de vengeance ou de violence, mais une histoire de passions contrariées dans leur déchaînement avec une beauté rare. Le couple à l'écran est fantastique de justesse, l'écriture divine et la photographie fabuleuse. Une claque sous licence poétique, derrière des atours de polar romantique.

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Hisparano

As Bestas ne laisse pas de doute quant à ce qui va se passer. La question, qui rend ce thriller haletant, c'est bien quand? Alors que les grains s'écoulent lentement dans ce fatal sablier, et que la tension s'étire, on est en proie à la paranoïa qui habite Dennis Ménochet. Son couple avec Marina Foïs est parfaitement incarné, tandis que la menace, simplette mais réelle, des locaux est assourdissante. Un thriller brillant, à l'image sublime. Génial.

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Kore-eda livre le feelgood movie de 2022, sorte de Little Miss Sunshine à la sauce coréenne où les performances des acteurs viennent subjuguer une histoire tragi-comique, qui si elle est cousue de fils blancs, reste diablement efficace sur les plans narratifs et émotionnels.

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A la beauté formelle et romantique d'Idris Elba et de ses contes s'oppose la froideur sceptique de Tilda Swinton, dans un recueil somptueux, porté un Miller toujours au sommet et un duo d'acteur dont le talent n'est plus à prouver depuis bien longtemps.
Amours impossibles et torrents de lumières, fatalité de cœurs à prendre, enfouis dans leurs tanières.

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A l'instar d'un Memories of Murder, il ne faut pas s'attendre à avoir une résolution à l'enquête de La Nuit du 12 où on en sortira frustré. L'intérêt est bien sur le piétinement d'une enquête, où tout le monde est suspect, et où désespoir et incompréhension s'infusent dans la psyché des policiers sur l'affaire. Dominik Moll signe un polar poisseux, où chaque personne interrogé suscite questionnements et/ou dégoût, et où la trajectoire, établie dès le début du film, fait resurgir la noirceur d'un métier. Brillant.

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Il n'y avait qu'un argument pour me donner envie de voir cet énième biopic d'un musicien, c'était le nom de Baz Luhrmann à la réal. Car si l'excentricité (parfois vomitive) de l'australien pouvait accrocher à un sujet et le sublimer, c'était bien la vie du King. Exit donc la platitude d'un Bohemian Rhapsody ou d'un Rocket Man, et bonjour le cinéma au service d'une histoire dans l'Histoire. Elvis pétarade, clique et bling tout en ne ménageant pas son sujet, le faisant passer par tous les affres attendus du genre mais avec une énergie et une justesse qui font plaisir à voir. Mention spéciale à Tom Hanks que l'on ne voit que trop rarement dans le rôle du méchant et qui fonctionne pourtant à merveille.

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Instant Drame

Triangle of Sadness n'est pas toujours fin. Il n'hésite pas à enfoncer des portes ouvertes sur les très riches, verse allègrement dans la scatologie gratuite, et ses personnages sont avant tout des fonctions. Mais le renversement opératique des ordres établis (hommes/femmes, riches/pauvres, patrons/employés) est tout de même fonctionnel et souvent drôle. Entre malaise, grincement de dents, et techniques de petit rusé, le palmé 2022 mérite clairement le coup d’œil, malgré son caractère parfois ostentatoire.

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Forcément, en ayant déjà vu One Cut of the Dead, Coupez! ne pouvait pas me surprendre sur son concept. Mais la présence d'Hazanavicius derrière la caméra ne pouvait toutefois que piquer mon intérêt, et force est de constater qu'il s'approprie très bien le métrage, y instillant son savoir faire scénique, et remplaçant l'humour nippon par des références plus familières quand le besoin se faisait sentir. Un remake qui fonctionne très bien.

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Comme à son habitude, Dupieux part d'une idée vignette, un concept posé sur un mouchoir, et en tire un film absurde et drôle. On raconte des histoires, on parle de tout, surtout de rien, et on contemple la fin du monde parce que voilà. Mais en même temps on avoue son amour refoulé pour un rat baveux et on tire sa sagesse d'un poisson sur le grill.

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Après Bac Nord qui avait pas mal remué le public français, Jimenez s'attaque à un autre sujet sulfureux et casse-gueule. Heureusement, il a eu l'intelligence de ne pas se prêter à une reconstitution des événements et à ne se concentrer que sur l'enquête. Novembre se suit donc comme un bon film d'enquête, où la recherche d'une aiguille dans une botte de foin semble tenir du miracle lorsqu'elle aboutit, et faisant douter de la solidité de notre système de protection antiterroriste. Écueils évités.

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Louis Garrel mélange habilement les genres, passant aisément du film de braquage à la rom-com, en passant par la pure comédie ou le polar. On s'attache aux personnages, on rit bien, on est parfois en tension, et on ressort de la salle satisfait.