Les meilleures séries de 2024 selon Fwankifaël

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Saison unique terminée le 18 mai 2024 : 10/10

Chaudement recommandée par ma soeur, cette série d'Emilie Tronche, toute jeune réalisatrice sortie de l'école d'animation d'Angoulême est un véritable coup de coeur. Hommage intime et puissant à l'enfance de la millenial midlle class, "Samuel" frappe par son originalité et la tendresse que convoquent chacun de ses épisodes dans le coeur des spectateurs. Tout sonne étrangement vrai dans ce récit biographique d'un enfant de 10 ans, malgré le décalage assumé, parfois fantastique, que l'autrice instaure dans l'écriture de son héros. C'est le coeur fendu qu'on doit clore cette mini-série qui donne un grand espoir dans la carrière de son autrice-réalisatrice.

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Saison 3 terminée le 14 décembre 2024 : 8/10

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Saison 2 terminée le 5 décembre 2024 : 7/10

"Arcane" marque décidément un jalon éblouissant et enthousiasmant dans l'univers encore restreint (à la sitcom ou la satyre) de la série animée pour adultes. Ces deux saisons avalées en quelques jours révèlent l'étendue du talent des studios montpelliérains Fortiche et confirment s'il était besoin, la qualité de l'école française de l'animation. La nouvelle - et dernière ! ai-je appris pour mon plus grand malheur - saison d'Arcane est aussi belle et stylée, et stupéfiante de mouvement et d'expression, que la première. Musicalement, les ingrédients sont aussi au rendez-vous, même s'il est vrai que certaines séquences versent parfois plus dans le clip que dans l'avancée de l'intrigue.

Le point dur de cette nouvelle saison, c'est son écriture. L'étoffe des personnages demeure complexe, mais la lecture de leurs intentions, de leurs mobiles et de leurs causes se fait de plus en plus ardue et certains revirements interrogent par leur absence manifeste de cohérence diégétique. Surtout, le scénario, dont les digues semblaient bien en place à l'issue d'une première saison presque parfaite, prend l'eau dès les premiers épisodes de la saison 2. En ouvrant la porte à la magie, au multiverse et aux enjeux extérieurs à Piltover, je dois reconnaître qu'Arcane laisse échapper de sa substance, qui se dilue dans des amorces d'intrigue à tiroirs qui embrouillent plus qu'elles n'enrichissent le tissu originel.

Ces considérations me sont difficiles à admettre tant j'ai été une nouvelle fois emporté par la vague de sensations et d'affects que soulève cette série. Plusieurs de ses personnages me sont particulièrement attachants, malgré certaines maladresses d'écriture. Mais c'est avec beaucoup d'incompréhension, voire de colère, que mon enthousiasme se heurte à l'annonce déplorable, eu égard à la réputation de la série, d'en arrêter là la production. Une belle sensation de gâchis, qui ne doit pas être étrangère à la forme de précipitation avec laquelle cette deuxième saison semble avoir été écrite...

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Saison 3 terminée le 30 août 2024 : 7,5/10

J'éprouve toujours autant d'enthousiasme à regarder Drag race France, concentré de bienveillance, de sincérité et de talent. Si les candidates de cette année avaient un niveau assez homogène, il m'a semblé un peu moins élevé que lors de la saison précédente.
La gagnante a une fibre bien moins rayonnante et impressionnante que celle de Keïona, mais c'est une belle lauréate.

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Saison unique terminée le 28 septembre 2024 : 7/10

J'ai très vite été happé, et grave enthousiasmé, par cette série Arte sur DJ Mehdi. Les premiers épisodes se penchent sur une période chère aux millenials : les années 1990s, avec un travail d'archive, de mise en contexte et de témoignages remarquables. Le sujet même de la série - la naissance et l'émergence inattendue d'un producteur de musique à la renommée planétaire mais issu de l'immigration et de la banlieue parisienne - est en soi galvanisant, compte tenu de la sympathie qu'attire le personnage.

La grosse claque, elle est surtout venue de la prise de conscience de mon manque de culture en matière de rap des 1990s puis d'électro des années 2000s, alors que je croyais me défendre à peu près aussi bien que tout le monde sur le sujet. Passée la blessure d'égo, j'ai aimé découvrir et en apprendre plus sur ce sujet.

En bout de course toutefois, j'ai été moins touché par les derniers épisodes qui tirent à la ligne et un peu lassé par l'approche très apologétique du héros de cette histoire. Réalisée par celui qui se revendique être son meilleur ami et ne faisant appel qu'à des témoignages de gens qui l'ont connu et aimé, il ne pouvait en être autrement, surtout pour une personne décédée plus en capacité de se défendre. Toutefois, j'ai été touché par la sincérité de l'affection que ses anciens amis et partenaires continuent de lui porter, plus de dix ans après sa mort.

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Saison 1 terminée le 18 mai 2024 : 6/10

"Shôgun" m'a inspiré le genre de sentiments mitigés que seules les séries épiques à gros budget peuvent générer. J'ai aimé : son cadre original, la place laissée au japonais - deux témoins qui nous sortent un peu de notre ethnocentrisme - la qualité générale de son acting (notamment chez les acteurs japonais), le personnage de Yabushige, la petite histoire dans la grande, une réalisation très correcte même si balisée. J'ai moins aimé : le rythme longuet, le prétexte de plus en plus clair que constitue le rôle du héros John au fil des épisodes, des péripéties un peu grosses pour être crédibles (cette fuite en bateau du port d'Osaka), l'usage décomplexé et parfois grotesque des retournements de situation.

Au moins, si "Shôgun" nous montre avec un grand soin dans le détail une image de la civilisation japonaise - et de ce qu'elle pouvait avoir de supérieur à la nôtre en termes de raffinement, ce que les scénaristes ne manquent jamais un instant de souligner - cette série ne verse pas dans l'essentialisation ou la romantisation d'une culture déjà suffisamment idéalisée en Occident. Sur ce point, elle trouve un équilibre intéressant qu'on cherchera à approfondir lors de la saison 2.