Les meilleurs albums de 2018 selon Rainure

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Angoisse superbe, doute de la création et de l'existence, fuite hors de soi : un album de réclusion transie, froide et glaçante. On retombe du côté de l'ambiance mortuaire du Laughing Stock de Talk Talk, mais du côté de ces nappes qui ouvrent et ferment l'album on pense plutôt à Klaus Schulze tandis que les bidouillages du ventre renvoient vers Coil. Fantastique.

Nahbarkeit : https://www.youtube.com/watch?v=mxN-3Rh3TjM

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On me l'avait vendu comme quelque chose entre Songs : Ohia et Mark Hollis, alors quelques précisions : oui ces comparaisons peuvent retomber juste, d'une part la parcimonie de certains motifs et l'enregistrement tout proche, au chaud, rappellera sûrement l'éponyme de Mark Hollis (mais trop de parures, trop d'ornementations quand même pour que la comparaison à elle seule soit parfaite ; ou alors sur The Bomb peut-être). Chez Songs : Ohia, bien des périodes, là ça serait plutôt le dernier album (Magnolia Electric Co., surtout sur The Fuse ou Stacked), aux éclats rock plus portés, plus certains ; avec plus de choses que simplement la guitare sèche et la voix (une batterie en silences et adoucissements).

Mais résumer à ça, c'est trop peu, Daniel Blumberg a vraiment sa propre musique : The Fuse pourrait donc être une piste échappée de Magnolia Electric Co comme dit plus tôt, mais avec une manière de trancher inexistante auparavant (on pense plutôt aux sorties de Vic Chesnutt accompagné du Silver Mt Zion, comme sur Everything I Say ou Coward). Et puis il y a toutes ces petites et grandes expérimentations, ces râles de larsens opposés aux repos : Madder la bien-nommée, où le faible harmonica du début laisse la place à la voix implorante de Blumberg (It's my morning answer...), tandis que une note et un accord de piano s'intercalent sans répit, pour mieux venir soulever un refrain, puis en cinq minutes : des crissements infernaux, des dissonances, pour finir sur une cacophonie totale (la batterie me rappelle The Shaggs sur la fin - un régal - alors que une contrebasse (?) s'acharne encore et encore.
Il y a un peu de Nick Cave ici aussi (Permanent, comme un écho de The Carny dans son piano et son harmonica qui souffle par-delà les grincements).

Et enfin, il y a la piste finale comme une émouvante communion, un choral où tous les instruments se rejoignent glorieusement, les voix se multiplient et contrepointent, "Used to be older... than I !" - avec Minus, les deux pistes les plus "simplement belles" du tout peut-être.

Minus : https://www.youtube.com/watch?v=tepBgl21g6E

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Tempête de couleurs vomitives et de rock acide, barré, constamment en équilibre et en énervement. Ce que tout chant contestataire devrait être.

Soft Power : https://www.youtube.com/watch?v=-eBnMYjYWYE

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Magnifique ; peut-être le plus bel album de Phil (ça ou Clear Moon, je penche pour ces deux-là) ; tous les rappels aux souvenirs, aux traces, on dépasse peu à peu le deuil, on parle de Kerouac, Astrup, Tintin et tout revient vers Geneviève, mais les larmes ont séché (ou ont-elles séché ?). "People just living their live get killed for no reason...", on entre dans un album-photo un peu douloureux, on revoit les photos "de perdants qui rient encore la veille de leur défaite", des visages effacés mais qu'on maintient en vie par l'imagination (avant de se résoudre, se résoudre). Et l'instrumentation qui râle de nouveau, s'énerve plus, rompt tout, distord et tend de nouveau, puis Distortion, puis Distortion, les pianos qui fondent, la sécheresse étalée de la voix, la tristesse doucereuse du tout. Grandiose.

Distortion : https://www.youtube.com/watch?v=ul-gSdnQnlg

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Music for Airports mais à la harpe. Des mélodies à l'infini, plein de synthés très enrobés, des scintillements et des reflets incessants. Et Baltic Birch, et Baltic Birch... Des impressions bienheureuses sur des nuages épurés.

Baltic Birch : https://www.youtube.com/watch?v=-ersRF9cGYg

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Passionnant : des noyades et des noyades de voix et d'instruments dans une torpeur électronique ; on dirait un tout autre groupe qu'avant, s'il n'y avait pas ces soulèvements d'émotion derrière les vagues qui déferlent. Une musique touffue qui s'étend et s'étend, en perturbations et en troubles. Une prière douloureuse et dans l'étouffement, dans les crispations éperdues des grésillements, mais surtout toujours avec la nostalgie du secours, du sauvetage.

Tempest : https://www.youtube.com/watch?v=Kud0C_stChM

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Merveille, version moderne par instants du Quatuor pour la fin des temps. Tempête de cordes, et réflexion sur la vie humaine.

Nothing left but their names : https://www.youtube.com/watch?v=Ro2foAM4x0M

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Trois étapes pour trois traitements singuliers : on redécouvre doucement d'abord les habitudes des Necks, la discrétion scintillante de la batterie, la contrebasse en appuis bienvenus, un piano qui s'amuse et fend la toile. Puis soudain, le déchaînement ; la rythmique motorik qui tabasse, la bête relâchée, le bruit et la fureur : une longue prise entêtante, qui finira par s'assoupir et laisser repartir la vague, reposer enfin, en un decrescendo rapide.

Body : https://www.youtube.com/watch?v=qE8g2W0mWOY

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Evocations de beaux canons de Bach à l'orgue ; bien sûr ici c'est une forme plus minimaliste, mais dans les harmonies, dans les reflets il y a quelque chose. Quatre morceaux, un premier un peu lent à démarrer, mais ensuite on touche l'infini plusieurs fois. Stellaire, soulevé, tout tracer finement à la pointe d'un stylet, comme on voit la branche sur la pochette.

Dowland's Tears : https://www.youtube.com/watch?v=5u6oM7HA9RU

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Encore plus beau que son Pools of Light de l'an dernier ; on y retrouve toutes les choses lointaines des premiers Silver Mt Zion (les reflets à l'infini, les nappes glaçantes et qui s'avancent à pas feutrés, les accouplements des mélodies), un violon qui se perd et se perd en recherche d'une vérité, d'un bon choix à suivre ; et ces phénomènes d'Entanglement donc sur Particles : les éléments interagissant entre-eux malgré la distance, les connexions qui se font et se défont, la voix et les phrases qui se morphent et changent, "Sounds of violence fill the sky, darkening clouds are passing by".

Particles : https://www.youtube.com/watch?v=WhRqlUf8Mv0

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Les briques, les tuiles du Nord (la Marchienne), la cornemuse qui bouillone, une longue épopée, une bourrée qui s'éreinte de plus en plus, qui hurle à bout de souffle. Du crissement, encore du crissement.

La Marchienne : https://la-novia.bandcamp.com/track/la-marchienne

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Médiévalo-krautrock ; lancine entre les pistes de Stéréolab, Mort Garson et autres synthés kitchs et ravissants, autour de la voix étoilée de Béatrice, des percussions, des contemplations. Envoûtement-merveille de ce mélange, de longues minutes durant.
Vivement le concert à Nantes.

La Tête de la Dame : https://grandveymont.bandcamp.com/track/la-t-te-de-la-dame

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Hé bah, scotché par la créativité, derrière un vernis un peu fainéant, cool, branché, il y a finalement quelque chose de plus martelé, raffiné et impeccablement pop par sursauts - dans l'apaisement d'un Castelmaure ou la frénésie d'un 999999999.
Puis l'interlude le plus mignon qui soit, avec le "mimimi" de Medieval Wormhole. Sans doute encore plus chouette en concert, hocher la tête sur ces synthés et percussions plus que les paroles.

Brutalisme : https://www.youtube.com/watch?v=E11DAkrjlP8
Castelmaure : https://www.youtube.com/watch?v=9kzaqcHDcLc
Medieval Wormhole : https://www.youtube.com/watch?v=OjhIufFFrgE

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La Tène + des gens de La Novia = répétitions infinies médiévales, boucles mastodontes qui épuisent et martèlent un rondeau terrible de fantômes, de légendes et d'éclats.
De quoi donner le bourdon.
(je préfère tout de même La Tène en format plus court au final, moins éprouvant : le Tardive/Issime miraculeux de l'an passé)

L'Abandonnée : https://www.youtube.com/watch?v=TKFFvxdkyh4

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Un Current 93 aux compositions merveilleuses, qui réexplore de très nombreuses obsessions du bonhomme, on reconnait autant les échos d'harmonium d'un Sleep Has His House que les arpèges proches d'un Of Ruine ; la répétition sans cesse du "Light is leaving us all !" sur une voix touchée par une belle grâce, et même il y a ces énervements de guitare sourde. Pas loin de l'excellence, ça n'est pas rien vu la longévité du projet.

The Bench and the Fetch : https://www.youtube.com/watch?v=Yp4oTQq23no

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Beau, beau : une musique froide, un guitariste seul qui s'entoure du poèle qui brûle le bois, des nappes, d'autres instruments parfois - comme des relents de Natural Snow Buildings, ou Robbie Basho par moments (et même un peu de la collaboration Neufeld / Stetson).

Chroniqué ici : http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article7323

Figure Afar : https://seabuckthorn.bandcamp.com/track/figure-afar

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Pas grand chose à voir avec Merzbouche (dont je rigole toujours beaucoup), c'est plutôt un très bel album de folk mêlée de renflements noises, de souffles, choses tribales et hantées (ça me rappellerait Wooden Veil tiens maintenant que j'y pense, moins percussif et chanté forcément, mais l'atmosphère, quelques échos tout de même).
Des ricochets, des grêlons, du bricolage, on retrouve les trucailles d'un grenier en bazar et on se les approprie petit à petit.

On aurait eu l'idée d'aller déjeuner devant la mer : https://cuicuitte.bandcamp.com/track/on-aurait-eu-lid-e-daller-d-jeuner-devant-la-mer
Tes galets me font pleurer les pieds : https://cuicuitte.bandcamp.com/track/tes-galets-me-font-pleurer-les-pieds

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Disque-monde fantasque et labyrinthique ; il y a des relents de mille-et-une choses, de Jenny Hval dans ses envolées lyriques à Kate Bush, en passant par Steve Reich, Glass (Voce Simul bon dieu !), pour former un édifice pop baroque flambant, démentiel, exigeant aussi bien que permissif. Un disque aux mille entrées, où du tout on retombe au tout, à force de pianos qui enveloppent, ou ricochent en sous-bois, à grand renfort de cuivres plaignant tout, de voix qui s'étreignent. Une rêverie qui allège, un temps, qui se la joue "Victorialand" des Cocteau Twins sur I Shall Love 2, puis qui s'encombre joyeusement de tonnes d'instruments en roue libre l'instant qui suit.
Aussi douée dans le recueillement que l'orchestration expansive et têtue (Les Jeux to You, avec ses reflets qui rappellent le Mothers Stands for Confort de Bush alors que le ventre appelle aux choses plus burlesques d'une pop irisée), Julia Holter tient là quelque chose d'aussi bien éclaté que concentré, d'une créativité sans vergogne, d'une folie sans relâche. Somptueux, évidemment.

Voce Simul : https://www.youtube.com/watch?v=e-_Vpiq67Zk

Annotation :

Une chanson française / folk qui multiplie les interventions d'instruments variés, toujours de façon réservée et intelligente - venant soutenir ou compléter plutôt que juste se superposer au reste des instruments ; qui se permet de rire jaune même (Retour immédiat de l'être aimé !), qui touche à l'évocation de la nature comme à la ville parfois, sous les ombres et la pâleur de la Lune.

On a un goût de Belin là-dedans, un goût de l'Imprudence un peu aussi, parfois.
Et on a le don de la dernière chanson admirable, Mot Compte Triple, les dix minutes d'escalade et de chahutement entre une clarinette basse et des décharges électroniques, une déferlante folle qui me rappelle de beaux moments de 2017 (Foudre, Oiseaux Tempete), l'impression d'un grand disque. Un qui est fait par quelqu'un qui a vécu, et sait quoi faire de son vécu ; un disque très humain et organique.

Chroniqué ici : http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article7236

Mot compte triple : https://leglisedelapetitefolie.bandcamp.com/track/mot-compte-triple

Annotation :

Doom / orgues enchantés / voix envoûtée, pour de longues compositions qui piquent parfois chez Swans, les plus beaux moments sont ces accords aux grandes orgues sur The Marble Eye.

The Marble Eye : https://www.youtube.com/watch?v=y164qV4_Vxc

Annotation :

Musique irisée : chez The Snobs, on trouve des percussions trip-hopesque mais déformées, d'un autre-monde, des émotions, des gammes qu'on pourrait piocher chez Radiohead parfois, des murmures ou des cris du coeur. Quelque chose de planant, étrange et entêtant, genre de dreamkraut qui s'étale dans des tonnes de choses différentes, restitue le tout avec cuivres ponctuant parfois, guitares qui éclatent, surtout des synthés de fièvre. Ca parle de Tadzio, d'adolescences, de sentiments en périls.

Silvana : https://thesnobsfr.bandcamp.com/track/silvana
Song For Alva : https://thesnobsfr.bandcamp.com/track/song-for-alva

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Quelque chose plein de couleurs et de bonnes volontés, quelque chose qui accroche un sourire fou.

Chronique ici : http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article7356

Lost and Found : https://www.youtube.com/watch?v=PZnucdWmQWk

Annotation :

Krautrock électro follement entêtant, presque kitch quand sonnent des vieilles choses (Birthday Suit et les plaintes de synthés aigus), hypnotisant quand les voix sombres grondent et s'ajoutent aux rythmiques impeccables, aux mélodies pointues (Allé Sauvage, Brean Down). Gagne en live une petite folie qui manquerait ici, un énervement en plus.

Brean Down : https://www.youtube.com/watch?v=XCO84IFZ2zo

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Su-perbe ! Des petites pointes folk à la voix geignarde / complainte rappelant Joanna, puis des morceaux avec des souffles, avec des percées de nappes électroniques, à la batterie retenue / étouffée (le magnifique Black Eyed Susan qui me rappellerait un peu Ghost Tropic sur le début du morceau, avant l'entrée de la voix). Il y a un côté très "Blemish" de Sylvian ici, des mélodies qui montent dans la douceur, des renflements suspects et étranges. Aussi, ces spoken-word qui s'étouffent, un côté très "Jenny Hval" sur "By the shore", avec les triturations électroniques qui rappellent en échos les premiers morceaux, comme des choses qui restent à planer après l'écoute. Bref, des expérimentations de sons qui morphent et râlent (Farewell to Erin), des piques bien senties à la guitare, tout un beau monde.

Black Eyed Susan : https://www.youtube.com/watch?v=m20RH6_iCt8

Annotation :

Expérimentations autour de la batterie, Eli Keszler explore les scintillements, les ambiances, les textures en multipliant les errances : impressions d'enregistrements électroacoustiques improvisés, ou d'albums d'ambiant étrange (il a tourné avec Oneohtrix Point Never, et participé au "Raw Silk Uncut Wood" de Laurel Halo, aucune surprise dans les deux cas). La bande-son d'architectures brutalistes, ou d'installations situationnistes. Ça erre trop pour moi, sans socle, sans stabilité, mouvement perpétuel qui se cherche donc en continu.

Flying Floor For U.S. Airways : https://www.youtube.com/watch?v=0QBuyu6dKsk
Fashion of Echo : https://www.youtube.com/watch?v=ahRi0oMqeT4

Annotation :

Moi qui croyais que Grouper, c'était un groupe dans la veine de Thou et The Body à la base - pourquoi, allez-savoir - je me retrouve avec une sorte d'unique piste de vingt minutes / mais coupée en divers chants / éthérés, à l'instrumentation qui se raréfie, le piano-voix caressante, ça me rappelle un peu le Victorialand de Cocteau Twins en ça.

Et quand ça touche aux aigus, et que la voix se multiplie, c'est somptueux... (Birthday Song...)

Birthday Song : https://www.youtube.com/watch?v=Z71UPh_1otk

Annotation :

Déstabilisé par une première écoute qui m'avait beaucoup déçue, j'ai mis du temps à l'adopter - et l'aimer au final beaucoup beaucoup : on a une partie de la rigueur de La Matière de retour (La Mort d'un oiseau, joli pied-de-nez au courage que tout le monde connaît ; Corps de ferme à l'abandon extrêmement rugueuse), ce qui donne un album faussement accueillant au départ (les 3 premières chansons sont parmi les trois les plus douces de l'album - on croit reconnaître des traces de La Musique ou de La Fossette sur Cycle, et la magnifique Toute Latitude est à placer aux côtés de Vers les lueurs ou Eleor, dans le genre de chansons superbes et apaisées).

C'est un album avec un vécu énorme (on retrouve bien des bouts de toute la carrière de l'Ané, que ce soit en rapprochements textuels ou sonores) ; un album rythmique (ces boîtes à rythmes bon sang !) et brûlant, avec des textes un brin décevant pour commencer (puis on s'y fait, il y a plein d'évocations et de ressentis qui y passent finalement ; pour les plus directs comme "Se Décentrer", c'est toujours chouette de voir Dom' prendre un peu position et tacler "la folie des hommes" devant la nature, les animaux).

Cycle : https://www.youtube.com/watch?v=q34mBOu7yvo

Annotation :

Un long prolongement d'un même thème : comme une naissance (la fanfare comme une commémoration de la beauté de l'apparition du thème), puis un retrait en soi (la douceur du piano), avant de changer et d'évoluer sur des chemins plus tortueux (les 10 minutes du morceau titre, un drone lent, à l'ambiance étrange, qui sème sa bizarrerie encore et encore : comme des relents du Blemish - encore une fois ! - de mon cher David Sylvian), et finalement de l'expérience on tire la connaissance : les quelques mots parlés comme une confession intime, un conseil. Et tout se finit par l'Amour, comme une étape immanquable.

(mais bon, Wazoo a tout dit déjà)

Spells (la naissance) : https://www.youtube.com/watch?v=vXLc37lOE3o

Annotation :

Techno sombre, un peu claustrophobe, première piste dantesque, ça devient plus agressif sur les 3 derniers morceaux.

SHULULULU : https://www.youtube.com/watch?v=sEyW_hq22GU

Annotation :

Harmonies de guitare sèche qui roule un peu derrière la moustache ; campagnard et simple et beau.

Chroniqué ici : http://www.adecouvrirabsolument.com/spip.php?article7436

I Have Sinned : https://www.youtube.com/watch?v=1Fy8ZZcM8dk