Les meilleurs films de 2013 selon Kelemvor

Annotation :

Si l'on devait dire du mal du Loup de Wall Street, on irait chipoter sur sa longueur, pas toujours justifiable ni nécessaire, et qui rend moins efficace la montée en puissance de la dramaturgie. Mais c'est bien peu de choses face à l'incandescence au vitriol du scénario, aussi acerbe qu'incisif (allez hop, un Oscar), la rock n' roll attitude d'acteurs au sommet de leur art, McConaughey étant incroyable et DiCaprio absolument parfait (allez hop, un second Oscar), ou même la richesse et l'intelligence du montage, rendant en tout point justice à la folie qui gangrène tout autant Jordan Belfort que notre époque (allez hop, un troisième Oscar). Et que dire de la mise en scène de Scorsese, sinon qu'elle est éblouissante, culottée, inspirée, originale, démentielle, voire diabolique ? Avec la réussite publique et critique de Gravity, le duel pour l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisteur risque de faire des étincelles d'ici quelques semaines, c'est moi qui vous l'dis !

Annotation :

Même en étant un cran en-dessous d'Inglourious Basterds, Django Unchained reste trois crans au-dessus de la concurrence, ou presque. Tout ce que l'on aime chez Tarantino se retrouve dans ce film, des répliques cultes aux débordements de violence majestueux en passant par les personnages hauts en couleur. Et l'on en redemande encore.

Annotation :

Exceptionnel. Gravity est, à n'en point douter, un chef-d'oeuvre. On pourrait évoquer une expérience similaire à celle vécue devant Buried, mais l'intelligence d'Alfonso Cuarón est d'aller beaucoup plus loin en utilisant de manière magistrale les effets spéciaux et la 3D (pour une fois convaincante et parfaitement utilisée !) afin de les mettre au service d'une mise en scène en tout point ingénieuse, délectable, et inspirée. Les plan-séquences sont magiques, immersifs et inoubliables. Un très grand moment de cinéma grâce à des images et une densité sonore effarantes où l'on s'accroche à son siège de la première minute à la dernière.

Annotation :

Le titre, il faut le dire, est à chier. Mais en revanche, il est clair que ce Star Trek Into Darkness est au moins aussi bien que le premier opus déjà réalisé par J.J. Abrams. Je regrette juste que le scénario ne soit pas plus retors : finalement les motivations des uns et des autres sont un poil caricaturales, et il n'y a à dire vrai pas vraiment de surprise. Mais tant pis : les références à Star Trek II sont très fines, le méchant chie la classe, les acteurs sont toujours aussi bons, les effet spéciaux en mettent toujours autant plein la vue, et le film n'entraîne qu'une seule conséquence : avoir envie de voir (très, très, très vite) la suite !

Annotation :

Une très belle surprise. Assurément le meilleur film de Nichols, mais également de McConaughey. J'ai aimé ne pas savoir où et comment cela allait finir, tout comme j'ai aimé voir se construire cette relation si particulière entre Mud et Ellis en marge des problèmes vécus par ce dernier. C'est très intelligemment construit, très brillamment écrit, et très certainement dans ma future collection de blu-ray.

Annotation :

Un très beau film, plein de candeur et de malice. Revoir Sam Raimi à ce niveau et loin de la franchise Spider-Man, c'est vraiment du bonheur. D'autant que Le Monde Fantastique d'Oz a une 3D très léchée et s'adresse tout autant aux nouveaux spectateurs qu'aux amoureux du septième art qui prendront beaucoup de plaisir à goûter aux intertextualités entre cette relecture-prequel et l'original de 1939.

Annotation :

Magnifique tiercé dramatique (rivalité - respect - amitié) dans ce Rush qui voit s'affronter deux ténors de la F1 pour le titre de champion du monde en 1976. Le suspense est haletant, le récit captivant. Chapeau bas, monsieur Howard !

Annotation :

Ozon à son meilleur. Un film où règne une mélancolie dérangeante, un vice ennivrant, et où la beauté devient glaçante. Plus qu'une oeuvre sur l'adolescence, Jeune & jolie se regarde à travers le prisme de la quête de soi quand plus rien n'a de sens : ni le sexe, ni l'amour, ni même la mort. Une très belle approche qui a le mérite d'apporter un regard différent.

Annotation :

Très belle interprétation des acteurs dans ce thriller qui vous tiendra en haleine de bout en bout, avec son lot de fausses pistes et de révélation(s) fracassante(s). Parfois un peu long à se mettre en place, chaque pièce du puzzle est pourtant parfaitement disséminée pour un finale de grande qualité à défaut d'être brillant. En fin de compte, Prisoners est un film qui, s'il ne restera pas dans les annales sur quelques points, mérite pourtant bien plus qu'un simple coup d'oeil.

Annotation :

Moins surprenant mais toujours aussi poilant : Kick-Ass 2 remplit son rôle et s'avère être le digne successeur de son illustre aîné. Certains moments sont anthologiques (miam miam le geyser de chiasse !), d'autres fonctionnent beaucoup moins bien. Un poil plus irrévérencieux et c'eut été parfait !

Annotation :

Qu'on trouve léger ou non le scénario, qu'on l'ait compris ou pas, une chose est néanmoins certaine : la mise en scène de Park Chan-wook est l'une des plus réussies de cette année 2013, aidée par un montage brillant et un sens esthétique aiguisé.

Annotation :

Incroyable performance d'Anthony Hopkins, bluffant sous la couenne de Sir Alfred Hitchcock. Il porte à lui-seul, bien aidé il est vrai par une Helen Mirren qui n'est pas en reste, un film donnant envie de se replonger fissa dans Psychose.

Annotation :

Disons-le d'emblée : "l'histoire", si tant est qu'il y en ait une, n'a strictement aucun intérêt. Elle ne pollue pas pour autant le concert mais offre quelques espaces de transition plutôt bienvenues. Quant au concert en lui-même, il n'y a rien à remettre en question : Metallica est au sommet de son art, et Antal capture avec beaucoup de justesse ce spectacle incroyable durant lequel les meilleures chansons du groupe sont au rendez-vous. En trois mots : du grand art.

Annotation :

Un très bon twist que l'on ne voit pas venir, brillamment construit et bien amené. Soderbergh à son meilleur : ce serait dommage de le bouder.

Annotation :

La mise en scène de Forster n'est que trop rarement brillante. Remember Quantum of Solace. Il n'en demeure pas moins que World War Z, en dépit d'une fin moins inspirée, est prenant de bout en bout, et a l'incroyable mérite de n'avoir aucun temps mort. Ajoutons à cela certaines séquences particulièrement réussies (Jérusalem qui tombe, ça vaut le coup d'oeil), et l'on se retrouve en face d'une très honnête superproduction dont on espère découvrir la suite très prochainement.

Annotation :

Un film hélas inégal mais dont les moments de magnificence éclipsent sans peine les passages les moins brillants. Une belle revanche de la fratrie Wachowski après l'échec de Speed Racer.

Annotation :

Il est certain que la narration et les scénarios originaux ne sont clairement pas le fort de Kosinski : son twist final est repérable à mille lieues à la ronde, et rien ici n'est surprenant. Mais la magie entrevue dans Tron Legacy opère encore : s'il n'est certes pas un brillant raconteur d'histoires, il n'en est pas moins un magnifique faiseur d'images, et c'est bel et bien là le point fort d'Oblivion.

Annotation :

L'intelligence de Twohy est d'avoir donné à Riddick des faux-airs de remake pour derrière mieux surprendre le spectateur persuadé d'avoir une version actualisée de Pitch Black. Ainsi, si le pitch semble très proche (Riddick, des chasseurs de prime, des créatures hostiles, une planète désertique inhospitalière), le troisième volet des aventures du héros nyctalope se démarque à bien des égards de son précédesseur, et peut se targuer d'avoir un premier tiers on-ne-peut-plus malin et bien pensé. Alors certes, Twohy n'est pas un créateur de génie, tout au plus est-il un faiseur talentueux, mais force est de constater qu'il a su apporter une nouvelle pierre à l'édifice dont il nous tarde de connaître les secrets architecturals dans de prochains longs métrages.

Annotation :

Etonnante, cette saga : au départ de simples films tout juste bons à montrer de grosses cylindrés (et ça comprend les donzelles se baladant à moitié à poil autour des caisses customisées), Fast and Furious s'est ensuite enlisé dans de modestes séries B stéréotypées et indolores. Sacré virage à 180° depuis Fast and Furious 5, la franchise s'étant soudainement bonifiée en s'illustrant autour de bonnes grosses scènes d'action bien bourrines quoiqu'un brin exagérées. Qu'importe, car l'intérêt s'en est trouvé, fort heureusement, décuplé.

Annotation :

Entendons-nous bien : le Zemeckis des années 80 & 90 est encore loin. Mais pour un retour au film live après son aventure dans l'animation, Flight est une oeuvre plus qu'honnête qui mérite notre considération, malgré quelques flottements ici et là. En espérant revoir ce réalisateur à son meilleur très bientôt.

Annotation :

Deux acteurs pas loin d'être au sommet de leur art dans une histoire aussi captivante qu'aujourd'hui nécessaire.

Annotation :

Avec Colin Farrell, l'ennui c'est que c'est toujours la loterie. Pas pour ses qualités d'acteur, mais parce que l'irlandais cultive la fâcheuse tendance à s'empêtrer dans des projets commercialo-vômissables qui entachent sa filmographie comme seul Nicolas Cage en a le secret. Et pourtant : que dire devant Dead Man Down, sinon "Bonne pioche !" en choisissant de tourner pour Niels Arden Oplev, réalisateur du premier volet de Millénium. Prenant de bout en bout, le film dispose des mêmes forces - et des mêmes faiblesses, d'ailleurs - que l'adaptation du roman de Stieg Larsson, Oplev prenant le temps de construire son récit autour des blessures profondes de personnages aux désirs et aux motivations peu originaux mais dont les chemins croisés amèneront à épouser une trajectoire narrative puissante et salvatrice. Et qu'importe au fond le manque d'audace de la mise en scène puisque les acteurs parviennent avec brio à mettre en lumière cela.

Annotation :

Très beau film d'Hirokazu Kore-eda dans lequel on retrouve la sensibilité du cinéaste sur la question de la cellule familiale et qui avait déjà fait les beaux jours de Still Walking. Certains partis pris sont parfois agaçants, à commencer par le choix des points de vue adoptés, souvent trop restrictifs, de même que certains thèmes sont abordés de manière beaucoup trop superficielle, mais l'ensemble brille par une justesse et une profondeur qui fait souvent défaut au cinéma occidental.

Annotation :

Un film raté ou presque, tournant assez vite en rond, jusqu'à ce que débute la prise d'assaut de la cachette de Ben Laden. Et là, en un rien de temps, le film bascule de "Mouais..." à "Oh putain de merde !".

Annotation :

En fin de compte, J.C. Chandor n'a pas vraiment eu à forcer son talent : filmer au plus près Robert Redford suffisait à nous captiver de bout en bout tant l'acteur est électrisant dans ce ballet pantomimique où tout passe par le corps et le regard. Un film qui n'en fait jamais trop ni pas assez, et c'est bien là l'une de ses plus grandes forces.

Annotation :

Le Hobbit : Un Voyage inattendu montrait déjà quelques signes de fatigue, Le Hobbit : La Désolation de Smaug finit de nous convaincre qu'il ne faut jamais trop donner les moyens aux esthètes qui finissent par se réfugier derrière les FX jusqu'à plus soif au détriment de l'inventivité. Car là est l'un des plus grands maux de cette nouvelle trilogie : tout sonne faux, tout parait factice et bien moins merveilleux - en tant que conte de fée - que dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Attention : non pas que les films soient mauvais ; loin de là. La magie opère toujours, notamment grâce à un Bilbon et à un Gandalf toujours aussi poilants, et bien sûr grâce à la merveilleuse plume de Tolkien. De même que le dragon Smaug est une totale réussite, même si l'achèvement du jeu vidéo "Le Seigneur des Anneaux : La Guerre du Nord" nous avait déjà familiarisé avec un dragon quasiment identique, Urgost. Mais force est de constater que Peter Jackson, hormis durant la séquence de la "valse des tonneaux" (comprenne qui pourra), est devenu bien plus fainéant et bien moins inspiré tant sa mise en scène tient à peu de choses et est même, parfois, totalement insipide. Mais pire encore : la plus grande force jusque là de ces films était leur sincère et profonde fidélité à l'esprit de Tolkien, ainsi qu'à ses écrits. Hors, ici, trop de libertés ont été prises, ce qui n'aurait pas été un problème si cela n'avait pas créé en sus d'énormes incohérences venant saper les efforts du néo-zélandais à vouloir voir se rallier les deux trilogies en une seule et même épopée gigantesque. Reste à espérer que Le Hobbit : Histoire d'un aller et retour ne réitère par ce genre de petit écart qui peut, mine de rien, vous gâcher tout un film pour peu que l'on soit attaché à la notion de cohérence.

Annotation :

90% d'entre nous le trouveront "chiant". Je préfère faire partie de ces 10% qui verront dans The Grandmaster un magnifique essai esthétique dans lequel Wong Kar Wai prend sans cesse à contrepied son spectateur. Tordu mais néanmoins brillant.