Les meilleurs films de 2013 selon Julien Lada

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Pour voir la critique détaillée : http://www.senscritique.com/film/Gravity/critique/27095759

Je me suis longtemps demandé si, en dépit de ses défauts, Gravity ferait un bon numéro 1 pour ce top. Et j'en suis arrivé à la conclusion que oui. Parce que Gravity est un pari fou, et possiblement le plus bel objet filmique que j'ai vu depuis longtemps. Poussant jusqu'à ses limites extrêmes les possibilités de suggestion sensorielle du médium cinématographique, Gravity sera sans doute un jalon dans l'histoire des techniques cinématographiques, tout en étant bien plus que la coquille vide d'une attraction de sons et lumières. Et renoue avec l'émerveillement forain des premiers jours du cinématographe. Définitivement trop impressionnant pour mériter une autre place que la première.

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L'Amérique profonde est encore aujourd'hui un vivier extraordinaire pour ces americanas qui font de ce pays l'un des plus photogéniques qui soient. Poursuivant l'impressionnante résurrection du brillantissime Matthew McConaughey, Mud marque l'accession de Jeff Nichols, après son déjà excellent Take Shelter, parmi les cinéastes les plus exaltants de sa génération. Chronique ample où se mêle l'intime modestie des jours de l'adolescence et la tragédie de l'amour inassouvi, Mud est un film aux multiples embranchements, à l'image de la rivière où se déroule l'action. Film sur l'émancipation, la rédemption, la mélancolie, Mud est l'oeuvre la plus dense et cohérente que nous aura offert 2013.

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Pour voir la critique détaillée : http://www.senscritique.com/film/La_Grande_Bellezza/critique/22725068

Enfin un grand hommage réussi au génie Fellini à travers le film le plus brillant intellectuellement de l'année. Sans oublier la meilleure partition d'acteur de l'année pour l'immense Toni Servillo, dont les traits fatigués, la moue lasse et le flegmatisme classe font de son Jep Gambardella un personnage de cinéma instantanément culte, digne des grandes heures du grand Mastroianni.

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Film social, mélodrame, dramédie musicale... Alabama Monroe réussit tout ce qu'il entreprend avec une sensibilité et une classe folle. Vibrant au son du bluegrass qui lui offre quelques-unes de ses scènes les plus réussies, The Broken Circle Breakdown est un choc émotionnel terrible, d'une pudeur et d'une tristesse qui emporte tout sur son passage. L'histoire de ce couple incapable de se comprendre à travers le malheur qui leur arrive laisse difficilement indifférent, tout comme la présence à l'écran de la merveilleuse (et très belle) Verle Baetens. Une somptueuse pépite à voir absolument.

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LA grosse surprise de 2013. Une relecture brillante et profondément émouvante de Blanche-Neige, où la folie foraine le dispute au pathétisme édifiant des contes les plus noirs de Grimm. Derrière le joli minois de Macarena Garcia, Maribel Verdu compose l'un des meilleurs personnages de méchants de l'année avec cette marâtre tyrannique digne des grandes pièces antiques. Ambitieux mais au final très simple, magnifié par un noir et blanc plus sensuel que cérébral, Blancanieves se savoure jusqu'à ses dernières secondes et son dernier plan, déchirant d'humanité.

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L'un des sommets du cool en 2013, western racé, furieusement trippant, encore ciselé dans les dialogues. Derrière un Christoph Waltz toujours aussi remarquable, DiCaprio (sur lequel j'ai toujours été sceptique avant cette année) livre l'une de ses interprétation les plus habitées et convaincantes. Un régal de grand film hollywoodien de bout en bout, ça a été suffisamment rare de bout en bout cette année pour le signaler.

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La preuve qu'on peut être sexy et très intelligent au cinéma. Pépite formelle, au discours bien plus complexe que son habillage le laisse prétendre, Spring Breakers envoie quelques beaux pains dans la gueule niveau mise en scène (la scène au piano, avec les flingues au lit...)

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Pour voir la critique détaillée : http://www.senscritique.com/film/Le_Monde_de_Charlie/critique/17973126

Un choix du coeur, assurément. Intérêt cinématographique proche du zéro, mais un des portraits d'adolescents les plus justes qui soient, bande-son de folie, jeu d'acteur au poil. Et la confirmation de mon crush définitif pour Emma Watson, jalousement couvé depuis Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban.

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Comme vous pouvez vous en rendre compte dans ce classement, la prime est donnée cette année aux films longs et aux baudruches couillues. Cloud Atlas, la fusion des deux, fut sans doute le projet le plus dingue de l'année avec Gravity. Et cette fresque épique, éblouissante visuellement, passionne par une narration déconstruite qui, sans sombrer dans le tarabiscoté, se savoure dans toute sa complexité. Exigeant mais maîtrisé, Cloud Atlas est une grande oeuvre qui souffre de certains postiches grossiers et d'interprétations hétérogènes, mais l'audace du projet et certaines de ses fulgurances en font une expérience des plus marquantes.

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Pour une fois qu'un cinéaste étranger réussit son adaptation au microcosme du cinéma français, autant le signaler. Edifiante chronique familiale, Le Passé traite plus encore du désoeuvrement affectif que matériel, même si c'est l'alliance des deux qui donne à ce grand drame aux accents aussi rosseliniens que dardenniens. Un mariage de raison plus que réussi.

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Comme l'an dernier, la Palme a les honneurs de mon top. Il y a définitivement à prendre et à jeter dans le film de Kechiche, dont je n'apprécie pas tout et qui traîne parfois un peu trop en longueur ses 2h50. Passez outre les scènes de cul pas dégueu mais loin d'être le meilleur atout du film ; et concentrez-vous sur quelques grands moments de bravoure et de liberté, avec au firmament la plus belle et poignante scène d'engueulade de 2013. Un film-tout, parfois boursouflé, parfois ampoulé, mais aussi souvent euphorisant.

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Pour voir la critique détaillée : http://www.senscritique.com/film/Frances_Ha/critique/23658437

Constat encore valable aujourd'hui : un très beau portrait générationnel, beaucoup plus malin et roublard qu'une énième chronique hipsterisante. Baumbach est toujours aussi excellent scénariste que cinéaste. En-dessous de son chef-d'oeuvre absolu Les Berkman se séparent, mais une nouvelle addition plus qu'intéressante à une filmographie déjà fort sympathique.

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Plutôt une bonne année dans l'ensemble pour le cinéma indé américain, qui commence enfin à s'émanciper un peu de certains codes qui en avaient un peu plombé sa fringante dernière décennie. Dans le très haut du panier, The Sessions, film de 2012 mais sorti sur les écrans en mars, plongée aussi pudique que juste sur le quotidien d'un paraplégique et de son auxiliaire de vie. Magnifiée par le couple John Hawkes/Helen Hunt, The Sessions pose un regard assez subtil sur une question sensible, la sexualité des handicapés. Sans vulgarité ni mauvais goût.

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Sorti en janvier, on l'oublie beaucoup trop souvent dans les tops de fin d'année. Mais le film de Kathryn Bigelow a pourtant fait un bien salvateur à son genre cette année. Intelligent, remarquablement produit et porté par une Jessica Chastain toujours aussi passionnante à voir jouer, cette chronique de la traque de Ben Laden, loin du chromo d'un reportage TV, est une plongée haletante sur la réalité du terrain avec ce qu'elle peut avoir de suffocant et tragique.

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Dernier film vu en 2013, il passe le cut de justesse après une longue hésitation avec Sugar Man. Imparfait, un peu long, pas toujours inspiré dans son dernier acte, Le Loup de Wolf Street est néanmoins une bonne cuvée Scorsese grâce à une première heure complètement dingue, une énonciation qui fait le choix judicieux de rester au plus près du délire mégalomane de son héros et les prestations réussies de DiCaprio et Jonah Hill, bien qu'en se limitant à la seule question du jeu d'acteur, le premier m'a beaucoup plus convaincu en Gatsby.