Les meilleurs films de 2024 selon Mayeul TheLink

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Comme pour Trois Mille Nuits à t'attendre, Miller utilise le numérique comme une texture envoûtante qui invite à la rêverie, à plonger dans le mythe. On aime ou pas, mais voilà un réalisateur qui sait faire avec les impératifs de l'industrie. Un grand conte épique en cinq actes, parcourant les origines du héros à la recherche de l'espoir dans un monde dévasté par la haine. Une dialectique entre ces deux pôles (Dementus et Furiosa passent leur temps à se courir après l'un après l'autre, jusqu'à cette scène finale où quand Dementus s'éloigne, Furiosa se rapproche, et lorsqu'il se rapproche elle recule), pour synthétiser ça dans un plan : la graine qui pousse comme symbole de puissance, permettant d'agir sur le monde, prenant ses racines dans la haine mais poussant vers le bien. Bref, du très grand art, et toujours avec des scènes d'action de fou furieux, en tête l'attaque du fourgon, et l'échappée du presque couple donnant à voir toute leur complicité sans jamais dire un mot. Le cinéma est bien magique.

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Des acteurs au sommet et une mise en scène classieuse flirtant avec la prise sur le vif pour parler du pouvoir du fantasme, pas comme d'un trou noir absorbant tout pour recracher lessivé comme on a pu le voir précédemment, mais plutôt comme un vague but que l'on sait déjà insaisissable, et donc que l'on prétend incarner sans trop y croire, pour s'amuser sans dépasser les bornes. Les besoins d’intégration et de rejet comme dialectique génératrice du cycle de la culture.

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Un peu comme pour le Dune de Villeneuve, Nosferatu par Eggers a tellement l'air d'une évidence, du projet parfait, qu'on en ressort légèrement déçu de ne pas avoir assisté à plus de folie. Un film pourtant magnifique de bout en bout, qui sait prendre ses libertés tout en respectant profondément l'oeuvre originale. La mélancolie, jugée folie par la modernité, redevenue pouvoir de rêve, ou de cauchemar.

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Une mise en scène millimétrée pour représenter les procédures empêchant l'humain de s'épanouir (ou de faire leur deuil, la position écrasant l'individu), et mettant ainsi le doigt sur le paradoxe de l'institution de l'Eglise responsable d'organiser la vie pour l'emmener vers un idéal apollonien mais ce faisant étouffe toute forme de vie sincère, préférant s'enfermer (littéralement) dans ses certitudes, mais avec ses secrets qui viendront remettre tout en cause. Le film est en effet partisan vu sa fin qui va à l'encontre de l'ambiguïté qu'il semble construire, mais reste suffisamment suggestif pour ne pas en faire la propagande wokiste à l'origine du déclin de l'occident que certains voient avec terreur.

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Un Clint de chez Eastwood, pas de doute, avec cette société (pays ou famille) qui ne peut se construire qu'au dépit d'un bouc-émissaire, et un héros (Nicolas Hoult en Henry Fonda du pauvre) qui n'est considéré comme tel que parce qu'il sait garder le silence sur cette tragédie. Un silence qui contamine le film en arrière plan pour mener à des dilemmes propres à révéler les paradoxes des idéaux.

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Pour la première fois je suis convaincu que l'influence du jeu vidéo a amené quelque chose au cinéma : les plans suivent les mouvements d'un joystick, proposant la fluidité évoquant le titre et les vagues par lesquelles il faut se laisser porter, les textures brillent comme une animation vidéo ludique, et on découvre des paysages sublimes poussant à explorer pour trouver du lore. Tout ça dans du post-apo avec des animaux qui interagissent pour avoir tout pour plaire à la gen z, une belle réussite.

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Un documentaire qui a des airs d'adieux au maitre, l'occasion aussi d'en faire le gentil papy rêveur qu'on fantasme. Ce qu'il est, sans doute, mais disons que le film ne dresse pas un portrait particulièrement complexe du bonhomme. Un artiste qui ouvre son cerveau pour déverser toutes les idées qui peuvent en sortir (ce montage qui fonctionne par association d'idées, donnant un sentiment bordélique cohérent), confronté à la mort par son entourage qui disparait petit à petit, ce qui rend certaines séquences forcément très émouvantes. Ça donne aussi un petit aperçu de son processus de création, mais surtout de sa méthode de travail, et du miracle de le voir faire un nouveau film à cet âge. Et compte tenu du petit chef d'oeuvre qui en est sorti, c'est aussi l'occasion de prendre conscience du génie absolu qui nous quittera et qui ne nous en livrera plus...

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Si Gladiator II n'a clairement pas la limpidité du premier et son discours stoïque maîtrisé de bout en bout (le personnage doit retrouver son lien à ses racines pour défaire le cynisme, pourquoi pas, mais une impression de manque d'ampleur), il a pour lui une certaine excitation épique passée de mode mais qui fonctionne chez moi. Il y a aussi le fait de voir Ridley Scott revenir à un discours optimiste quand tout le film semble vouloir se diriger vers un désespoir dont le réalisateur nous a habitué depuis longtemps qui nous empêche de prendre la fin vraiment au sérieux. Je sens tout de même un film qui a quelque chose à proposer au delà des sempiternelles références au prédécesseur.

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Alvarez contente tout le monde mais le fait bien. Une esthétique ultra léchée, un rythme qui tient bien le coup, une action qui tient en haleine... Il est parlant que le film joue sur la gravité, tellement celle de la franchise semble constamment attirer ce film vers les précédents, avec parfois quelques envolées.

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Sympathique film qui souffre de ne pas pouvoir développer plus amplement ses idées scénaristiques, mais qui en met plein la vue au niveau de l'animation, même si on flirte avec l’écœurement parfois.

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Donald Trump est un con, c'est un con qui lui a appris à être con, ok. Quoi d'autre ? Pas grand chose, le film reprenant les codes attendus du biopic du malfrat sans y apporter l'ambiguïté qui nous permettrait d'être fascinés par le personnage. Il y a pourtant de quoi faire dans le rapport très particulier qu'il entretient avec le réel. On y trouve tout de même ce que l'on est venu chercher : deux performances d'acteurs excellentes et un compte-rendu à charge de la montée en puissance de Trump avant sa vie politique.

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Un scénario qui part bien trop dans tous les sens pour son bien, Burton qui ressort les mêmes références qu'il y a 40 ans... Mais aussi toute une équipe qui semble s'éclater à faire le film sans se prendre la tête (Theroux et Dafoe en tête). Assez inoffensif mais qui ne cherche jamais à être autre chose, gagnant chez moi une forme de sympathie.

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Que penser de ce film étrange ? Signé d'un nom lambda, on le mettrait instantanément à la poubelle. Mais par son histoire, celle du chef d'oeuvre final d'une des plus grandes forces de la nature cinématographique, on ne peut s'empêcher de regarder. Coppola, vieillard mégalo déconnecté du réel ? Peut être bien, mais le doute subsiste...

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Je ressens énormément de posture. Un film qui semble nous gueuler au visage à quel point il est subversif quand son propos semble si balisé... Une vision du monde fermée, contrôlée (on écrit littéralement à l'écran les enjeux de la scène), laissant peu de place à l'interprétation, au vivant, à l'art (tout ce qui peut faire office de symbole dans le film semble tenir soit de la référence soit de la volonté de choquer). Une vision qui se tient par le rejet que l'on provoque chez l'autre et la validation que cela nous fait ressentir. Du mal à trouver mon compte ici.