Les meilleurs films de Akira Kurosawa selon Eustacius Bingley

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Son film le plus sous-estimé, d'une beauté à couper le souffle. Il s'essaye (volontairement ou non, grande question) au réalisme poétique, presque à la Carné, en peignant l'errance d'un couple dans un Tokyo d'après-guerre en ruines: la peinture sociale est au vitriol, mais il en dégage une force d'optimisme et de vitalité stupéfiante, sans jamais tomber dans la naïveté - qui s'incarne dans cette fameuse scène à l'opéra, où l'on brise le quatrième mur, un des plus beaux moments de l'histoire du cinéma.

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Le début annonce un Kurosawa assez mineur - Mifune est grimé en vieil homme de façon peu convaincante, le film est un chaos narratif peuplé de beaucoup trop de personnages ... Mais peu à peu, il précise tant sa pensée que sa mise en scène (ces deux derniers plans sont incroyables de beauté), et on découvre une fable assez cruelle non seulement sur la peur de l'arme atomique, mais sur le conflit entre les générations, les oppositions entre impérialisme japonais et capitalisme américain, et le besoin tragique de réprimer le passé à n'importe quel coût. Même un Kurosawa "mineur" peut être un grand film, la preuve.

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La première collaboration avec Mifune, qui à bien des égards est une ébauche de leurs travaux futurs. Le récit est un peu brouillon, les personnages un peu caricaturaux - mais reste une force d'incarnation, et surtout le début de la grande époque visuelle de Kurosawa, qui compose plan d'anthologie après plan d'anthologie, d'une manière tellement discrète et naturelle qu'on le remarque à peine.

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Assez lent et imprécis au début, le film trouve son sujet lorsqu'il se resserre autour de son personnage féminin, et offre un récit de "retour à la terre" très influencé par le cinéma soviétique, notamment Eisenstein. Intrigant pour ces raisons, qui le mettent à part dans la filmographie de son réalisateur.

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On prend les même et on recommence. Je le préfère légèrement au premier - plus de conflit, un rythme plus travaillé. Plaisant, même si pas révolutionnaire.

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Sympathique, surtout dans ses moments les plus calmes, et dans ses très belles scènes de duel. Reste très simple sur le plan narratif, presque simpliste.

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Peut-être le seul mauvais film de Kurosawa, une grosse machinerie de propagande sans beaucoup de goût ni de subtilité. Il en tire quand même des choses intéressantes, c'est un de ses rares films où les femmes prennent le premier rôle, et on sent son talent pour la composition se développer, mais c'est dispensable.