SensCritique
Cover Les meilleurs films de Costa-Gavras

Les meilleurs films de Costa-Gavras selon ZayeBandini

Liste de

10 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a 10 mois

Z
7.7
1.

Z (1969)

2 h 07 min. Sortie : 26 février 1969. Drame, Historique

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Là où L'aveu sera presque une épreuve à regarder, plongeant le spectateur dans la plus grande claustrophobie, lui faisant ressentir la situation de son personnage de manière quasi physique, cloisonnant le regard à chaque instant, Z parvient à un tour de force remarquable : conjuguer rigueur du discours, atrocité de la situation et qualités d'un grand film de divertissement.

Au delà de la peinture d'une société corrompue à tous les niveaux et de ce qu'une telle société permets, Costa-Gavras ne néglige jamais ce qui rend le spectateur si attentif à ce qu'on lui raconte, ainsi le suspens, jouant beaucoup sur ce que le spectateur sait que les personnages ignorent, et même parfois un certain comique de situation, rendent le film non seulement très fort mais aussi d'autant plus agréable à regarder.

L'une des scènes les plus marquantes du film, celle du retour de la femme dans la chambre de son mari, est une pure merveille de montage, bouleversante de par sa manière de faire se croiser horreur de la fatalité et bonheur d'instants heureux à jamais perdus. Une scène belle, simple et touchante, au milieu d'un grand film aux airs d'échiquier.

L'Aveu
7.7
2.

L'Aveu (1970)

2 h 19 min. Sortie : 29 avril 1970. Drame, Thriller

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le genre de film qui fait se sentir tout petit, la mise en scène de Costa Gavras écrase tout, réussissant le tour de force d'une immersion totale dans l'horreur sans jamais recourir au moindre artifice, réinventant sans cesse les espaces de cet enfer.

Devant la caméra Montand et Signoret sont d'autant plus déchirants qu'ils rejouent la déception, la trahison de leur vie, illustrant l'écrasement que le régime en lequel ils ont tant cru peut faire subir à des individus qui eux-mêmes n'ont vécu que par et pour lui.

Une grande leçon de cinéma, d'horreur et de sobriété, ponctué de moments d'anthologie.

Compartiment tueurs
7.3
3.

Compartiment tueurs (1965)

1 h 35 min. Sortie : 17 novembre 1965. Policier, Drame, Thriller

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Revu, note inchangée (8/10) mais j'ajoute la reco car vraiment c'est du bon !

Pas grand chose à ajouter à ce que j'en avais déjà dit ici
https://www.senscritique.com/film/Compartiment_tueurs/critique/219365403 si ce n'est que putain qu'est-ce que c'est drôle autant qu'haletant, et aussi différent de ce que Gavras fera ensuite tout en possédant déjà une constante de son cinéma, à savoir placer du contrepoint humoristique au milieu de scène très dures, sans pour autant décrédibiliser ladite scène, du grand !

Clair de femme
6.3
4.

Clair de femme (1979)

1 h 38 min. Sortie : 29 août 1979. Drame

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Bien loin de ses films politiques, même si leur spectre semble planer ici quelque temps, Costa Gavras livre avec Clair de femme une sorte d'effeuillement intime. Ces deux personnages à la fragilité à fleur de peau derrière leurs masques de solidité, laissent apparaître, graduellement, des blessures béantes, terribles vestiges des tragédies inachevées que sont leurs vies.

Romy Schneider et Yves Montand œuvrent de manière aussi immense que l'on peut s'y attendre de la part de ces deux monstres sacrés : la sobriété et la retenue de leurs jeux dans le registre de la souffrance n'a d'égal que la pudeur avec laquelle la caméra nous explique cette souffrance.

Là où l'approche dramatique qu'à ce film est si particulière réside dans le fait que l'horreur des situations n'évolue jamais, le spectateur ne fait que découvrir petit à petit, à la manière des indices d'une enquête policière, les grands éléments de drames ayant déjà eu lieu.

Clair de femme c'est donc les errances de deux âmes brisées, de leur fuite en avant et l'un vers l'autre, sans réel espoir d'aller mieux, à travers un Paris indifférent, où les seuls à les comprendre sont ceux à côtoyer la mort d'aussi près qu'eux.

Une évolution singulière dans le cinéma de son auteur donc, explorant plus avant une approche du drame intime que l'on avait déjà pu voir dans certains passages de Z ou de L'aveux.

Un homme de trop
7.4
5.

Un homme de trop (1967)

1 h 50 min. Sortie : 5 avril 1967. Action, Drame, Historique

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

Deux ans après avoir réalisé Compartiment tueur par presque malentendu, Costa Gavras nous offre à voir avec Un homme de trop ce qui sera l'obsession principale de son cinéma dit politique : des individus idéalistes, intègres et jusqu’au-boutistes face aux dérives de leurs propre camp.

Il le fait ici par le biais du film de résistance, avec tout ce que cela implique d’héroïsme, de tension, de jeu de cache-cache, tout ça mis en scène, à l'instar d'un virage en épingle, avec une extrême rigueur, conjuguant au même temps réalisme et maestria.

Ainsi, comme ce sera également le cas avec Z, la véritable réflexion du film, aussi profonde soit-elle, n'est que l'une des facettes d'une œuvre aussi généreuse humainement qu'en terme de tension ou de rebondissements. Bien que défendant une cause juste ces maquisard doivent parfois se comporter en désaccord complet avec leurs valeurs, pouvant ainsi pousser jusqu'à faire des « victimes de circonstance » en suivant les ordres de supérieurs n'ayant juste pas de meilleur idée.

De la même manière qu'avec son premier film, Costa Gavras est épaulé par un casting dantesque, dont pas mal feront également parti de ses deux suivants, du plus petit au plus grand rôle chacun est à sa place, tour à tour drôle, cinglant, touchant ou intriguant, avec une mention particulière pour Piccoli, personnage titre, central quoiqu'effacé.

État de siège
7.1
6.

État de siège (1973)

2 h 10 min. Sortie : 8 février 1973 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

Dans la droite lignée de Z et de L'aveu, État de siège poursuit dans l’œuvre de Gavras une analyse des systèmes totalitaires, se focalisant cette fois sur l'influence des États-Unis auprès des pays d’Amérique latine.

Ainsi le plus important est autant de dépeindre ce que cet homme met en place dans les pays qu'il "aide" que de suivre l'actualité de son enlèvement côté police. Les interrogatoires en parallèle de la traque montrent que tous les renseignement collectés sur lui sont bien véridiques, prouvant du même coup que sous-prétexte de luter pour le "monde-libre" les États-Unis soutiennent une dictature, formant les locaux à des pratiques répressives indéfendables.

Comme toujours chez le Gavras de l'époque tous les rôles sont aussi bien écrits qu'interprétés, et la réalisation possède une grandeur très particulière, utilisant des plans séquences et une certaine froideur factuelle presque documentaire pour rappeler que l'on parle avant toute chose d’événements réel ayant un poids certain dans l'échiquier mondial.

Seul petit bémol pour ma part, il n'y a pas, malgré une tension constante et tout aussi bien gérée, ce qui rend Z si bon, ce petit plus de l'humour et d'un soupçon de sentiment pour mettre en exergue la machine totalitaire.

Missing - Porté disparu
7.5
7.

Missing - Porté disparu (1982)

Missing

1 h 56 min. Sortie : 26 mai 1982 (France). Drame, Thriller, Historique

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Avec ce premier film américain on aurait pu s'attendre à un changement plus ou moins radical dans le cinéma de Costa Gavras, surtout dans sa manière d'attaquer si frontalement les conséquences horribles de certains choix politiques et stratégiques, en particulier s'agissant de ceux des états-unis.

Il n'en est rien.

Missing est en effet dans la continuité quasi directe d'État de siège, en cela qu'il poursuit sa dénonciation des ingérences et (complicités d')exactions états-uniennes en Amérique du Sud et Centrale.

Le stress et l'horreur de cette situation de putsch sanglant puis des recherches ne seront épargnées ni aux personnages ni au spectateur, sans pour autant s'y attarder plus que nécessaire, le réalisme cru et la tension constante suffisant amplement.

Si Sissy Spacek est excellente, Jack Lemmon est bouleversant de justesse dans le rôle de ce père ne partageant pas les idéaux de son fils mais forcé de constater que son propre, et sacro-saint, pays le trahi et se fait complice du pire, y compris envers ses ressortissants, pour servir ses intérêt financiers et stratégiques.

Section spéciale
7.5
8.

Section spéciale (1975)

1 h 58 min. Sortie : 23 avril 1975. Drame, Historique, Thriller

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

Deux ans après avoir achevé sa trilogie du totalitarisme, Costa Gavras réalise un film restant dans un thème assez proche, pour un résultat tout de même inférieur d'un point de vue purement cinématographique.

Section spéciale serait en quelque sorte trop claustrophobe et pas assez. L'aveu l'était, de part son sujet, mais en ne sortant pas vraiment des couloirs de l'administration judiciaire le film est ici certes terrifiant mais assez peu ancré dans la réalité, la faute à une difficulté à ancrer les faits dans le déroulement du monde extérieur, si ce n'est avec la première partie, dépeignant d'ailleurs des questionnement idéologiques qui auraient gagné à être approfondis tout au long du film.

Alors attention, le film est loin d'être mauvais, il est aussi bien réalisé qu'interprété, mais après l'avoir un peu digéré je me dit qu'il lui manque quelques choses pour pouvoir être bien plus qu'une piqûre de rappel concernant les événements et la manipulation qu'il décrit.

Amen.
6.9
9.

Amen. (2002)

2 h 12 min. Sortie : 27 février 2002 (France). Biopic, Policier, Drame

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Il est toujours un peu difficile, de notre point de vue actuel, de garder à l'esprit que le peuple allemand ignorait tout des camps d'extermination, pensant, comme le prétendait la propagande, que toutes ces personnes déportées l'étaient pour être envoyées travailler dans un est en pleine industrialisation, en besoin urgent et massif de main d’œuvre.

Fidèle à sa volonté de mettre en image les rouages de la grande histoire de points de vue individuels, Costa Gavras creuse ici un sujet de choix. D'un côté un chimiste pris dans l'engrenage nazi, trop compétent dans son domaine pour pouvoir éviter de mettre la main à la patte du gazage. De l'autre un pape dont le pouvoir politique et spirituel est réduit au silence par une menace claire et précise : celle de voir le Vatican écrasé et pillé par les fascistes et leurs alliés nazis. Le lien entre les deux sera un jeune jésuite, tentant de faire prendre position au pape.

Il est assez surprenant que ce soit Kassovitz qui soit le plus mis en avant lorsque l'on parle de ce film, son interprétation est très bonne mais bien moins centrale et touchante que celle d'un Ulrich Tukur tout en réserve pour un personnage piégé et révulsé par l'horreur dont il est le complice malgré lui.

La réalisation de Costa Gavras n'est pas aux sommets qu'elle a parfois atteint mais reste parfaitement à la hauteur, sobre et élégante, ponctuant son récit du passage des trains, dans un sens comme dans l'autre, habile manière de souligner que ce processus s'accélère au fur et à mesure du film.

Quelque chose sur ce dernier point m'a d’ailleurs beaucoup intrigué : les trains amenant les déportés partent vers la gauche et ceux vides, repartant en chercher d'autres, vers la droite, étrange puisque l'action du film est vue depuis l'Allemagne et que les déportation s'effectuent donc essentiellement d'ouest en est, il m'aurait semblé logique de filmer l'inverse. Du coup je me pose la question, mais on peut aussi juste me répondre "Et bas on a qu'à dire que la caméra était pointée vers le sud, hè couillon !"

Mad City
6.3
10.

Mad City (1997)

1 h 53 min. Sortie : 4 février 1998 (France). Drame, Thriller

Film de Costa-Gavras

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

Hop, un bon de presque trente ans dans la filmo de Costa Gavras, agrémenté d'un autre au dessus de l'océan Atlantique. Ces deux acrobaties se font très fortement ressentir, là où ses films réalisés par chez nous dans les années 60/70 était marqués des qualités du cinéma français de l'époque tout en y apportant une touche personnelle très forte, il est ici dans un système très balisé, ne nous offrant pas grand chose de plus qu'une réalisation certes maîtrisée et efficace, mais somme toute assez convenue.

Le duo Hoffman/Travolta fonctionne à merveille, d'autant plus de part l'utilisation un peu à contre-emploi du second, mais le tout ne parvient pas à gommer les souvenirs de deux immenses films de Sydney Lumett, que Gavras semble tenter un peu maladroitement de faire se rejoindre en un seul : Dog day afternoon et Network.

ZayeBandini

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