Les meilleurs films de super-héros selon Marraine

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Grande question : "est-ce un film de super-héros?" (Vous avez 4h.) J'ai eu ce débat 1001 fois avec mes potes, je n'ai toujours pas de réponse formelle*. Peu importe, ma passion pour Matrix repose aussi sur cette ambiguïté, l'impossibilité de figer la trilogie au sein d'un seul et même genre. Télescopage survolté de SF cyberpunk et d'actioner cérébral, hybridation de cinéma hollywoodien et hongkongais, festival de réf littéraires et d'hommages à l'univers manga… Toujours est-il que les Wachowski ont conçu leur bébé comme un comic book et que ça se ressent partout. L'intrigue du 1er opus réinvente le monomythe de Campbell en sublimant sa dimension philosophique ; Neo rencontre son mentor, apprend à voler, développe une pleine maîtrise de ses pouvoirs, etc.

Palme du Super-film que j'aime super-trop-fort, meilleurs effets visuels, meilleur scénar, meilleures chorégraphies, meilleur quotient coolitude.


* [stricto sensu, la réponse est non ; mais il a tant inspiré que le genre que je me permets cet écart]

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Épouvantable, dans le meilleur sens du terme. Le Défi est au cinoche ce que Neo est à la matrice : une anomalie systémique. Film sous l'empire de Sa Majesté Burton, qui profite de sa liberté créative TOTALE pour composer son magnum opus. Ode aux marginaux, iconisation du méchant sur fond de satire sociale. Atmosphère pesante, sensuelle, lugubre (tout ce que j'aime). Croisement entre film de Noël & film de monstres : acculée sous un chapiteau de neige, Gotham City devient un cirque gothique où Batman se fait voler la vedette par les "freaks" qu'il affronte. Un postulat tellement sombre que les producteurs ont dû opérer un grand écart clownesque avec Batman Forever, pour compenser la noirceur burtonienne.
Certes, Le Défi n'a pas été pensé pour les enfants ; reste que j'ai grandi avec, et que ce film a occasionné moults visionnages en famille (mauvaise idée), entre amis, toute seule... J'ai beau essayer, je ne m'en lasse pas.

Palme des meilleurs Super-vilains + meilleure OST + meilleur costume : la combinaison simili-latex de Pfeiffer/Catwoman aux coutures apparentes, illustration de sa psyché fragmentée

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Tout simplement : ce que les studios Marvel nous ont pondu de mieux en 30ans+ d'existence. Sequel sur le deuil et le sacrifice qui, non content de supplanter le premier volet, fixe plus ou moins l'idéal du blockbuster moderne. Divertissement d'une redoutable efficacité. Casting superbe. Mise en scène d'une limpidité absolue (it's Raimi b*tch). Scénar qui prend le mythe du super-héros à rebours en plaçant le focus sur Peter Parker plutôt que sur Spider-man... Quel film !

Palme du meilleur Super-héros + meilleure love story, j'insiste + meilleure scène d'action : celle du train <3 https://youtu.be/yRhRZB-nqOU
(Prix spécial pour Tobey : meilleures expressions faciales)

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Le "cosmic trip" dans toute sa splendeur. Snyder a l'air d'aimer (autant que moi) les comics Watchmen, ça tombe bien : on peut compter sur lui pour déballer un menu généreux. Idées visuelles grandioses, pirouettes opératiques, sens musical parfait, équilibre des tons sensationnel, vrais instants contemplatifs... Qui mieux que Zack pouvait honorer le chef-d'œuvre d'Alan Moore ? Sa mise en scène, si exaltée soit-elle, confère à l'ensemble une force mythologique et une emphase aux antipodes de l'approche aseptisée et générique qui plombe le genre dans son ensemble. Il y a (au moins) une belle idée par séquence, ne serait-ce que dans l'ingéniosité sans cesse renouvelée des mises à mort (voir la scène de sexe sur "Hallelujah" où la jouissance est mise en parallèle avec l'expiration d'un homme sur son lit d'hôpital). Un vrai film de ciné, qui n'oublie jamais d'être fun ; à visionner en director's cut pour les séquences d'animation doublées par Gerard Butler, qui sont peut-être la plus grande réussite du film.

Palme de la meilleure Super-adaptation + meilleure scène de transformation (Dr Manhattan) qui me fait chialer chaque fois + meilleure intro : le film s'ouvre sur des images élégiaques, annonciatrices du délice en perspective https://youtu.be/h24D87SqaLQ

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Actioner d'anticipation qui érige le "robot-flic" au rang de super-héros. La légende raconte qu'il a fallu remonter le film dix fois pour éviter le classement X au profit d'un Rated-R : ça mitraille des corps à bout portant, ça sniffe de la coke sur des nichons, ça se baigne dans des déchets toxiques... Spectacle sans concession, qui doit beaucoup à la maestria (et à la folie) de Verhoeven. Film au charme irrésistible, comme d'hab chez le meneer.

Palme de l'ultra-violence + meilleure Super-satire + meilleur humour + meilleure scène de mise à mort : "Vous avez 20 sec pour coopérer" https://youtu.be/Hzlt7IbTp6M

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L'ultime plaisir récréatif. Chaque fois que je regarde un nouveau film de sup', j'espère retrouver la joie infinie que m'a procurée celui-ci à sa sortie. Et ça n'arrive jamais, sauf rare exception (cf Spider 2).

Palme de la meilleure origin story + meilleur cast + meilleur bisou à-ne-pas-reproduire-chez-soi (déjà essayé, un échec) + meilleure réplique : "Un grand pouvoir…"

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Celui-ci flotte sur le fil du réel ; c'est infiniment doux. Il y a quelque chose de jouissif à voir un cinéaste qu'on adore investir un genre avec autant de panache et de brio. Shya transpose sa définition du "fantastique" sur un conte/thriller qui (rappelons-le) est produit par Touchstone, filiale de Disney. Pas tellement surprenant, lorsqu'on réalise à quel point ce film, si "adulte" soit-il, place les enfants au cœur de sa mythologie. David Dunn est un super-héros aux yeux de son fils et des deux gamins qu'il sauve ; il l'est pour tous les gosses comme Elijah Price (et moi) refusant de souscrire au plus drame qui soit : grandir. Puis le 3ème acte est à tomber par terre.

Palme du Super-réalisme + meilleure scène, tout genre confondu : https://youtu.be/8o9RyF60QpY

Annotation :

Le Shyamaverse est un immense plot-twist. Preuve empirique que MNS maîtrise l'art du suspense comme personne ; il n'y a que lui pour étaler une trilogie-surprise sur deux décennies. En s'achevant sur un close-up d'Elijah Price, Unbreakable annonçait déjà la couleur du dernier opus, et révélait à la saga son héros véritable. Et pour cause : Mr. Glass s'impose comme le réel cerveau de la trilogie, il incarne le double "mastermind" de Shy à l'écran, celui qui manipule les jouets. Son super-pouvoir, c'est l'omniscience, et sa foi inébranlable en l'extra-ordinaire. Le chapitre final ne fait que confirmer cette évidence (et le fait avec une classe folle). Vu 3 fois en salles à sa sortie, chaque fois avec un frisson intact.

Palme du meilleur Super-climax + meilleur baisser de rideau + meilleure vulgarisation du surhomme au cinoche

Annotation :

J'ai tendance à trouver que l'animation, par son format 100% libre, permet une proximité forcément plus évidente vis-à-vis de l'univers comics. Reste que Pixar transcende la recette, et mitonne ici un de ses meilleurs bouillons ; festin de bulles pour les grands et les petits. Film familial avec un grand S : derrière le masque "super-héroïque" se dessine une jolie comédie sur la crise de la quarantaine. Difficile de bouder son plaisir devant pareille catharsis.

Palme de la meilleure Super-team, n'en déplaise aux Avengers + meilleur charadesign (forcément) + meilleure charge émotionnelle