SensCritique
Cover Les meilleurs films du studio Ghibli

Les meilleurs films du studio Ghibli selon trineor

L'atelier des rêves.
La boîte à merveilles.

J'entends « Ghibli » au sens large : non seulement les films produits ou coproduits par le studio, donc, mais aussi les autres films des artistes majeurs de chez Ghibli, réalisés hors du studio – notamment les Miyazaki et les Takahata ...

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27 films

créee il y a environ 7 ans · modifiée il y a environ 1 mois

Le Conte de la princesse Kaguya
7.9
1.

Le Conte de la princesse Kaguya (2013)

Kaguyahime no Monogatari

2 h 17 min. Sortie : 25 juin 2014 (France). Animation, Drame, Fantastique

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

trineor a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Que c'est tendre et pur !
Ayant toujours été plus sensible au cinéma de Miyazaki qu'à celui de Takahata, j'aurais difficilement cru il y a quelques années que ce serait de lui que viendrait ce qui serait à mes yeux le plus parfait et le plus radieux des chefs-d'œuvre de chez Ghibli.

Je ne sais même pas quoi dire pour décrire le flot ininterrompu de poésie, de fraîcheur, de simplicité, de délicatesse, d'intelligence, de mélancolie, de joie – pour mieux dire : le flot ininterrompu de grâce déployé par ce film.

Esthétiquement, ce doit être le film d'animation le plus renversant que j'ai vu à ce jour : atteindre à la fois, dans ce style à la croisée de l'aquarelle et de l'estampe, des graphismes si purs par leur tracé, foisonnants par leurs teintes et leurs textures et, dans le même temps, une animation d'une telle expressivité, si riche, fluide, débordante et vive... je trouve ça presque miraculeux.

Le film adapte le conte d'une princesse tombée de la Lune qui, en exil sur terre, grandit heureuse dans sa campagne avant d'en être arrachée pour être éduquée aux usages des nobles de la capitale ; et par cette histoire toute simple, s'exprime une multitude d'idées limpides et profondes à propos de la liberté, du bonheur, du jeu, de l'éducation, de la dénaturation sociale, de l'apparat, de l'amour, du regret, du déracinement. Une merveille.

La musique de même est une merveille.
L'usage des couleurs est une merveille.
Le dénouement est une merveille.

Une grande œuvre d'art, et l'ultime démonstration qu'un film pour enfants peut parfaitement s'adresser aux plus hauts domaines de l'intelligence et de la sensibilité : être vif sans jamais être frivole, drôle sans jamais abêtir.

Princesse Mononoké
8.4
2.

Princesse Mononoké (1997)

Mononoke-hime

2 h 14 min. Sortie : 12 janvier 2000 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Le Garçon et le Héron
6.9
3.

Le Garçon et le Héron (2023)

Kimitachi wa dô ikiru ka

2 h 04 min. Sortie : 1 novembre 2023 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

trineor a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Ponyo sur la falaise
7.4
4.

Ponyo sur la falaise (2008)

Gake no ue no Ponyo

1 h 41 min. Sortie : 8 avril 2009 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Annotation :

Encore plus mignon que "Mon voisin Totoro".
Plus rafraîchissant que "Kiki la petite sorcière".
Plus grouillant de vie que "Le Château ambulant".
Plus fabuleusement animé que "Le Voyage de Chihiro".

Sans doute est-ce parce que le ton est enfantin que "Ponyo" ne jouit pas tout à fait la réputation que son débordement d'imagination, sa puissance poétique, son chatoiement, ses couleurs, sa maestria, sa candeur infinie devraient lui valoir : celle d'un chef-d'œuvre.

Le Voyage de Chihiro
8.4
5.

Le Voyage de Chihiro (2001)

Sen to Chihiro no Kamikakushi

2 h 05 min. Sortie : 10 avril 2002 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Le Château ambulant
8
6.

Le Château ambulant (2004)

Hauru no ugoku shiro

1 h 59 min. Sortie : 12 janvier 2005 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Le Vent se lève
7.3
7.

Le Vent se lève (2013)

Kaze tachinu

2 h 06 min. Sortie : 22 janvier 2014 (France). Drame, Biopic, Historique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Le Tombeau des lucioles
8.2
8.

Le Tombeau des lucioles (1988)

Hotaru no haka

1 h 29 min. Sortie : 19 juin 1996 (France). Animation, Drame, Guerre

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

trineor a mis 8/10.

Annotation :

Le tire-larmes le plus impitoyable de l'histoire du cinéma.
Et pour une fois, étant donné le sujet – le délaissement des orphelins de guerre – et étant donnée la rigueur avec laquelle Takahata le traite, le dire n'est en rien un reproche : c'est terrible, brutal et poignant, mais ça n'est jamais gratuit, et toujours juste.

Ne le faites pas voir à des enfants trop jeunes, en revanche : la violence du film recouvrirait complètement dans leurs yeux ses qualités dramatiques et esthétiques. Le petit garçon de neuf ans que j'ai été continue d'en porter le traumatisme : ne serait-ce que manger de la pastèque suffit, encore aujourd'hui, à me remémorer l'impuissance de Seita au chevet de la petite Setsuko.

Je hais la pastèque.

Mon voisin Totoro
7.8
9.

Mon voisin Totoro (1988)

Tonari no Totoro

1 h 26 min. Sortie : 8 décembre 1999 (France). Animation, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

trineor a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

L'infini potentiel de mignonnerie de ce film m'est longtemps resté inconnu, vu que, gamin, le sourire tout plein de grosses dents de Totoro et les petites boules de suie me faisaient mortellement flipper. Il est d'ailleurs probable que cela ait quelque chose de profond à dire du cinéma de Miyazaki, ce mélange indistinct d'étrangeté, d'effroi et de magie.

Parce que l'imaginaire de Miyazaki, c'est tout autre chose qu'une boule de coton rassurante : c'est une sorte de bouillon où la vie et les rêves grouillent tout emmêlés, où les choses neuves regardées avec des yeux d'enfants sont inquiétantes au moins aussi souvent qu'elles sont enchanteresses... et "Mon voisin Totoro", c'est à plein cet univers où les yeux, les dents et les ventres sont trop gros ; où une chèvre qui passe et fait rire ressemble presque à un monstre ; où une tempête qui souffle souffle forcément jusqu'à manquer d'emporter le toit et les murs, et une forêt qui verdoie verdoie forcément au point de former des alcôves fabuleuses toutes peuplées de papillons, de lumière et de fleurs ; où la matière gondole et les corps gonflent sous l'effet des émotions et des éléments affolés.

Y a-t-il un autre cinéaste chez qui l'on imaginerait assister à des choses pareilles ? Un grand chat-ours qui emporte deux fillettes dans les airs sur une toupie volante, se déplace en chat-bus ou fait pousser un arbre immense par un rituel incantatoire consistant à agiter un parapluie de haut en bas...

La scène que j'aime le plus aujourd'hui est d'ailleurs probablement celle qu'enfant je trouvais la plus bizarre et la plus effrayante : celle où Totoro vient attendre à l'arrêt de bus sous la pluie près des deux petites filles. La scène commence par installer son cadre immobile, avec toute la patience que peut avoir du vrai beau cinéma ; puis un jeu débute entre le clapotis de la pluie et Totoro qui, chaque fois qu'une grosse goutte vient claquer sur son parapluie, se met à frémir et à gonfler de plaisir. Il y a tout le cinéma que j'aime à l'intérieur : de la durée, de la poésie, de la malice...

Et je n'ai même pas encore eu un mot pour le drame tout en pudeur que le film raconte entre deux salves d'humour et d'enchantement. Disons que la magie prend une dimension un peu différente d'être ainsi décrite comme un refuge, lorsqu'on sait que cette maman hospitalisée n'est vraisemblablement autre que la mère de Miyazaki, qui souffrait elle-même de tuberculose.

Tous les enfants du monde devraient avoir droit à ce film.

Le Château dans le ciel
7.9
10.

Le Château dans le ciel (1986)

Tenkû no shiro Rapyuta

2 h 04 min. Sortie : 15 janvier 2003 (France). Animation, Action, Aventure

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

trineor a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Adolescent, ne connaissant encore qu'assez mal la filmographie du studio, je ne saurais plus dire combien de fois j'ai refusé de voir "Le Château ambulant" quand on me le proposait parce que je le confondais avec "Le Château dans le ciel" et que j'avais gardé de l'enfance un souvenir très mitigé de ce film.

Il y avait cet aspect aventurier bruyant, qui m'agaçait beaucoup – des scènes d'action que je trouvais outrancières, la pirate que je trouvais lourdingue et gueularde au possible ; des blagues de pets ; un méchant si méchant qu'il en devenait absurde, jusqu'à ce dénouement grotesque où il partait en grands éclats de rire machiavéliques tandis qu'il bombardait la planète...

Puis à le revoir bien plus tard, ce sentiment est sorti changé. Les mêmes choses qui j'avais trouvé fatigantes d'une part, me sont apparues pour leur génie constant de la perturbation et du mouvement ; et partout d'autre part, ces instants de pure poésie qui transfigurent le film mais qu'enfant je n'avais pas su voir – toute l'imagerie de la cité céleste en ruines, des grands robots tout droit tirés de l'univers sculptural de Joan Miró, couverts de mousse, au travers desquels se devine une civilisation millénaire perdue dont ne restent que quelques carcasses sur lesquelles les animaux et la flore ont repris leurs droits... puis autour, l'enveloppe radieuse de couleurs et de musique sublimes qui infusent dans ces images toute la mélancolie possible.

Rien que l'idée d'un monde comme hanté par l'antécédence d'une civilisation disparue, c'est déjà, je trouve, l'idée la plus mélancolique au monde. Et quand c'est si poétiquement mis en image, on croirait sentir flotter dans l'air des échos de la vie passée... Zelda, avec sa cité céleste de "Twilight Princess", ses chronolites de "Skyward Sword" ou bien encore ses gardiens de "Breath of the Wild" doit vraisemblablement beaucoup à ce Miyazaki.

Une œuvre belle – peut-être un peu gâchée par son grand final de destruction absurde, mais belle – à ranger pour sûr parmi les films d'animation à montrer aux petits cousins et aux petits neveux pour nourrir leur sensibilité d'enfant. (Espérant que la poésie leur passera moins inaperçue.)

Les sculptures qui ont vraisemblablement inspiré Miyazaki pour les grands robots – ainsi que pour les petits sylvains de "Princesse Mononoké" – et qui peuvent se trouver au Parc Joan Miró à Barcelone :
https://i62.servimg.com/u/f62/12/48/72/96/miro_p10.jpg
https://i62.servimg.com/u/f62/12/48/72/96/miro_s10.jpg

Nausicaä de la vallée du vent
7.9
11.

Nausicaä de la vallée du vent (1984)

Kaze no tani no Naushika

1 h 57 min. Sortie : 23 août 2006 (France). Animation, Science-fiction, Aventure

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Si tu tends l'oreille
7.3
12.

Si tu tends l'oreille (1995)

Mimi o sumaseba

1 h 51 min. Sortie : 7 janvier 1995 (France). Animation, Drame, Comédie musicale

Long-métrage d'animation de Yoshifumi Kondo

Kiki la petite sorcière
7.3
13.

Kiki la petite sorcière (1989)

Majo no takkyūbin

1 h 43 min. Sortie : 31 mars 2004 (France). Animation, Aventure, Drame

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

Arrietty - Le Petit monde des Chapardeurs
7.1
14.

Arrietty - Le Petit monde des Chapardeurs (2010)

Karigurashi no Arrietty

1 h 34 min. Sortie : 12 janvier 2011 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hiromasa Yonebayashi

Mary et la Fleur de la sorcière
6.2
15.

Mary et la Fleur de la sorcière (2017)

Meari to majo no hana

1 h 42 min. Sortie : 21 février 2018 (France). Animation, Aventure

Long-métrage d'animation de Hiromasa Yonebayashi

trineor a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

M'en fiche, que ce soit Ponoc et pas Ghibli.
C'en a le cœur, c'en a la sève et c'en a l'âme.

La Tortue rouge
7.2
16.

La Tortue rouge (2016)

1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation

Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit

trineor a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

La Colline aux coquelicots
6.9
17.

La Colline aux coquelicots (2011)

Kokuriko-zaka kara

1 h 31 min. Sortie : 11 janvier 2012 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki

Mes voisins les Yamada
7.1
18.

Mes voisins les Yamada (1999)

Hōhokekyo tonari no Yamada-kun

1 h 44 min. Sortie : 4 avril 2001 (France). Animation, Comédie

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

trineor a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Takahata sait décidément emmener Ghibli dans des contrées qui dépaysent le studio : le drame historique à te faire verser toutes les larmes de ton corps, la chronique mélancolique d'une citadine qui retourne à la ruralité de son enfance, la fable écologiste grivoise et, donc, avec ces voisins Yamada, la comédie familiale loufoque.

Et si d'une part le film est d'un abord très sympathique, regorge de bons mots, de situations comiques intelligentes et de jolies petites trouvailles d'animation – dans son style visuel cocasse, à la croisée de l'estampe, de l'aquarelle et de la bande dessinée –, je lui trouve malheureusement le défaut que présentent presque toujours les films à saynètes : à savoir que c'est franchement inégal.

Quelques unes de ces petites séquences qui s'enchaînent sont d'une malice adorablement incisive (la famille de bras cassés qui paume sa gamine tandis qu'elle, grande fille, se comporte comme une cheffe ; la grand-mère qui va sermonner un gang de motards), d'autres d'une familiarité affectueuse qui rappellera probablement à quiconque tout un tas de scènes vécues (le fils qui pète sa crise existentielle adolescente sur du Chopin ; le père qui se retrouve assailli d'objets à rapporter à la seconde où il se lève de table), d'autres enfin d'un goût tendre pour la caricature (la danse délicieusement grotesque du père et de la mère, ou leur affrontement pour la télécommande).

Mais la plupart restent tout de même anecdotiques.
C'est sans doute en cela, d'ailleurs – plus que par son genre ou par son style – que ce film détone avec ce que peut habituellement faire Ghibli en termes d'ambition, de poésie ou d'envergure : c'est que, si c'est attachant et toujours agréable et drôle, ça reste quand même vachement anecdotique, et par moment un peu creux.

À signaler tout de même – si d'aventure il arrivait que quelqu'un ne connaissant pas le film puisse être dissuadé de le voir par ce que je viens d'en dire – que d'une part je le recommande absolument quoi qu'il en soit, parce qu'on passe un vrai bon petit moment devant, et que d'autre part la grande majorité des amis avec qui il m'est arrivé d'en parler (que ce soient ceux qui aiment Ghibli autant que moi ou ceux qui coincent sur le style Miyazaki mais qui, précisément, ont apprécié ce Takahata pour sa simplicité légère et sans prétention), quasiment tous me disent que je ne l'estime pas à sa juste valeur, qu'il est l'un des tout meilleurs du studio.

Porco Rosso
7.7
19.

Porco Rosso (1992)

Kurenai no Buta

1 h 34 min. Sortie : 21 juin 1995 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki

trineor a mis 5/10.

Annotation :

Les aventures d'un cochon italien pilote d'hydravion qui fighte des pirates des airs, des fascistes ou prend un pilote américain en duel, le tout dans des ambiances bien viriles de cambouis, de beuveries, de fumées de cigarette ou d'humour misogyne, et agrémenté par tout le champ possible des jeux de mots lourdauds qu'on puisse décliner sur le thème du porc – des lardons aux côtelettes en passant par les rillettes –, c'est pas forcément suprêmement excitant a priori... et à vrai dire, ça ne l'est pas à l'arrivée.

Le plus dommage, c'est que ça n'est pas du tout dépourvu de poésie, et que certains passages, çà et là, sont même franchement beaux, drôles et charmeurs... mais ce que le film avait de plus intéressant à proposer derrière sa grosse aventure bourrue, Miyazaki choisit de le dissimuler hors-champ ou de l'enfouir en sous-entendus – telle la résolution donnée à la romance de Marco et Gina, ou à la discrète sous-intrigue sur la malédiction de Marco.

L'effet est d'intention délibérée, et il n'est pas sans élégance dans le voile de pudeur qu'il jette sur ces parties de l'intrigue. Mais bon, la pudeur... voilà, quoi : c'est sympathique si la colonne vertébrale de ton histoire est déjà intéressante en elle-même... mais quand tu as juste l'impression d'être privé des bons morceaux pour te faire en contrepartie rassasier d'action pas finaude, ça devient frustrant.

Allez, il y a la scène du paradis des aviateurs qui est très jolie ; puis si l'on connaît la passion éternelle de Miyazaki pour les objets volants, on voit bien que c'est un film dans lequel il se livre plus intimement. Mais ça, il l'a fait tellement mieux depuis dans "Le Vent se lève" !

Pour autant il reste toujours l'exigence que Miyazaki met à la tâche – une animation riche et fluide, des graphismes soignés (l'image que j'ai choisie en guise de bannière pour la liste est issue de ce film-ci), de belles musiques du toujours égal Hisaishi – qui en font malgré tout du bel ouvrage. Mais ça demeure à mes yeux l'œuvre la plus pauvre de son réalisateur.

À noter que la voix de Jean Reno au doublage de Marco rend la VF bien sympathique ! – j'allais ajouter : « une fois n'est pas coutume » mais c'eût été un réflexe un peu malhonnête de dénigrement par principe (ce qui touche à l'absurde quand il est question de films d'animation qui, quelle que soit la langue, sont doublés de toute façon). Il faut le concéder, les versions françaises des Ghibli sont dans l'ensemble de très bonne qualité.

Pompoko
7.2
20.

Pompoko (1994)

Heisei tanuki gassen pompoko

1 h 59 min. Sortie : 18 janvier 2006 (France). Animation, Fantastique, Comédie dramatique

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

trineor a mis 5/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Celui-ci, je suis toujours un peu gêné quand je dois avouer que je le trouve à moitié raté, parce qu'il se trouve que par ailleurs il contient l'une de mes scènes favorites, tous Ghibli confondus : la procession des yōkai – monstres et fantômes japonais typiques – un peu après mi-film, qui est un pur feu d'artifice de psychédélisme, de créativité, où se mêlent, de façon très ambivalente et presque perturbante, de l'humour, de l'effroi, du grotesque, du merveilleux. Et ce n'est même pas que l'image de ces monstres étranges défilant gaiement dans les rues comme un soir de carnaval, qui provoque le temps de la scène l'impression de passer dans un état semi-onirique : c'est surtout l'anormalité parfaitement soupesée des réactions des humains – qui pour certains acclament et rient – face à tout ce cortège de créatures magiques en train d'envahir la ville.

Petit détail qui ajoute au charme de la scène, et que les amoureux de Ghibli n'auront probablement pas manqué : Takahata profite de ce bestiaire pour donner une accolade à Miyazaki en glissant entre ses monstres Kiki sur son balai, Porco Rosso dans son avion rouge, et Totoro sur sa toupie volante.

Pour le reste, je dois dire que j'ai toujours peiné à comprendre à qui Takahata avait bien pu avoir l'intention d'adresser cette histoire de tanukis mis en péril par l'expansion urbaine des hommes : c'est que ce que ça raconte est trop cruel et trop sombre (voire trop glauque, pour tout dire) pour être adapté à un public enfantin, mais que dans le même temps, la façon dont ça le raconte est bien trop saturée de gags balourds et de rhétorique didactique pour convenir à des adultes.

(La rupture de dernière minute de la diégèse par le petit tanuki s'adressant directement au spectateur pour lui expliquer la morale écologiste de l'histoire est manifestement le type de procédé qu'on utilise à l'attention de petits enfants, lesquels n'ont pas du tout leur place devant un film dont les héros finissent pour la plupart dans un tas de cadavres ensanglantés.)

En plus de quoi l'histoire me paraît à plusieurs reprises s'étirer inutilement et s'embourber. Et l'animation a beau être soignée, le sous-texte louable, quelques scènes touchantes, l'humour parfois mordant et bien trouvé, le film n'en reste pas moins, à mes yeux, inégal et maladroit – alors que Takahata ambitionnait probablement là son œuvre la plus foisonnante.

Panda Petit Panda
6.3
21.

Panda Petit Panda (1972)

Panda Kopanda

34 min. Sortie : 14 octobre 2009 (France). Animation, Jeunesse

Moyen-métrage d'animation de Isao Takahata

Les Contes de Terremer
6.2
22.

Les Contes de Terremer (2006)

Gedo senki

1 h 55 min. Sortie : 4 avril 2007 (France). Animation, Aventure, Fantasy

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki

Souvenirs goutte à goutte
6.9
23.

Souvenirs goutte à goutte (1991)

Omoide poro poro

1 h 58 min. Sortie : 31 octobre 2007 (France). Drame, Romance, Animation

Long-métrage d'animation de Isao Takahata

trineor a mis 4/10.

Annotation :

Je trouve ça intrigant de voir combien Takahata a pu tâtonner de longue date – et laborieusement, à mon sens... – pour modeler le langage délicat et juste dont son "Conte de la princesse Kaguya" représente la quintessence.

Parce qu'il y a déjà dans ces "Souvenirs goutte à goutte" quelques idées formelles pour traduire par l'image la teneur des souvenirs et celle de la nostalgie – le fait de passer d'une animation classique un peu terne pour le présent à des cadres aux bords estompés remplis de teintes pastel ou d'aquarelles pour les scènes remémorées. Il y a un désir louable d'approcher la beauté discrète des instants banals qui malgré leur banalité restent peupler la mémoire parce que nous les avons vécus dans une tranquillité routinière qui, avec le temps, a fini par prendre le parfum du bonheur. Sauf qu'à se contenter d'une banalité que rien dans le film ne rend ni particulièrement touchante ni particulièrement drôle (là où, par comparaison, l'humour de "Mes voisins les Yamada" parvient à capturer un vrai charme familier du quotidien), tout ici finit par être simplement insignifiant.

Il se peut tout à fait que j'aie manqué quelque chose, que je n'aie pas su bien saisir l'intention de Takahata, mais je ne vais pas mentir : j'ai vu ce film deux fois, et deux fois je l'ai trouvé chiantissime, mièvre, creux et interminable.

Chaque scène de souvenir porte en bannière sa volonté affichée d'être jolie, tendre et délicate, mais à l'arrivée on se retrouve avec des petites filles aux gros yeux mouillants qui courent en riant, des musiques sirupeuses tout droit sorties d'une série romantique, des ciels rose pastel consumés d'amour qui sont d'un kitsch achevé. Ça voulait donner dans le minimalisme et pour finir c'en fait trois fois trop, sans du tout réussir à sortir le spectateur que je suis de mon ennui profond. Restent un petit air de flûte dansant ou un chant traditionnel par ci, un joli paysage de campagne ou un champ de fleurs de safran par là, capables de m'extirper un semblant de curiosité du milieu de ma torpeur.

À quoi j'ajouterai cette remarque essentielle et profonde : je ne sais pas ce qu'il a pris à Takahata d'exagérer à ce point les fossettes des joues de ses personnages quand ils sourient... c'est grave flippant ! Ils tirent une de ces tronches, j'ai l'impression de voir le Joker. Rayon délicatesse, on a fait plus convaincant.

Le Royaume des chats
6.7
24.

Le Royaume des chats (2002)

Neko no ongaeshi

1 h 15 min. Sortie : 30 juillet 2003 (France). Aventure, Comédie, Fantastique

Long-métrage d'animation de Hiroyuki Morita

trineor a mis 4/10.

Annotation :

Ç'aura longtemps été le Ghibli que je trouvais le plus faible du catalogue, mais ça reste plutôt honnête, joli et drôle en tant que divertissement pour enfants.

Car même si l'ensemble est relativement creux, puéril, un peu épais, trop bruyant, et que l'animation est navrante si on lui fait la cruauté de la comparer aux merveilles qu'accomplissait le studio les mêmes années sur "Le Château ambulant" ou sur "Le Voyage de Chihiro", il n'empêche que, pour un film de si peu de prétention, du haut de sa toute petite heure dix, ça veille à rester plaisant et léger, à proposer de jolies musiques, de jolies couleurs, voire de jolis graphismes – on pensera volontiers à la maison à l'anglaise de Baron.

Où je demeure dubitatif, c'est sur l'intérêt qu'il pouvait y avoir à s'aventurer dans une relecture d'Alice au pays des merveilles, si c'est au final pour appauvrir à ce point l'œuvre de Lewis Carroll.

Parce que franchement, transbahuter Alice dans un royaume peuplé de chats, ç'aurait pu être une sympathique idée de départ pour dépayser le conte dans un référentiel culturel japonais et se le réapproprier comme "Ponyo" a su se réapproprier La Petite Sirène : de façon riche, neuve, inventive... Au lieu de quoi ce "Royaume des chats" se montre infichu de tirer parti de sa japanité ou de son idée de départ pour imprimer une quelconque originalité – ç'aurait aussi bien pu être un royaume de chiens ou de ratons-laveurs, à vrai dire, que ça n'aurait rien changé tant l'idée est inexploitée... et le film se contente, dans des ambiances très britanniques qui ne dépaysent plus rien du tout, de transposer la Reine de Cœur en gros matou cruel à demi dégénéré entouré par sa cour, le jeu de criquet en partie de golf, les sujets décapités en sujets défenestrés, etc.

Nulle part on ne voit ni de gain d'imagerie, ni de gain de sens. Et au passage l'on perd tous les épisodes précédant la cour de la Reine de Cœur – Humpty Dumpty, le thé du Chapelier et du Lièvre, le chat de Cheshire, Teedeldee & Tweedeldum – en même temps que l'on perd la vivacité du roman, sa créativité, son onirisme, sa part de malaise face au réel, aussi, et le génie de Carroll pour le jeu de mots.

Disons pour faire simple que, pris hors contexte, c'est un petit truc mignon auquel les enfants trouveront leur compte et qui jamais, par opposition à du vrai mauvais cinéma d'animation, n'est de nature à abrutir ; mais que ça n'a rien de la maturité d'un bon Ghibli et que, pour une adaptation, c'est très, très pauvre.

Souvenirs de Marnie
6.9
25.

Souvenirs de Marnie (2014)

Omoide no Mânî

1 h 43 min. Sortie : 14 janvier 2015 (France). Animation, Drame

Long-métrage d'animation de Hiromasa Yonebayashi

trineor a mis 3/10.

Annotation :

Qu'est-ce que c'est que cette jérémiade ?!
Je ne peux me résoudre à l'idée que ce machin niais et ouateux soit l'ultime long-métrage d'un studio qui toujours s'est distingué par sa vigueur, sa chaleur, sa créativité ; pas après la cime de pureté que représentait "Le Conte de la Princesse Kaguya" ; c'est juste pas possible ! Ils doivent conclure autrement !

Pour faire simple, j'ai trouvé ce "Marnie" abominablement fifille, plaintif, traînant, dépourvu de la fraîcheur et du charme que j'avais toujours trouvés aux autres métrages du studio. Ponyo, Chihiro, San ou Arrietty étaient des héroïnes universelles, qui se définissaient par leurs aventures et par leur liberté ; Anna et Marnie sont des modèles de féminité de maison de poupée, qui intériorisent leurs émotions, subissent leurs états puis geignent.

Par ailleurs, les derniers Ghibli avaient – dans la suite du virage amorcé ces dernières années avec "La Colline aux coquelicots" – pris le pli de délaisser le fantastique pour débusquer la magie nichée au sein de l'ordinaire, au point d'égaler par la simple farandole des lumières autour d'une mariée marchant de nuit ou par le grouillement joyeux des étudiants dans une bibliothèque, l'émerveillement des instants inouïs de "Chihiro", du "Château ambulant" ou de "Ponyo".

"Le Vent se lève", de ce point de vue, était miraculeux : Miyazaki y faisait la démonstration qu'il pouvait encore faire du fabuleux sans avoir nécessairement besoin de faire du fantastique.

"Souvenirs de Marnie", c'est l'exact inverse : la preuve qu'avec une histoire de gentil fantôme si plate, l'on peut revenir au fantastique sans que n'opère une once de magie ni de charme. Ne pas dénicher la magie dans l'ordinaire : juste rendre la magie ordinaire.

Loin de moi l'idée que ce soit dû à l'absence de Miyazaki ou Takahata : de Yonebayashi, j'avais adoré "Arrietty" qui était bourré de poésie, de fraîcheur, et je m'attendais à aussi bien pour celui-ci ; au lieu de quoi on se retrouve avec un truc d'une platitude et d'une langueur déprimantes.

Heureusement il reste la qualité des graphismes : la beauté du ciel étoilé ou du crépuscule ; celle des intérieurs calfeutrés... Mais même l'animation, pour ce qui est du mouvement, campe sur les standards faibles du studio, et paraît pauvrette à l'arrivée : trop de zones inanimées dans le cadre, peu de vie sur les visages et sur les corps, peu de fluctuation dans les formes.

Ça ne peut pas être l'au revoir officiel de Ghibli. Pas ça.

Je peux entendre l'océan
5.8
26.

Je peux entendre l'océan (1993)

Umi ga kikoeru

1 h 12 min. Sortie : 5 mai 1993 (Japon). Animation, Drame, Romance

film de Tomomi Mochizuki

Aya et la Sorcière
4.6
27.

Aya et la Sorcière (2020)

Āya to majo

1 h 22 min. Sortie : 18 novembre 2021 (France). Animation, Aventure, Fantastique

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki

trineor

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