Les meilleurs jeux vidéo de 2025 selon LeMalin
5 jeux vidéo
créée il y a 5 mois · modifiée il y a environ 2 moisClair Obscur: Expedition 33 (2025)
Sortie : 24 avril 2025. RPG
Jeu sur PlayStation 5, PC, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Impossible n’est pas français. D’un studio né cinq ans auparavant dans l’ignorance générale, Expédition 33 est un petit miracle dans l’industrie, une proposition audacieuse et ambitieuse peignant l’esquisse d’un avenir radieux. Il est le nouveau porte étendard du jeux vidéo français, celui capable de raviver les fantasmes du d’un vieux Paris coloré, exporter la marinière hors des frontières, raviver la flamme de la poésie, et donner une nouvelle raison de se battre aux trentenaires déprimés du pays.
Visuellement séduisant, musicalement enivrant, Expédition 33 tire sa force d’un univers fantastique de qualité qui n’a sans doute pas encore livré toute sa richesse ou ses secrets. Bien qu’imparfaite, son écriture sait toucher en plein cœur, traite du deuil et de la solitude avec beaucoup de justesse, questionne la valeur de l’art avec brio, et offre son lot de moments cocasses pour détendre l’atmosphère (aussi quelques malaises avec Sciel mais passons).
Décrit comme une lettre d’amour au JRPG, il est aussi un jeu d’action aux schémas de rythmes étudiés engageant pleinement le joueur lors de ses combats. Offrant une versatilité originale dans la manière de l’aborder, 33 séduit à la fois les stratèges en herbe amateurs de synergie entre personnages et les solistes valeureux adepte du "c’est lui ou c’est moi qui tombe".
Qu’importe la voie choisie, l’aventure n’oppose que peu de résistance et sauve les fesses de sa galerie d’adversaires avec un cap de dégâts arbitraire qui une fois brisé déclenchera une course aux millions se faisant la récompense -au demeurant très artificielle- des efforts du joueur pour ramasser des luminas en cours de chemin. Derrière la volonté appréciée d’offrir un large choix dans les possibilités de tout casser, les limites d’un équilibrage trop portés sur le spectacle se font sentir, et tout le travail abattu sur la qualité et la variété des boss s’en retrouve parfois bafoué. Système de pictos sans plafond autre que celui de la raison, statistiques de personnages inutiles, puissance sans commune mesure des contre-attaques, autant d’exemples d’éléments combinés à ranger dans les axes d’améliorations.
D’une qualité exceptionnelle pour une première, Expédition 33 passe à quelques coups de pinceaux de la toile de maitre. Ne boudons pas pour autant le plaisir de ce genre de rayon de soleil et célébrons le chemin désormais éclairé "pour ceux qui viendront après".
Hades II (2025)
Sortie : 25 septembre 2025. Action, Roguelike/Roguelite, RPG
Jeu sur PC
LeMalin y joue actuellement.
Annotation :
Confortablement installé sur son trône, Hades n’avait pas besoin d’une suite pour asseoir sa domination sur le genre mais s’est permis ce luxe pour satisfaire ses dévots, et la concurrence déjà en sueur face à la fureur des enfers ne pourra encore une fois que rendre les armes face à cette nouvelle démonstration de force.
Le nouvel objectif est simple : apprendre à tuer le temps. Littéralement. Plus ambitieux dans sa proposition qui s’enrichit considérablement tout en conservant ce qu’elle faisait de mieux, Hades II -pour bien honorer son nom- propose non plus une mais deux routes dissociées pour donc deux fois plus de boss à affronter, deux fois plus de biomes à visiter, et donc deux fois plus de plaisir?
En contrepartie bien sûr, c’est plus de personnages à rencontrer, et bien plus de ressources à collecter (et dépenser) durant une aventure encore plus chronophage (pour ne pas dire fastidieuse) où les victoires successives ne s’offrent qu’au bout d’un certain temps, et les amitiés se cultivent moins vite que toutes les graines semées dans le potager.
Blue Prince (2025)
Sortie : 10 avril 2025. Aventure, Réflexion
Jeu sur PC, Mac, PlayStation 5, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 8/10.
Annotation :
Un manoir, des idées, et pleins de mystères. Blue Prince est de ces jeux dont il vaut mieux ne rien savoir en franchissant la porte d’entrée.
Très vite capable de vous faire sombrer dans une paranoïa active où vous en venez à scruter chaque détail de l’environnement comme s’il était la clé d’un gigantesque coffre-fort, il impressionne par son architecture minutieuse, l’élégance de ses pièces, et la densité de secrets contenu au mètre carré. Passé une phase d’initiation présentant les règles de base tout en douceur, la quinzaine d’heures qui suit est un défilé de découvertes réjouissantes, de récompenses systématiques à la curiosité, et d’applaudissements de circonstance face à l’ingéniosité du seul cerveau derrière toute cette entreprise.
Vient ensuite une phase presque inévitable de frustration où la gestion de l’aléatoire devient une question centrale dans la progression. Si la notion de mauvaise run est somme toute relative en début de jeu où les possibilités sont multiples et les échecs toujours compensés par un gain significatif de connaissance, il en est autrement une fois un objectif identifié et poursuivi. L’accès voulu à la célèbre chambre 46 a le mérite d’offrir une flexibilité bienvenue et s’offrira sans problème même aux plus infortunés, mais d’autres cibles dépendant de conditions très précises mettront la patience dans le viseur. S’ajoute à cela des allées et venues somnifères, une méta progression très chronophage, et la répétition de tâches qui une fois dépourvues de leur mystère deviennent plus des corvées qu’un accomplissement.
Ne vous y tromper pas, la structure rogue like fait toute l’originalité et l’intérêt du titre, et sa fusion avec le puzzle game transpire d’intelligence et force le respect. Reste que malgré de malins moyens d’atténuer la part de hasard ou une dimension stratégique à ne pas complètement négliger, la sensation de contrôle du déroulement d’une partie ne sera jamais offerte au joueur même le plus persévérant. Face au vertige des secrets les plus secrets, même l’ouverture d’une soluce ne saurait lui économiser la charge de travail.
Adoubé par les rois des énigmes, le prince bleu n’a pas volé son sacre et fera sans doute date dans l’histoire du genre. Mais s’il est facile de céder à ses charmes n’oubliez jamais que c’est lui qui porte la couronne, et qu’il n’a que cure de votre temps.
Split Fiction (2025)
Sortie : 6 mars 2025. Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch 2
LeMalin a mis 7/10.
Annotation :
Le succès phénoménal d’It Takes Two n’a pas rassasié le studio Hazelight déjà prêt à servir une nouvelle fournée de bonne humeur et donner l’occasion aux joueurs de remettre le couvert avec un(e) partenaire en s’embarquant dans une nouvelle aventure coopérative taillée sur mesure.
A l’instar de son prédécesseur, Split Fiction tire sa force de la variété et du renouvellement constant de ses situations. Sûr de son fait -ou du moins conscient de l’efficacité de sa formule- il n’offre pas le même effet de fraicheur mais continue de nous inonder sans relâche de bonnes idées, parfois anciennes parfois nouvelles, ou parfois (souvent) même directement piochées dans d’autres jeux à succès (le génial détour Fall Guys au pays du dentiste).
La plus grande surprise est à trouver dans la gestion du rythme, choisissant de faire parler un budget plus confortable en ne relâchant presque jamais la pédale de l’action. Si l’aventure ne laisse que peu le temps de s’ennuyer, cette orientation grand spectacle (n’évitant pas quelques écarts de surenchère) se fait au détriment de toute perspective d’exploration ou de simple balade dans un environnement plus ouvert. Si bien qu’il faudra se tourner vers les histoires secondaires -encapsulées dans petites bulles soigneusement espacées et quasiment inratables- pour profiter régulièrement de respirations bienvenues.
D’un point de vue direction artistique, l’alternance trop calculée entre science-fiction et fantasy de supermarché ne fera pas rêver les amateurs des deux genres, se contentant le plus souvent du degré 0 de l’originalité à l’image d’une B.O désespérément sans idées ne venant jamais aider. Il faudra attendre le tout dernier chapitre pour enfin voir le mélange émulser dans un bouquet final explosif faisant regretter de ne pas pouvoir profiter plus tôt ou plus longtemps de cette créativité.
Reste le cas de l’écriture, déjà au rabais dans It Takes Two et ici tout aussi dépourvue de subtilités, ratant l’occasion de s’exprimer sur un sujet pourtant pas inintéressant et actuel en accumulant des pavés de clichés qui ne soulageront pas vos oreilles déjà douloureusement remplies de drama pleins de gros sentiments. Heureusement, les deux stéréotypes servant d’héroïnes ont le mérite de ne pas tout prendre au sérieux et s’offrent quelques séquences drolatiques (le merveilleux village des cochons) ou instants cocasses (le déjà culte captcha code de l’autodestruction) pour contrebalancer.
Sword of the Sea (2025)
Sortie : 19 août 2025. Action-Aventure
Jeu sur PlayStation 5, PC
LeMalin a mis 7/10.
Annotation :
Le nouveau bébé de Giant Squid s’inscrit une fois de plus dans l’héritage de Journey, dont il reprend les codes esthétiques (le style Matt Nava), musicaux (la patte Austin Wintory) et narratifs. Abzu étant passé par là, les créatures aquatiques sont de sortie tandis que la mer reprend aussi ses droits et inonde les environnements de magie et poésie.
Du plus récent The Pathless -échec relatif de son état- le studio reprend l’idée d’espaces de jeu plus larges, et l’emphase sur une mécanique de déplacement centrale et fort plaisante. Il délaisse en revanche sans regrets la grande répétitivité de sa structure pour revenir sur une expérience contenu de quelques heures se sirotant comme un cocktail sur un transat.
De manière étonnante, l’aventure n’est pas complètement dénuée de rejouabilité. Le plaisir indéniable du surf combiné à la présence d’un NG+ -donnant enfin une utilité aux tricks- motivera peut-être certains passionnés de la glisse à (re)faire défiler les panoramas avec vitesse et amour du style. Les collectables -bien que trop nombreux- sont le plus souvent sympa à dénicher et feront gagner aux plus acharnés le pouvoir ultime pour tout casser. Les amateurs de sensations fortes ne se feront en revanche pas berner par la présence d’un compteur de points à la sortie ou d’arènes de freestyles faussement compétitives faisant au mieux l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.
Sorte de synthèse d’un savoir-faire accumulé sur une décennie, Sword of the Sea séduit mais ne surprend pas son monde. Le chemin balisé du héros et les motifs émotionnels resucés peineront à émouvoir le pèlerin averti lors du climax au demeurant très réussi d’un point de vue du spectacle. Pas un choc digne de marquer les esprits ni même une évolution pour le genre mais une aventure épurée et maitrisée de la part d’un studio se contentant de faire ce qu’il sait faire de mieux.


