Les chansons de Porcelain Raft me font penser à des bordels sonores : instruments dans tous les sens, synthés, reverb, et sa voix androgyne (on se demande d'ailleurs si il ne souffle pas dans un ballon d'hélium avant d'enregistrer ses chansons). Le premier single Put Me To Sleep fait facilement penser à ses anciens titres, Tip of Your Tongue en tête.

C'est dès le second titre de l'album, Shapeless & Gone, qu'on se laisse facilement entraîner : grâce aux chœurs, aux variations de rythme et à la voix (très) changeante.

Les titres au rythme plus lent (Is It Too Deep For You) rapelle son dernier EP Fountain's Head.

Sa musique n'octroie pas de temps mort, laissant en permanence une ambiance brumeuse : avec ça, pas difficile de me séduire. Il y'a du bruit dans tous les sens, ça bouge, c'est presque enfantin. On aurait envie de se rouler par terre, sauf qu'on remplacerait le sable par des paillettes : sa musique étincelle. Ecoutez Unless You Speak From Your Heart pour briller de mille feux.

The End Of Silence, un peu plus épuré, mais pas moins lo-fi pour autant, illustre encore les changements de voix de Mauro Remiddi. Celle-ci, un peu fragile, mais cachée derrière les machines, émeut tout de même. If You Have A Wish ravira les amateurs de chillwave, où les nappes instrumentales prennent plus de place que la voix.

Je zappe un peu vite Backwords, qui fait office de la-balade-de-l'album. Un peu trop lent à mon goût. Je me rattrape avec Picture, balade aussi, mais seulement au début. Ceux qui aiment ce titre, aimeront aussi celui qui clôt l'album : The Way In. Il monte en puissance, à la manière des plus jolies chansons de Youth Lagoon.

Les chansons de Strange Weekend n'ont pas le même effet coup de coeur instantané que pouvaient avoir Tip of Your Tongue ou bien Dragonfly. Il manque aussi une ou deux chansons qui pourraient emmener cet album vers le haut... Mais celles-ci se laissent écouter facilement, et je suis sûr que le disque ne sera pas oublié dans les prochains mois.
pinkfrenetik
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le 5 févr. 2012

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