Dans un documentaire sur Neubauten, Bargeld a dit : "Je ne me vois pas dans un fauteuil avec des charentaises à mes pieds... Mais jusqu'à un certain point quand même". Il y a chez Neubauten une sérénité et une pérennité qui s'est instaurée sous la coupe de son chef d'orchestre. Le fait que les autres restent, c'est parce qu'ils peuvent multiplier des projets alternatifs avec d'autres groupes mais aussi servir de Neubauten comme d'une tribune avant-gardiste, c'est-à-dire savante et de recherche fondamentale.
Malheureusement, s'il est une habitude de faire la révolution dans ce groupe hors du commun, il est certain que l'habitude ait pris le dessus sur son mouvement. Que dire de ce joyau ? Qu'il vole vers l'extrême-orient ? Qu'il penche vers l'ésotérisme ? (Petite digression people, Bargeld s'est marié avec une chinoise entre temps, s'est installé à San Francisco, puis à Pékin en passant par Berlin, il a eu une fille, il ne fume plus depuis 7 ans et n'est plus végétarien ; l'embourgeoisement ultime !)

Que peut-on dire de cet album sinon qu'il est le reflet du ronronnement depuis l'année 2000 ?

Compte tenu de ce remue-ménage dans la routine plutôt dandy-libertaire, Neubauten a construit son album un peu plus différemment que les autres. Cela semble normal, non ?
Les chansons sont bien mais elles demeurent sans audace. Neubauten sans son audace ne crée pas de percussion. Il faut que le marteau-piqueur frappe le sol pour le fragmenter. J'attends la même chose dans mon audition.

Toutefois, je (re)découvre, au-delà de ma déception de l'album dans son entièreté, les chansons une à une. Elles ont plus d'impact séparément.

C'est le premier album qui à mon sens manque d'unicité.
Andy-Capet
6
Écrit par

Créée

le 21 déc. 2012

Modifiée

le 11 juin 2013

Critique lue 242 fois

2 j'aime

Andy Capet

Écrit par

Critique lue 242 fois

2

Du même critique

Into the Wild
Andy-Capet
2

Un connard de hippie blanc en liberté

Sur Into the Wild, je risque d'être méchant. Non, en fait, je vais être dur. Parce que j'assume totalement. C'est autant le film que ce qu'en font les admirateurs de ce film qui m'insupporte. Que...

le 27 janv. 2014

66 j'aime

71

Disneyland, mon vieux pays natal
Andy-Capet
7

Achète-moi un conte prêt à raconter

En tant qu'ancien travailleur de Disneyland, je ne suis jamais senti à ma place dans ce milieu. Tout ce que je voulais, c'était travailler en m'évadant. Ce fut le contraire. J'ai perdu mon innocence...

le 26 avr. 2013

60 j'aime

42

RoboCop
Andy-Capet
9

Leçon cinéphile adressée à tous les faux-culs prétentieux.

L'humour satirique et grotesque dans Robocop est une porte infectieuse pour laisser entrevoir autre chose que du pop corn pour petit garçon, une porte qui laisse un aperçu de cette société tyrannique...

le 10 déc. 2013

49 j'aime

38