Envoûtant

Vous êtes pressé et n'avez le temps d'écouter que 2 morceaux :
- 12 : Vide Cor Meum
- 10 : The Burning Hearth

Il faut arrêter de penser aux percussions tonitruantes et aux cuivres assourdissant dès qu'on dit Hans Zimmer. Même si c'est justifié, il faut arrêter.

En effet voici un petit bijou qui mettra les partisans du "Zimmer fait toujours la même chose" dans l'embarras. La BO d'Hannibal, réalisée un an après celle de Gladiator, surprend par la scission qu'elle opère avec les idées reçues sur le musicien. Elle est élégante, mélancolique, et envoûtante. Comme Hannibal Lecter. C'est le caractère du personnage qui se cache dans la plupart des morceaux (et non seulement à travers les répliques reprises du film, dont on regrettera la présence à 3 reprises...). Si le film ne lésine pas sur la violence et le sang, la musique met l'accent sur toutes les autres dimensions du personnage : ses sentiments pour Clarice (les chœurs féminins de Dear Clarice), son élégance et sa délicatesse (les cordes de Burning Heart), son érudition (les chœurs en latin de Vide Cor Meum et Let My Home Be My Gallows, la reprise de l'Aria de Capo de Bach)...
L'horreur et la romance se sont rarement si bien mêlés, le pic étant atteint avec "Gourmet Valse Tartare", belle reprise du Beau Danube Bleu s'achevant sur le thème du personnage éponyme (à noter que ce morceau culte est joué pendant que

).

Seul regret : les répliques d'Anthony Hopkins dispersées ça et là dans 3 morceaux, qui auraient pu s'en passer (ses intonations sont délicieuses, mais quand j'écoute une B.O. je veux écouter de la musique, laissons les dialogues au film quoi).