In Waves
6.9
In Waves

Album de Trivium (2011)

Rien qu'avec une pochette pareille, il est impossible de penser une seule seconde que cet album puisse être un fiasco, un ratage, ou un mauvais clone de Shogun. Non In Waves est à mes yeux l'album ultime de Trivium, celui-qui respire le plus le Metal moderne à la Trivium, celui qui exploite les meilleures capacités du combo, celui qui dépasse tout les autres, tant cet album est synonyme de maturité.

Soyons court mais précis, cet album en plus de reprendre à peu près tout les éléments qui ont pu faire la gloire des albums précédents (Le metalcore pas piqué des hannetons des 2 premiers albums, la performance technique thrash de The Crusade, la machine à tubes Shogun) en rajoute encore une couche, et étonne par son originalité, et surtout sa grande classe.

Prenez cette pochette par exemple, une sobriété de fort bon aloi, juste le logo du groupe, derrière cette petite perle graphique, et l'album froidement encastré au centre. La marque des grands groupes, je vous le dit! Et le contenu de l'album est tout simplement une énorme baffe, Trivium nous emmène gentimment au début de son voyage avec une intro mystérieuse et annonciatrice d'un big bang. Ce big bang, "In Waves" nous l'assène en pleine tronche. Ce IIIIIIN WAAAAAAAVES restera dans bien des mémoires! S'en suit un riff typiquement thrash, syncopé et brutal. Le ton est donné, la violence sera de mise dans cet album et la mélodie se fera froide mais imparable. In Waves est très certainement la meilleure chanson du disque, les différentes parties s'enchaînent de manière tout à fait cohérente, et on ne parvient pas à décrocher. Le refrain est tout simplement sublime, les soli sont encore une fois ahurissant de maîtrise technique, mais était-il besoin de se questionner quant au talent des deux virtuoses que sont Matt Heafy et Corey Beaulieu?
A propos de line-up, sachez que Nick Augusto remplace Travis Smith à la batterie, ce qui est moins anecdotique qu'il n'y paraît, le jeu de Nick semble plus miser sur la technicité et la complexité que son prédecesseur qui était plutôt un adepte de la rapidité, cela se ressent tout au long de l'album, mais le changement est loin d'être radical!

In Waves est un album tout ce qu'il y a de plus homogène, mais là ou Shogun comportait des tubes, In Waves comporte des bijoux. Le grand défaut de son grand frère était son aspect tape à l'oeil et ses morceaux de "remplissage" qui avaient tendance à laisser l'album s'essouffler. Ici TOUT est de qualité, certes plus ou moins variable, mais rien n'est à jeter. "Inception of the End" et "A Skyline's Severance" par exemple font bien le boulot, "Watch the World Burn" et "Built to Fall" sont les gros tubes, et ont bien entendu eu droit à leur sortie en single. Mais le Big 4 d'In Waves est constitué du morceau titre, de "Caustic Are the Ties that Bind", "Forsake not the Dream" et "Of All The Yesterdays". Commençons par le dernier cité puisqu'il est la première véritable ballade de Trivium, et une vraie réussite, car c'est un exercice en général assez périlleux. Ce titre est mélancolique à souhait et monte en puissance. "Forsake not the Dream" est le morceau 100% énergique et ne laisse aucun moment de répit. Sachant que la musique de Trivium est essentiellement basée sur un mélange de Thrash et de Heavy mélodique, ce morceau est la parfaite démonstration que le combo floridien excelle dans ce domaine. Quant à "Caustic Are the Ties that Bind"... Jamais Trivium n'avait été aussi inventif sur un morceau, la force principal de celui-ci résidant dans son très surprenant break. On part d'une structure rageuse aux riffs acérés comme le groupe à l'habitude de nous pondre, mais au milieu de la chanson, nous voilà brutalement coupés dans notre élan pour arriver finalement presque logiquement à un long passage calme des plus savoureux. Porté par des arpèges délicats et la très belle voix de Matt Heafy, "Caustic Are the Ties that Bind" explose et se termine avec un solo magnifique. Assurément une perle incontournable de l'album. Enfin "Dusk Distmantled" et "Chaos Reigns" sont les spécialité bourrinesques du chef, l'un assez orienté death mélodique et l'autre beaucoup plus tendant vers le thrash explosif.

Ouf! Beaucoup de choses à dire sur cet album, car chaque morceau bénéficie d'un véritable effort au niveau de l'inspiration. Trivium a été très ambitieux sur cet album, et n'a pas fait l'erreur de se reposer sur le succès commercial que fut Shogun. Le groupe a travaillé énormément sur cet album et pas seulement les morceaux en eux-mêmes, mais aussi sur scène, en dehors avec les clips vidéos (je pense notamment au clip d'In Waves qui est très réussi visuellement), la pochette évidemment... In Waves est la preuve même qu'en musique comme ailleurs, le travail paie. Maintenant Trivium aura dans le futur, la lourde tâche de confirmer cet album, voire faire mieux. Mais contentons-nous de cette perle pour le moment!
EddieMetalThunder
8

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Créée

le 22 janv. 2013

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