Un tome plus classique dans les codes de la piraterie

Déjà le cinquième tome pour « Barracuda ». Scénarisé par le vétéran Jean Dufaux et dessiné par le novice Jérémy, cette série de pirates a créé la sensation dès le départ avec son dessin splendide et son scénario impitoyable. Mais une fois quatre tomes derrière, comment éviter que le tout s’enlise inéluctablement ? Car on sait bien qu’une série qui fonctionne bien est souvent rallongée. Est-ce le cas ici ? Le tout est publié chez Dargaud sous la forme d’un album classique.


Le titre de l’ouvrage spoile un peu l’histoire en s’intitulant « Cannibales »… Toujours est-il qu’on plonge réellement dans l’histoire de base autour du capitaine Blackdog et du diamant du Kashar. Jean Dufaux nous avait habitués à donner à chaque tome son unité. C’est le cas ici. Malgré quelques événements sur l’île de Puerto Blanco, l’essentiel de l’ouvrage se passe sur une île perdue peuplée de cannibales.


Encore une fois, les auteurs utilisent les codes classiques de la piraterie pour nous séduire. Île perdue, cannibales, maladies, recherche de trésor, trahisons… Le tout se lit avec plaisir. Malgré tout, le propos est moins fort que dans les tomes précédents. Les personnages évoluent désormais moins et on se retrouve dans une action/aventure classique. On pense à Barbe-Rouge par moments.


Après avoir passé beaucoup de temps sur Puerto Blanco (ce qui semblait finalement le thème de la série malgré la référence au navire Barracuda), on s’en éloigne donc. Malgré tout, la fin du livre donne l’idée d’un final sur l’île (le tome 6 doit clore le récit). Nous avons donc ici un tome de transition.


C’est Blackdog qui donne ici de la puissance au récit. Sa gueule, son caractère, son obsession en font un personnage fort. Très peu présent après le premier tome, il revient pour mieux terroriser tous les autres protagonistes. Véritable fantôme, il est le facteur X de l’histoire : incontrôlable et dangereux.


Au niveau du dessin, Jérémy continue de nous enchanter avec des planches de toute beauté. Il n’hésite pas à jouer des couleurs, mettant en valeur les rouges de façon obsessionnelle. Ses ambiances sont réussies et ses personnages ont tous des gueules bien identifiés. Cependant, je l’ai trouvé un peu moins marquant, mais peut-être est-ce seulement que je me suis habitué à son style. Un auteur qui s’est révélé dès le premier tome et qu’on aura le plaisir de retrouver dans d’autres séries plus tard.


Ce tome 5 m’a laissé un peu sur ma faim. « Barracuda » commençait à s’essouffler et le sixième et dernier tome arrivera à point nommé. Tout est désormais bien posé pour un final en apothéose. En espérant que les auteurs arriveront à refermer les nombreuses histoires secondaires qu’ils ont développées. Quant aux personnages, on se demande bien qui arrivera à survivre à la boucherie qui s’annonce !

belzaran
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le 23 juin 2015

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belzaran

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