Le marché des comics est une vraie guerre en termes de concurrence. Aux Etats-Unis, tout se joue entre DC et Marvel ; sans oublier bien sûr les plus petites maisons d'édition. Et ce combat a des répercussions en France, puisque depuis 2012, deux éditeurs s'opposent : Urban et Panini. Le premier domine le terrain de la librairie tandis que le second gagnait aisément les batailles sur le plan de la presse. Seulement, voilà : Rebirth a permis un nouveau départ à la filiale de Dargaud.


Panini se devait donc de contre-attaquer en redémarrant la plupart de ses magazines au numéro 1, parce que ça se vend mieux qu'un numéro 13. Alors, autant profiter de la fin de Civil War II pour le faire, d'autant que chez les Américains on a eu droit à **Marvel Now*. Qui a dit que ce n'était pas très inspiré ? Comme en plus toutes les séries publiées dans le magazine ne redémarrent pas forcément à zéro et qu'il y en a beaucoup, ce n'est pas hyper-accessible à un nouveau lecteur.


Iron Man & Avengers 1 s'ouvre sur un "épilogue" de Civil War II, qui nous présente un Tony Stark comme on l'aime, en proie et au doute, deux semaines avant la fin du conflit. C'est vraiment très bien écrit, parce que Brian Michael Bendis connaît le personnage mieux qu'aucun autre auteur, et les dessins de Mike Deodato Jr sont sublimes, suivant parfaitement la narration. Mais ça ne fait pas vraiment suite à la Guerre Civile. Et ça n'a pas d'intérêt pour un néophyte.


Infamous Iron Man s'impose, elle, comme une véritable conséquence de Civil War II. Les dialogues de Bendis sont savoureux, les dessins de Alex Maleev ne sont plus à présenter et ce premier numéro est parsemé d'idées excellentes. Cependant, contrairement à ce qu'il se passe dans Action Comics où les motivations de Lex Luthor sont très claires, ici il n'est pas encore facile de comprendre pourquoi Fatalis veut devenir Iron Man. Affaire à suivre.


The Mighty Captain Marvel est, indéniablement, la bonne surprise du magazine. Avec ce numéro 0, Margaret Stohl présente habilement le contexte post-Civil War II pour que tout le monde puisse comprendre. Surtout, elle le fait à travers les yeux d'une Carol Danvers très attachante et humaine, combattante à l'extérieur, qui cache une âme sensible. C'est sublimé par les dessins de Ramon Rosanas et les somptueuses couleurs de Rachelle Rosenberg.


Civil War II n'a pas bouleversé tout l'univers Marvel. Thor, par exemple, avait des préoccupations plus importantes que savoir s'il fallait se servir d'un Inhumain pour prédire le futur. Préserver l'équilibre d'Yggdrasil et lutter contre son cancer a pris pas mal de temps à Jane Foster. Et Jason Aaron enclenche une nouvelle étape dans sa Guerre des Royaumes, mettant en scène un baroud d'honneur pour aller taper Malekith. Toujours aussi épique et juste.


Sam Wilson a dû lutter contre des extrémistes intimement persuadés qu'il n'était pas digne de porter le bouclier de Captain America. Le combat est loin d'être fini, puisque Nick Spencer continue de dépeindre l'Amérique de Trump dans ce nouveau chapitre riche en enjeux politiques, tout en préparant discrètement un arc centré sur la confrontation entre l'ancien Faucon et son mentor : Steve Rogers.


Justement, Captain America : Steve Rogers est sans doute la série la moins accessible de tout le magazine. Difficile d'avaler pour un nouveau lecteur que Cap' est un agent de l'Hydra, alors que si on a lu les précédents numéros, ça semble extrêmement logique. Un nouveau plan se met doucement en place, les "flashbacks" sont plaisants à lire et Spencer se sert, une nouvelle fois, du symbole chéri de l'Amérique pour aborder de façon divertissante la montée des extrêmes.


Le premier tome d'Iron Man & Avengers est plaisant à lire : il conserve même son titre de meilleur magazine publié par Panini Comics. Pour autant, l'affubler d'un numéro 1 n'est pas nécessairement une bonne idée, car hormis The Mighty Captain Marvel et, dans une certaine mesure Infamous Iron Man - encore que... - les séries avancent la continuité de ce qui a été fait précédemment. Le début de nouveaux arcs marque un tournant, mais pas un point de départ idéal.

Emmessem62
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le 3 juil. 2018

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