La dure jeunesse de Kriss de Valnor me tient en haleine, quelque part entre Les Misérables, Sans-famille et Les 12 tigres du Bengale. Une pauvresse qui ne se résigne jamais et que le suicide de sa mère a finalement libéré de ses seules attaches. Depuis, c'est la roue libre, et les gens morflent. Les innocents se font dépouiller et les ordures dépecer. Évidemment, tout n'est pas aussi simple au royaume de la Vengeance aveugle, et les choses tournent parfois mal pour celle qui a décidé de prendre la vie à la gorge... mais ça n'est pas le genre à se morfondre trop longtemps. Une petite vignette de coup de mou et c'est reparti comme en 14 ! Finalement, la grande vertu de ce diptyque, c'est de montrer que la compréhension peut apporter davantage que le pardon... J'en étais persuadée depuis longtemps sans trouver d'argument pour étayer mon intuition; dorénavant, je recommanderai simplement la lecture de ces 2 tomes et ça sera réglé. Blague à part, le graphisme de De Vita fait merveille dans les rebondissements de la cavale de cette furie de Kriss, car il est plus anguleux et dynamique que celui de Rosinski ou de ses successeurs, et apporte à l'histoire une finesse ambiguë et un lustre moderne du meilleur effet, qui contrebalancent un peu ce que le scénario peut comporter de références littéraires. Bref, un bien joli cocktail.