Une lecture sympathique mais par moment laborieuse
Il faut savoir que ce septième tome est censé entamer la seconde partie de ce comics après une pause plus ou moins longue des auteurs pour se consacrer à d'autres projets.
Le projet annoncé est de faire de celui-ci un ouvrage qui peut attirer de nouveaux lecteurs tout en continuant à plaire aux anciens. J'avoue trouver totalement absurde l'idée de vouloir attirer de nouveaux lecteurs avec un septième tome. Peut-être suis-je trop maniaque pour comprendre l'intérêt pour un lecteur de ne pas commencer une série de comics par le premier opus.... L'importance de rester toujours plus ou moins accessible, pour pouvoir prendre le train en marche, dans le cadre d'une série a du sens puisque le phénomène du zapping peut permettre la découverte hasardeuse de la série, mais pour des romans ou comics....
Bref, pourquoi parler de ça, car je trouve que ce tome a en effet un véritable problème de rythme. Il semble ne faire qu'introduire son nouvel arc, l'histoire prend de l'élan pour la suite que j'attends donc tout de même. Bon alors ce problème de rythme n'est pas très grave, en réalité il aurait été convenable s'il avait été le premier tome d'une série. Mais nous en sommes au septième tome et jusque-là malgré le procédé des ellipses temporels entre chaque tome, il y avait une impression de vraiment poursuivre une intrigue.
Finalement la mort du mari de Pearl dans le tome précédent et sa vengeance ont vraiment marqué la fin d'un arc, de la première partie de l'histoire. Et j'avoue que je ne m'attendais pas à cela, car je l'avais toujours considéré comme un personnage secondaire destiné à mourir. Le problème de rythme vient autre selon moi de la transition un peu illogique entre deux arcs à travers la fin d'un personnage secondaire.
La lecture de ce tome reste sympathique. Il est très agréable de retrouver encore Skinner Sweet et Pearl. Les deux personnages sont toujours aussi intéressants à suivre et d'une certaine manière attachant. Si tant est qu'on puisse qualifier Skinner Sweeet d'attachant. Ils subissent d'ailleurs une légère évolution qui semblent les rendre plus doux ou du moins plus raisonnables, moins ambitieux. Chacun finalement semble s'être éloigné des grands enjeux, pour se consacrer à de plus humbles. Cette évolution est très intrigante car là encore les auteurs annoncent vouloir dans cette seconde partie de l'histoire amorcer des enjeux plus importants. Ce n'est plus seulement le destin de quelques vampires qui sera en jeu, mais celui de l'Amérique. L'idée donc de les ancrer d'abord dans un quotidien plus stable pour les motiver à défendre un pays est donc assez bien amenée d'un point de vue psychologique et implicite.
Restent cependant deux défauts, dont l'un explique que ma note soit de six et non de sept (note que j'attribue à un divertissement honnête de part en part). Premièrement je ne sais, si mes goûts ont évolué ou non, mais j'ai trouvé les dessins moins travaillés, moins léchés et donc plus grossiers, moins beaux. Tout en restant efficaces, je n'ai pas pis de réel plaisir aux images elles-mêmes. Mais ce qui m'a le plus agacé et qui a rendu ma lecture véritablement laborieuse, c'est la fin du numéro qui nous présente des pages entièrement écrites nous livrant le journal d'un clampin. Cette idée et sa réalisation sont des erreurs impardonnables pour moi. Premièrement la police d'écriture est illisible et ressort très mal sur la couleur du manuscrit jauni. C'est un calvaire à déchiffrer. Deuxièmement finalement ces pages de récits n'apportent quasiment rien à l'histoire, vous pouvez les passer sans perdre grand chose. Le problème, c'est qu'il faut les avoir lues pour savoir qu'on ne perd rien à les lire.... Troisièmement, c'est mal écrit ! J'adore la littérature, les romans, et j'adore Snyder en tant que scénariste ! Mais écrire un scénario de comics n'a rien à voir avec le fait d'être un véritable écrivain, un romancier ! Alors que Snyder, mon scénariste préféré, brille en tant que conteur narrateur, quand il scénarise des comics, il devient médiocre lorsqu'il s'agit de faire valoir un style proprement littéraire. Ce sont deux média différents, qui nécessitent des talents différents. Arrêtons de tout mélanger, au risque de voir s'accumuler les mauvais romanciers, et les mauvais comics.
Malgré tout, j'attends vraiment la suite. Je suis très curieux, même si je reste très dubitatif sur la tournure du scénario qui fait intervenir un peu trop de créature fantastiques à mon goût ! Le bestiaire risque de devenir trop baroque à mon goût et partir dans tous les sens ! C'est inquiétant mais j'ai envie de faire confiance à Snyder !
