De la volonté emeraude à l'effroi doré : la lente descente aux enfers des idôles d'antan ...

Continuons notre petite rétrospective sur les comics "Injustice". Les deux premiers tomes, prodigieux, posaient le ton : du sang, des morts, des blessés, de la souffrance, le tout sans sexe ni argent. En gros, c'était putain de couillu, surtout en connaissance de cause : les comics se permettent rarement de massacrer leur univers, de le chambouler au point que Game of Thrones passerait pour un conte d'amour et d'eau fraiche, pour une réunion des plus beaux et sympathiques princes de chez Disney.


Le résultat est détonnant : après un excellent tome de transition, voilà que nos tarés de héros déchus reviennent encore plus forts, cette fois ci armés de Sinestro et de son Sinestro Corps. L'explosion est imminente : tous croient qu'ils vont gagner, mais tous ne gagneront pas. Là est le drame de la saga : ces héros que nous connaissons tous, et que nous apprécions, s'affrontent dans un combat, mais un combat à mort.


Devenus gladiateurs ( encore que les gladiateurs mourraient très rarement, contrairement à ce que nous laisse penser le cinéma ), des idoles assoiffées de sang, tous se combattent avec haine et violence, jusqu'à finalement aboutir à un résultat déchirant de tristesse et d'intensité. Il n'aura pas été rare de me voir lâcher ma petite larme, à la mort de tel ou tel personnage. Faut le dire, la mythologie DC en prend un coup, et même si c'est un univers parallèle, j'en ai rien à battre, l'idée est prodigieusement burnée.


Le tome est d'ailleurs clairement basé sur la relation conflictuelle entre Hal Jordan et Sinestro; diablement bien écrite, avec ce qu'il faut de mensonges et d’ambiguïté, elle énervera autant qu'elle sera en mesure de choquer le lecteur. Cela, on le voit dès la couverture même de l’œuvre : torturé par sa soif de pouvoir autant que par sa peur de perdre ses proches, Jordan semble tiraillé entre deux feux, entre le bon et le mauvais, entre la lumière et le côté obscur. Mais je m'égare; la mythologie dont je parle n'est pas la bonne.


En soit, le tome est plutôt irréprochable : l'écriture est terrible et intense à t'en faire péter la rétine, les dessins sont homogènes, détaillés et épiques, les couleurs sont magnifiques, tout comme l'encrage et les dialogues, tandis que le nouveau look de certains personnages ne déçoit jamais, promettant du neuf et de la violence animale pour la suite. "Injustice" se trouve décidément au dessus des autres sagas de chez DC ( mais c'est simplement subjectif comme remarque, je le reconnais ), prouvant, à chaque case, sa maîtrise des émotions, du rythme et des enjeux dramatiques.


A noter, néanmoins, un dernier épisode qui, après la lecture complète du tome, se trouve rapidement dans le hors-sujet, faisant une sorte de non-sens dans la psychologie de Jordan. Dommage, même si cela n'empêche pas le tome d'être un véritable chef-d'oeuvre. A lire, un must have, d'une puissance unique, atypique et introuvable ailleurs.

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le 7 avr. 2016

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FloBerne

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