Aphrodisia - Druuna, tome 6 par Alligator

Encore une fois très verbeux, ce 6e album semble compiler ou résumer une bonne partie de l’intrigue. Comme pour y mettre un point final. A la fin de l’aventure, on a l’impression d’avoir bouclé là la boucle, d’en avoir fini avec l’univers onirique de Lewis que mêlait les souvenirs et les tréfonds des âmes de nombreux personnages. Les deux albums qui restent seront-ils toujours aussi confus?


Celui-ci, à force de questionnements déjà posés à plusieurs reprises dans les tomes précédents, interdit une lecture vraiment fluide. Les allers-retours entre réel et rêve sont toujours aussi complexes et n’aident pas vraiment à donner de la cohérence à l’ensemble. Cependant, Serpieri semble avoir alléger les situations, au moins dans le nombre.


Les ingrédients de la recette “Druuna” sont toujours là : sexualité, monstruosité, onirisme, espace et décors grandioses, mondes en perdition. J’ai toutefois le sentiment que l’érotisme est un peu moins sollicité. Il se cantonne à deux ou trois épisodes très localisés dans le récit, particulièrement corsés, j’en conviens, mais la majeure partie de l’ouvrage est bien dévolue aux questions métaphysiques des personnages et à cette errance sans fin.


De grandes cases offrent aux décors de magnifiques écrins qui présentent les situations avec précision et également une poésie de plus en plus désespérée. Le travail sur les couleurs me paraît même encore plus soigneux et maîtrisé, plus sûr. Esthétiquement, peut-être que ce Aphrodisia est l’album le plus convaincant. Le travail de Serpieri est épatant. L’on sent que le dessinateur prend plaisir. La lecture s’en ressent dans la mesure où l’on s’arrête très souvent sur certaines cases pour en admirer la finesse et la richesse du dessin ou de la colorisation.


Visuellement magnifique, ce 6e album paraît confus et les larges bulles explicatives essaient maladroitement d’éclairer le fil narratif. Je préfère tout de même retenir la forme tellement enthousiasmante.


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Alligator
7
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le 21 juin 2017

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