De la mort surgit la vie, et chaque nouvelle vie apporte l'espoir en un avenir meilleur.

Voilà enfin ce qui est considéré comme l’un des plus grands arcs de l’Histoire des comics, un arc qui non seulement dépoussiérera DC mais qui restera un précédent et un concept souvent repris, parfois égalé mais jamais vraiment surpassé.


Alors il faut se replacer à l’époque, au début des années 80, avec le catalogue DC qui commençait à partir dans tous les sens et où il était facile de s’y perdre. Il n’y a qu’à regarder l’historique des publications, ou même simplement les personnages présents dans cet immense cross-over pour s’en rendre compte : on n’en connait pas le quart. Encore plus par chez nous compte tenu du fait que pratiquement quatre références sur cinq renvoient à un inédit en France.


Enfin bref. Au début des années 80, DC choisit de faire le ménage comme cela n’a jamais été fait dans l’univers du comic, et pourtant le réussit de main de maître. L’histoire est prenante dès les premières planches. Bien sûr, quand on a principalement lu les arcs se déroulant après celui-ci, quand on vient de terminer Infinite Crisis, il n’y a pas de grand suspens sur comment tout cela va se terminer. On entame cette histoire en connaissant déjà la fin. Mais cela ne lui retire rien, car c’est avec un véritable régal qu’on découvre comment s’est déroulé ce mythe fondateur chez DC, comment Monitor a essayé de sauver la Terre, comment les Univers se sont fait anéantir les uns après les autres et comment les survivants ont fusionné pour donner naissance à l’univers DC que l’on connait.


La séparation en plusieurs chapitres, comme un roman, donne un rythme intéressant à l’intrigue. Un rythme parfaitement maîtrisé qui, au fur et à mesure que les mondes disparaissent, renvoie à celui d’un minuteur dont les minutes s’égrainent inlassablement. C’est également intéressant mais aussi terrifiant de voir les plus grands héros des différentes Terre réunis et qui pourtant voyagent dans l’inconnu (ou presque) et se révèlent être impuissant malgré leurs immenses pouvoirs.


Si tous les personnages font leurs apparitions, on notera cependant que l’histoire se concentre sur un choix bien précis de personnages et que ce choix réside dans leurs pouvoirs, de sorte à ce qu’ils soient le plus adaptés à la situation, tandis que les autres tentent de sauver le reste du monde. J’aime beaucoup comment ces équipes sont formées et comment elles se coordonnent pour affronter l’Anti-Monitor, l’un des personnages DC les plus puissants, sinon le plus. J’ai beaucoup aimé comment le personnage est introduit, au départ une simple ombre menaçante puis prenant peu à peu de l’importance, avant d’être une entité pratiquement invulnérable sur la fin (au point que ça en devient même un peu exagéré). J’ai beaucoup aimé aussi l’utilisation qui est fait de Darkseid, dans un rôle qui lui convient parfaitement, tout comme Braniac ou Lex Luthor.


Comme tout arc cross-over qui s’en inspirera par la suite, Crisis on Infinite Earth n’y va pas de main morte sur les personnages. On ressent un réel danger planant sur chacun d’eux, que ce soit lors des affrontements face à l’Anti-Monitor, mais également tout au long du récit par le rythme établit. Et on aura également droit aux morts tragiques des plus grands, les plus emblématiques étant bien sûr Supergirl et Barry Allen, deux passages de grande intensité dramatique.


La conclusion de l’arc respectera ses promesses, le multivers DC ayant été pour ainsi dire détruit minutieusement pour ne laisser désormais place qu’à l’univers DC. On voit déjà au cours de l’arc certains indices et clés qui seront exploitées des décennies plus tard, mais le gros point fort de CoIE est qu’il n’a pas vraiment de happy-end, simplement un nouveau départ qui ne demande qu’à être exploité. Le tout est servi par des planches vraiment chouettes, dans le plus pur style des années 80 que j’apprécie beaucoup (ayant été un peu recolorisé au passage il me semble), certaines pages fourmillant de détails incroyables (notamment lors des réunions).


L’édition Urban proposera également un petit chapitre annexe intéressant qui approfondi un peu un missing moment, ainsi qu’une version romancée illustrée du nouvel univers DC.


Bref, j’ai enfin pu lire cette pierre fondatrice de chez DC. Je l’attendais depuis très longtemps et je n’ai pas été déçu le moins du monde. Un must read !

Créée

le 11 août 2016

Critique lue 413 fois

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vive_le_ciné

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