[Critique des 2 premiers tomes] Regarder la jeunesse s'ennuyer...

N.B.: le synopsis et le ton sont tellement similaires qu'il est fort possible que ce manga d'Inio Asano soit fortement "inspiré" d'un film espagnol que j'avais pu voir il y a quelque temps: Extraterrestre de Nacho Vigalondo (2011). Y a-t-il d'autres œuvres qui avaient exploité un pitch semblable auparavant???

[Tome 1] Je ne suis clairement pas fan du ton et du rythme de l'auteur. Bonne nuit PunPun m'était déjà tombé des mains au bout de 3 ou 4 tomes...Mais bon, cette nouvelle série était tellement louangée de toutes parts que j'ai décidé d'y jeter tout de même un œil (merci les bibliothèques municipales!).

On retrouve donc l'auteur en action dans une œuvre qui ne le sort clairement pas de sa zone de confort, avec ses bons côtés (il a indéniablement l'un des plus beaux coup de crayon de l'univers manga - ce qui n'est pas peu dire! - avec un jeu constant et excellent sur les registres de dessin, mariant éléments quasi-photo-réalistes et éléments très simplifiés, en particulier dans la représentation des visages ; le tout est également saupoudré de dialogues très crus, souvent assez drôles au premier abord, avec des lycéennes pour le moins délurées) mais aussi ses mauvais (l'auteur pose un contexte - certes accrocheur -, des personnages, dans une ambiance très contemplative et l'on sent dès à présent que le tout va être très très leeeent à évoluer...).

[Tome 2] Dessin toujours aussi superbe mais récit "tranches de vie" lui aussi toujours extrêmement plat ; passer le premier effet de surprise, le mélange de moe et de vulgarité met rapidement plus mal à l'aise qu'il ne convainc réellement. Bref, on ne sait pas vraiment où l'auteur va et a-t-on vraiment envie de se taper une dizaine de tomes de cet acabit pour le savoir? Artiste de l'ennui et de l'accumulation de micro-développements, c'est comme si Inio Asano m'aspirait peu à peu toute volonté de le lire et instillait en moi une vraie fatigue existentielle. Je n'ai vraiment aucun atome crochu avec cet auteur et je vais donc m'arrêter là pour cette série, même si celle-ci, dans d'autres mains, aurait sans doute eu du potentiel.

Un titre à réserver donc aux dépressifs et/ou aux (grands) amateurs d’œuvres contemplatives et lentes comme un quotidien des plus mornes.

Statut: je donnerai sans doute une chance à Solanin à l'avenir, mais c'est tout...