Gigantomachia
6.8
Gigantomachia

Manga de Kentarō Miura (2013)

Un homme, portant sur ses épaules une petite fille, peine à tracer son chemin dans un désert aride, semblant sans fin. Délos, ancien esclave, lutteur émérite ayant autrefois combattu comme gladiateur dans les arènes de l’Olympe, l’empire Hu, recherche avec Promé, fantôme des temps anciens, les morceaux de la chair de Gaïa, géants endormis, souvent ensevelis, accordant fertilité à des zones normalement stériles.


Rencontrant enfin l’ultime village de la communauté Karabos, composée d’hybrides en symbiose avec les scarabées, nos héros sont rapidement rattrapés par les troupes de l’Olympe, dont la soif de conquête passe par l’extermination des autres populations qui peuplent désormais la planète, les Mu, pour s’approprier les géants qui leur assurent prospérité.


Alors que déferle la puissance de l’Empire, sous la forme d’un terrifiant titan face auquel les chevaucheurs de scarabées ne peuvent rien, Promé déploie son pouvoir et transforme Délos en géant : débute alors une sidérante gigantomachie devant décider du devenir de la communauté.


Manifestement, pour Miura, il était nécessaire de remettre les pendules à l'heure alors qu'explosait le phénomène de L'Attaque des Titans, de rappeler qu’avant que le motif des Titans dévoreurs d’humains ne soit devenu en vogue grâce au manga de Hajime Isayama, il avait été au cœur de l’œuvre construite par Kentarô Miura depuis la fin des années 1980. Mais inscrit dans une perspective, et doté d’une signification tout autres.


Pour Miura, les géants, les monstres, sont issus du mythe, consistent en des rêves - ou plutôt des cauchemars - incarnés, devenus réels. Se dégage des réalisations de Kentarô Miura une puissance tout autant épique qu’onirique. D’autant que sur le plan graphique, le mangaka fait fort : tout y est dessiné avec minutie, dans des planches où le trait fait tout, ou presque. Ce souci du détail confère aux corps et aux décors une présence stupéfiante.


Un seul volume, c’est finalement court et si l’on sent bien, derrière la démonstration de muscles de Délos celle de son auteur face à la concurrence dans ce qu’il doit considérer son jardin, on aurait aimé voir jusqu’où pouvait nous emmener l’exploration de cette nouvelle mythologie, la quête de cette Gaïa morcelée en avatars titanesques et assoupis.


Chronique plus détaillée et illustrée sur actuabd.com:
http://www.actuabd.com/Gigantomachia-Par-Kentaro-Miura

seleniel
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le 21 févr. 2016

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