Amoureux de science-fiction et d'espace, j'ai accueilli Knights of Sidonia à bras ouvert, même si j'avais peur que ces deux thèmes ne soient qu'un prétexte à une histoire de mecha. Soyez rassurés, ce n'est pas le cas.
Le scénario, pas original pour un sou, tient même en une phrase, "qu'arriverait-t-il à l'Homme si demain la Terre était détruite ?". Nihei, l'auteur, à choisi l'hypothèse du vaisseau essaim, et il nous raconte l'histoire de ceux qui le font vivre. Pour rendre la chose plus palpitante, le héros de notre histoire est Nagate, un jeune homme inadapté à la vie en société qui se trouve des talents insoupçonnés pour la conduite de mechas gigantesques, véritables machines de guerre, armés pour combattre les "destructeurs de mondes".
Les Gaunas, c'est leur nom, sont les antagonistes de la série. Attirés par les ondes émises par un genre particulier d'énergie nouvelle, ils s'en sont pris au berceau de l'humanité et poursuivent les rescapés à travers le cosmos. On ne sait pas grand chose d'eux, et c'est un constat qui, a mon grand regret, s'éternise jusqu'à la fin de la série. Bien qu'antagonistes principaux (du moins jusqu’au deux tiers de la série), ils ne sont finalement la que pour rythmer la vie dans la vaisseau, qui alterne phases de combat, et phases de repos.
Mais je ne décrirais pas plus l'histoire, afin de ne pas spoil ceux qui pourraient me lire.
Ce qui fait le charme de la série, c'est qu'aucun rôle n'est fixe, et tout change vite. Le héros, Nagate n'a pas une évolution d'héros de manga, il est pour une fois très proche d'un homme, sur qui pèse d'énormes responsabilités. Et c'est brillamment retransmis par l'auteur qui dans ses deux dernières œuvres (Biomega & Blame!) avait beaucoup de lacunes quant à l'évolution de ses personnages.
La série est bien rythmée, et les quelques phases d'humour sont maitrisées. La psychologie des différents personnages, et leur conscience de mort imminente à chaque combat permet de renforcer la mise sous tension dans ces phases là, mais aussi l'immersion du lecteur.
Enfin, en termes de dessin, c'est un un peu maladroit dans les deux ou trois premiers tomes, mais ça devient bon après, voire très qualitatif sur la fin. Knights of Sidonia est pour moi une masterpiece.