Premier tome en VF du run de Grant Morrison, Urban a édité dans ce premier tome les numéros #655-658 et #663-669 de la série Batman.
Grant Morrison, ce grand architecte de Batman qui arrive et tient à montrer sa vision de Batman et ce premier tome doit y parvenir … Est-ce réussis ? Non, pas trop pour être honnête. Si, sur le long terme, la patte de Morrison va marcher, ce premier tome a bien du mal à trouver ses marques.
Un univers spécial avec un nouveau Robin, Gotham City nettoyée des supers-criminels, un Batman qui se cache sous le masque de Bruce Wayne, une Bat-Family plus complexe que jamais et des Man-Bat ninjas.


L'histoire est divisée en plusieurs récits que je vais voir séparément.
Le premier est celui sur Damian Al Ghul.
Après la mort de Rash, Talia Al Ghul est devenue la nouvelle dirigeante de l'empire criminel de son père. Plus que faire fructifier cet empire, ce qui l'intéresse c'est de former son fils. Elle décide donc de lui faire rencontrer son père, Bruce Wayne, le Batman.
Plutôt médiocre dans sa construction, le récit est un brin trop rapide et ne laisse pas le temps d'apprécier ce tout nouveau Damian. Bien sur, on est sait qu'il est condamné à devenir un personnage grandiose mais c'est loin d'être le cas pour le moment et le personnage est même assez énervant, non à cause de son caractère, mais de sa versatilité. L'ensemble sonne faux car trop rapide.
Damian qui dégomme Tim Drake, Damian qui tue un criminel et Batman qui a l'air très cool.
La première apparition de Damian est donc un pétard mouillé, largement en-deçà de ce que le lecteur pouvait espérer. Histoire assez médiocre qui introduit beaucoup de thèmes majeurs, le dessin de Kubert rattrape, cela dit, l'arc.


Le second récit est une tentative assez moyenne de Morrison pour réadapter le Conte de Noël. Trois versions alternatives de Batman l'auraient visité dans un rêve et elles apparaissent dans la véritable vie. La première version est un flic qui a abattu le Joker déguisé en Batman. La seconde est un mac ultra violent amélioré au Venin de Bane. Le troisième est un faux Batman du futur que devra combattre le véritable Batman de cette époque : Damian Wayne him-self.
Si cette dernière partie est sympa dans son idée, sa réalisation ésotérique donne un goût moyen.
Le récit sur le second faux-Batman est assez intéressant, sans être incroyable, il reste plaisant et fait bien son travail.
Graphiquement, ça fait son travail également.


Le récit suivant est un retour dans le bon Silver Age avec une reformation du Club des Héros. Une sorte de Justice League du pauvre. Justice League alternative qui préfigure Batman Inc.
Le problème c'est que quelques années (pas mal en réalité) après, les personnages ont vieilli et qu'étrangement, certains se font assassiner lors de leur réunion. Qui est donc le traître ?
Histoire de détective à l'ancienne avec de magnifiques variations de style par J.H Williams III, c'est graphiquement un bijou, avec un découpage superbe. L'histoire est un moment plaisant qui ne parlera qu'aux fans du plus grand détective du monde (car oui, Batman reste un détective et c'est plaisant de le lire ainsi).
Plutôt agréable, le récit porte le lecteur.


Enfin, le tome se termine avec une nouvelle en 10 chapitres, illustrée par John Van Fleet. C'est plutôt moche enfaite …
Le Joker a une renaissance … Ce qui est d'autant plus frappant qu'il meurt assassiné sur les trois premières planches du tome. C'est assez mal écrit, c'est même plutôt moche dans l'écriture mais l'idée de la renaissance du Joker, de l'évolution constante et de sa transformation à chaque nouvelle phase sont très intéressante et seront multiplement reprises par la suite dans d'autres histoires.
Avec ce numéro très moche et dont l'histoire est seulement à moitié bonne (la seconde moitié), Morrison marque définitivement le Joker sans s'en rendre compte.


Avec ce premier tome, le run de Grant Morrison s'annonce plutôt moyen. Cependant, des idées sont déjà mises en place, en manquant souvent de subtilité au passage. De bonne facture et divertissant, ainsi que graphiquement beau, l'aspect mécanique de certains passages et l'inintérêt de d'autres font baisser le plaisir ressenti à la lecture.
Morrison met, cela dit, en place, quelques premières pierres de ce qui changera les récits de Batman pour toute une décennie.

mavhoc
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le 8 juil. 2015

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mavhoc

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