Bouffon contre Super-Bouffon

Avant dernier tome pour le Superior Spider-Man, album coincé entre le mauvais quatrième et la conclusion survoltée du sixième.

Au dessin, les épisodes introductifs et finaux choquent par rapport au cœur de l'album. Un graphisme hétérogène déplaisant alors que le style de la série lui correspondait plutôt bien jusqu'ici. Les planches de Ramos continuent de me plaire cela dit.

Au scénario, on lit une saga de qualité mêlant Venom, les vengeurs et Spider-Man. Cet étrange ballet imaginé par Slott peut surprendre sur le papier mais la narration sera réussie, portée davantage sur les dialogues/situations et non sur de l'action pure comme je le craignais. Cet agent Venom incarné par Flash se montre toujours aussi sympathique tandis que le Superior Venom permet d'exacerber le mauvais côté d'Otto, mais peut-être aussi le meilleur de Spidey...

On touche aussi à quelque chose de très intéressant dans la rencontre entre Anna Maria et Tante May, on apprécie toujours autant les sentiments sincères d'Otto pour sa petite amie et son indifférence aux préjugés, qui lui fera d'ailleurs prendre violemment sa défense.

L'autre saga qui se joue dans ce tome, c'est la guerre des bouffons, dont notre cher Superior ignore absolument tout depuis que son système de surveillance a été contourné. D'un côté, le Bouffon originel mais dont on n'est pas véritablement certain de l'identité conquiert progressivement les territoires vacants, de l'autre côté le super-bouffon originel continue de vendre ses franchises de super-vilain et demeure un pilier criminel à New York. Leur guerre des gangs, déclenché par le détournement de fonds destinés à Kingsley, m'a particulièrement séduit. Les deux adversaires possèdent des troupes nombreuses, une intelligence mafieuse assurée, et aucun des deux ne se sent prêt à perdre. Mon cœur balançait pour un Kingsley qui avait l'avantage d'être sain d'esprit et dont les motivations purement pécuniaires parlait à ma vile âme. La conclusion de cette guerre se montre à la hauteur et laisse le champs libre au vainqueur. La Nation-Goblin va pouvoir naître...