Succès surprise de 2008, Taken et l’industrie de Monsieur Besson reprennent du service pour une suite attendue par les amoureux du premier, et il y en a ! Seulement voilà, après Pierre Morel qui avait effectué un travail plus qu’appréciable (surtout au niveau du rythme), c’est au tour de ce cher Olivier Megaton, prestigieux réalisateur indispensable pour la prospérité de la nation française à qui l’on doit Colombiana ou Le Transporteur troisième du nom, de s’atteler à la tâche et de transformer une honorable série b en une infâme bouillasse proche de la putréfaction. Attention ça pique les yeux !

Reprenant tout juste un an après la fin du premier volet, Taken 2 a le mérite de nous mettre dans le bain dès les premières minutes. Le découpage convulsif proche de la crise d’épilepsie ne présage rien de bon. Ce n’est pas le reste du film qui accordera le bénéfice du doute. C’est dans ce climat hostile au scénario risible que nous retrouvons ce bon vieux Liam Neeson, seule et unique personne présente devant comme derrière la caméra capable de maintenir l’ensemble hors de l’eau. Et bien non. Que nenni ! Vieillissant et empoté, l’acteur charismatique ne semble pas y croire une seconde non plus. Résultat ? A contrario d’un Olivier Megaton qui en fait des tonnes pour rien, Liam Neeson ne se contente que du minimum syndical et encore, la petite foulée dynamique présente dans le premier a laissé place à une marche champêtre détente dans un Center Parc.

Du coup on ne croit pas un seule seconde non plus à cette histoire de vendetta (mais qu’est donc venu faire Rade Serbedzija ici ?) ou à ce retournement de situation permettant à la jeune Maggie Grace de prouver que même la blonde de service se pavanant en tenue légère à chaque plan peut sauver maman et son papounet chéri à l’autre bout du monde. Incroyable mais vrai.

Et comble du comble, les scènes de combat, principale raison de la présence des trois quarts des spectateurs dans la salle venus en prendre plein les mirettes, sont d’une mollesse affligeante. Qu’il paraît loin le temps du premier Taken où Liam Neeson, tel un Steven Seagal des grands jours, balançait des coups de tatanes à tout va et brisait le tarin du premier venu. L’aspect sombre voir glauque du premier volet, aspect qui conférait à l’ensemble une atmosphère tendue proche de la suffocation, opère également un virage pour le moins inopportun puisque la grossièreté de la mise en scène et des séquences présentées confèrent à l’ensemble une sensation de Mac Gyver du pauvre où Liam Neeson apparaît comme un Géo Trouvetou du 21ème siècle, le gros nez rouge en plus. Très belle filouterie, Monsieur Megaton ! Assurément, la plus belle farce de ce mois d’octobre.

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Auteur : Wesley
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le 10 oct. 2012

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