A.C.A.B : All Cops are Bastards par AGipsySpirit
Du 25 au 28 avril avait lieu la 7e édition du. Festival International du film policier de Liège. Après avoir vu Fragments d’une révolution l’année passée (excellent documentaire sur la révolution iranienne à la suite des élections 2009), je repartais dans les salles du Palace, tout beau, tout propre pour l’occasion.
Film sorti en 2012 d’après le livre éponyme de Carlo Bonini (oui, ils ont pris leur temps en Belgique pour distribuer…), A.C.A.B. c’est l’histoire d’une unité de celerini (CRS) qui chaque jour vit sous pression et haine. Le film pose la question des effets de ces violences souvent verbales, parfois physique, surtout avec les tifosi (supporters de football) sur l’être humain, ce policier qui est une éponge vivante absorbant tout le mal d’une société. Sollima fait la comparaison entre ces tifosi et ces policiers, tous auteurs d’actes détestables et qui souvent vive avec un esprit de vengeance.
Pour son tout premier long-métrage, Stefano Sollima, fils de Sergio Sollima grand réalisateur de western spaghetti, s’inspire de faits réels qui ont entaché l’Italie comme le G8 de Gênes en 2001. Avant de se lancer dans le cinéma, Stefano Sollima, il travaille pour la télévision où il se fait véritablement connaître pour la série Romanzo criminale.
Si le récit est on ne peut plus immersif dans sa description d’une société italienne rongée par l’intolérance et la misère, il n’apporte malheureusement aucune surprise à l’image de la sous-couche néofasciste qui ne sort pas des stéréotypes. Sollima ne prend pas vraiment parti entre policiers et supporters ce qui apporterait une ambiguïté intéressante si seulement cela suscitait le malaise. De plus, j’aurais aimé une mise en scène moins classique, j’aurais aimé être bousculé mais ni trash, ni effet documentaire pour faire plus bouger la caméra. La musique enfin, a trop vouloir plaire aux spectateurs, elle oublie d’accompagner le film, mention spéciale au Where is my mind de Pixies, qui souffrait déjà d’une surexploitation, absolument pas à sa place.
Malgré tout, A.C.A.B.: All Cops Are Bastards reste un film plaisant devant lequel on ne s’ennuie pas, souvent plongé entre tension et violence. Si ses défauts l’empêchent de décoller, la maitrise de Sollima est à souligner. À noter qu’à la demande du jury, un prix a exceptionnellement été ajouté cette année « Prix du coup de coeur » qui a été décerné à ce film.