A l'instar d'Obélix qui refuse de voir la réalité en face lorsqu'on évoque son obésité, "Adam's apples" met en scène un prêtre qui refuse de reconnaître sa folie. Un jour, il recueille Adam au sein de sa paroisse, un détenu tout juste sorti de prison, qui campe le rôle de méchant au sens littéral du terme.


Pour l'aider à sortir de sa condition, le prêtre décide de confier à Adam une mission, un sorte de destinée qu'il aurait à suivre et qui serait le chemin de la rédemption et de la Lumière. Cette mission, aussi loufoque qu'elle puisse paraître, est de faire un gâteau aux pommes. Seulement, l'unique pommier présent dans le jardin est sujet aux foudres divines : corbeaux, vers, foudre et autre gourmandise semblent se croiser pour barrer la route à Adam. Mais malgré les évidences, lui ne voit que des élucubrations du prêtre qui associe ces évènements à un Être Suprême. Pour lui prouver le contraire, Adam essaye de le pousser dans ses retranchements en le mettant face à sa folie, voire en le frappant violemment. Mais rien ne semble détourner le prêtre du chemin de Dieu, il semble campé dans un monde imaginaire de bonté et de bravoure.


Et c'est là toute la force du film! Le réalisateur focalise l'attention du téléspectateur sur les éléments probants qui barrent la route à Adam, et on est persuadé de l'aliénation du prêtre, perdu dans des pensées célestes. En fait, on comprend à la fin du film ce que cherchait à montrer le prêtre, on adopte une autre vision où au contraire tous les éléments semblent converger pour aider Adam dans sa tâche : le Pakistanais tueur permet de mettre un terme au carnage des corbeaux, le braquage permet de récupérer le four pour la cuisson du gâteau, le Gros voleur cache en secret la dernière pomme de qualité qui permettra d'élaborer le mets, ou encore le prêtre lui-même qui semble vraiment protégé par Dieu et inflexible malgré les coups.


Ce scénario loufoque a le mérite d'être très original et de proposer un film unique. Mads Mikkelsen, comme à son habitude, est extraordinaire, magnifique, resplendissant (aucun mot ne saurait décrire assez bien son talent). On regrette cependant le manque de rythme et de dynamique, donnant une image lente et longue au film.

besoul
6
Écrit par

Créée

le 3 avr. 2015

Critique lue 259 fois

1 j'aime

besoul

Écrit par

Critique lue 259 fois

1

D'autres avis sur Adam's Apples

Adam's Apples
oso
7

Eve est mal barrée

Dernière proposition en date de l'auteur du caustique Les bouchers verts, Adam's apples en reprend le même sens du surréalisme pour, cette fois, illustrer une fable humaniste dans laquelle il est...

Par

le 20 juil. 2014

13 j'aime

Adam's Apples
Raoh
5

Adam le gros méchant

Même si l'ensemble du film est assez ronflant, j'ai trouvé certains passages scénaristiques assez bien trouvés, en rapport avec le prêtre notamment : le fait qu'il ne veuille pas voir la réalité en...

Par

le 31 juil. 2011

11 j'aime

5

Adam's Apples
stple
8

Adam vs Mikkelsen, Dieu est mort Jensen a gagné

Une des mes meilleures surprises de l'année. C'est une très jolie fable, bien réalisée, très bien écrite, on y prend du plaisir, la violence est présente mais n'est pas trop lourde. Le poids du...

le 19 janv. 2014

10 j'aime

Du même critique

Polisse
besoul
3

Minsse, c'est quoi cette docu-fiction !?

"Polisse", comme son nom l'indique, est un film sur la Police, mais pas n'importe laquelle: la typographie et le visage de l'enfant sur l'affiche donnent le ton. On nous invite à suivre la Police des...

le 15 août 2015

1 j'aime

Jurassic World
besoul
2

30 millions d'amis comptent maintenant les Vélociraptors

Que dire de ce film? Un déchet visuel, un script tiré de la fange, un jeu d'acteurs digne des pires films bollywoodiens... Bref, ne surtout pas aller au cinéma pour voir ce navet. Rassurez-vous, je...

le 21 juin 2015

1 j'aime

Adam's Apples
besoul
6

Fou? Vous avez dit fou?

A l'instar d'Obélix qui refuse de voir la réalité en face lorsqu'on évoque son obésité, "Adam's apples" met en scène un prêtre qui refuse de reconnaître sa folie. Un jour, il recueille Adam au sein...

le 3 avr. 2015

1 j'aime