Un coup de scalpel loupé d'un poil (de carotte)
Junior a du talent, ou une faculté de répéter celui de son père. C’est selon. Antiviral, c’est comme une femme de footballeur. Plastiquement fait pour glacer du papier. Mais sous le rimmel, c’est pas toujours Byzance.
Lumière froide, teint blafard du rouquemoutte, contrastes variqueux virus intime/décors de porcelaine, musique métallique, couleurs d’échiquier souillé. Tout est réemprunté, sans faute mais sans audace. Brandon est un bon chirurgien jazzman qui a bien lu ses cours. Mais ce n’est pas encore un artiste.
D’ailleurs, dès qu’on entaille la surface, ruissèle alors un sang pas chaud, pas fluide à l’image de ce mazout qui parcourt les organismes à l’écran. Le thème était audacieux et d’actualité (prions d’avance pour Naomi Watts, ex égérie de l’autre David qui va se perdre à gangréner davantage la rétine déjà pourrie de toutes ces connes (a)vides de starification).
Mais jamais Brandon ne le dresse. Son sujet lui échappe et son phrasé est souvent hors-jeu d’un bon mètre. Résultat : on n’a aucun plaisir à suivre l’intrigue. Mais on en a un à se faire hypnotiser par le ronron cathodique du scalpel de l’auteur.
Au final, un film dérangeant, frustrant, mais assez loufoque pour être remarqué en ces temps de disette, même si on est bien loin des maelstroms de nos ancêtres.
Mention spécial à Caleb, qui vampirise tous nos regards, parfois à l’excès. Mais un panel facial anti-Diesel qui nous rappelle qu’être acteur est un métier, parfois une vocation. Ça donne envie de continuer à persécuter les roux, afin de produire des bons artistes.