Aviator a les défauts et les qualités des superproductions à la Cecil B. DeMille, telles que les affectionne dorénavant Martin Scorsese. C'est brillant, épique et démesuré. Ce n'est pas simplement du spectacle, c'est prodigieusement soigné. Donc, on passe un bon moment, et même un grand moment de cinéma.
D'un autre côté, c'est plus ou moins digeste. Et le biopic, genre faiblard par excellence, n'échappe jamais à un principe qui en restreint d'avance l'intérêt : être à la gloire de celui ou celle dont il brosse le portrait. Y compris quand il s'agit de montrer des travers, qu'on jugera alors comme les manifestations d'un génie évidemment bouillonnant.
Donc on peut se ravir des qualités du film, tout en regrettant ce pilotage automatique.