Battleship de Peter Berg ou un sérieux concurrent à Michael Bay pour congratuler l'armée américaine et sa propension à sauver la planète. Sauf que selon l'accroche du film "l*e combat pour la Terre... se gagnera en mer*" Bam ! On n'a même pas encore vu le film qu'il y a déjà une odeur de navet.


A défaut de pouvoir tenir sur ses deux jambes dans ses 10 premières minutes, Battleship nous présente le couple nunuche qu'il va falloir supporter; la blonde à gros seins qui demande un burrito dans un bar où la cuisine est fermé, sauf que la cuisine se résume... à un micro-onde. Ce serait moi, je serais plutôt content de ne pas avoir à bouffer là-dedans. Et le héros qui en bon samaritain va au petit magasin du coin, évidemment tenu par un asiatique pour participer au gros cliché des job de merde réservés aux étrangers, vole un burrito et finira par se faire taser par les flics. La blonde se marre devant cette scène, évidemment c'est à se tordre de rire de voir un mec se faire taser juste parce que t'a des gros seins et que t'a la dalle.


On attend qu'il se passe quelque chose. Je regarde le minuteur, put*in déjà 30 minutes de passé et toujours que dalle, je fais pause pour voir la durée totale du film "Ah merde 2h05". Et enfin les aliens arrivent... et trouvent le moyen de se prendre en pleine poire un satellite avant leur arrivée. Ce qu'on ne sait pas encore c'est qu'à cause de ça, on va se taper un arc narratif plus tard dans le film où ils vont tenter d'envoyer un message aux leurs... parce que ces abrutis d'aliens n'ont pas été foutus de contourner un satellite. La grosse séquence de destruction à Hong Kong n'est uniquementen Chine (oui le film précise que Hong Kong est en Chine, bien conscient qu'il est destiné à un public d'ignorant).


L'armée est déployé, non pas parce que les aliens arrivent mais parce que comme par hasard aujourd'hui c'était la fiesta. Une chose qui me fera toujours rire c'est le pauvre gars qui scrutent l'horizon avec ses jumelles et qui revient en arrière parce qu'il a loupé un truc massif en plein milieu de l'océan que tous les spectateurs ont bien vus. C'est officiel, l'armée doit engager des bigleux. Mais attention elle engage aussi... Rihanna. On est sauvés ! Chante pour eux Rihanna, ils vont déguerpir de suite.


Time code : 45 min. Enfin les répliques tant attendues "On tire sur quoi ? J'en sais rien !" [...] "J'ai pas signé pour ces conneries" [...] "Qui est aux commandes ? Vous monsieur !" [...] "Si vous ne pouvez pas, qui pourra" Dès lors un espoir s'illumine en moi. En 5 minutes, le film épuise déjà toutes les répliques clichés et bateaux vu des millions de fois, peut-être qu'on sera épargné jusqu'à la fin ainsi. On en reparle hein. Les aliens attaquent avec des sortes de suppositoires explosifs, comment on sait qu'ils sont explosifs ? Bah parce qu'ils explosent tiens mais bizarrement ça explose plusieurs secondes après l'impact (pas comme nos missiles). Quel idée de con franchement. Avec un ingénieur pareil chez les aliens, on est sûr de gagner. Et après on sort l'artillerie lourde, des grosses boules qui explosent tout (enfin tout ce qui est rouge, ce qui est vert on touche pas, tiens les aliens ont le même langage de couleur que nous les terriens, rouge c'est pas bien, vert c'est bien, on peut donc se comprendre entre nous, pourquoi tant de haine...). Bref j'imagine la scène dans le vaisseau des aliens au moment d'envoyer ses boules de la mort "Eh szahcjjvjhj je tire ou je pointe ? Et bah tu tires gkjhjghjdkk".


Time code : 1h. Enfin on découvre le visuel des aliens. Oh surprise, ça ressemble à rien. Par une facilité scénaristique qui ne surprendra personne, l'alien capturé trouve rien de mieux à faire que de transmettre ses pensées et le plan d'invasion des siens au héros du film. Oh put*in, en voilà une idée qu'elle est conne pour nous faire comprendre (au cas où on n'aurait pas bien compris)... qu'ils sont là pour nous envahir. Bordel ça fait une demi-heure qu'on se tape une baston avec des suppositoires et des boules de pétanque géante et ils trouvent le moyen de surligner en gras, en italique et en police 48 que les aliens sont des méchants envahisseurs.


Une réplique énorme juste après "Ils sont toujours sur le navire. Sécurisez le navire !" Hein ? Sécurisez le navire de quoi, ils sont déjà là ducon !


Time code :1h15. On découvre la faiblesse des aliens, ils ne supportent pas la lumière du soleil. WHAAAAAAAAAAAAAAAAAAT ???? Mais.... que.... quoi...... hein..... pfffff...... zut alors..... re-hein..... Courage plus que 45 minutes, dans ma tête je me dis qu'il y aura peut-être un gros twist pour recoller tout ça "pitié faites que ce soit un rêve du mec après qu'il se soit fait tasé, un rêve où il se voit sauver le monde pour montrer à sa pouffe qu'il est le meilleur et qu'il la mérite..." Mais bizarrement j'y crois pas trop. A ce moment du film, vous avez votre chien en face de vous sur votre canapé qui vous regarde bizarrement parce que vous poussez des "pfffff..... quoiiii.... heinnn.... Houlà là là...." et que vous l'empêchez de dormir. T'inquiètes pas, dans 45 minutes c'est fini !


Time code : 1h20. Le titre prend tout son sens, le concept de la bataille navale se déroule sous nos yeux, touché coulé. Oh la vache finalement le meilleur reste peut-être à venir. J'envoie un texto à mon meilleur pote "Eh je regarde un film sur le jeu touché coulé... Et c'est bien ?.... Non..... Ha ha, c'est avec qui ?..... Rihanna...... Bip, bip..... Hé t'es toujours là ?"


Un espoir vite éventré, la séquence est disons sympa mais à ce point, le film est déjà tellement malade que même si Meryl Streep apparaissait et faisait la meilleure performance de toute sa carrière, même ça cela ne sauverait rien.


Time code : 1h35. Le dernier bateau coule façon Titanic. A ce moment-là, je me dis intérieurement qu'on est proche de la fin et que peut-être sur 2h, le générique de fin dure 25 minutes. Erreur évidemment ! "On a plus de navires, plus d'équipage, plus de munitions, plus de contact avec l'extérieur, bon c'est la fin, on est cuit. Hé mais attend mais il reste le navire musée. Attend, celui qui n'a pas navigué depuis des décennies ? Oui ! Celui avec des munitions aussi vieilles et instables que ma grand-mère ? Oui ! Celui où il faut rappeler l'équipage de vieux croûtons ? Oui ! Ouais non autant se rendre non ?". Eh non, mais bordel de bordel de merde, même un radeau de combat ça aurait été plus crédible.


Time code : 1h45. "Larguons l'ancre pour freiner un bon coup. Attend j'ai plus de place sur ma liste ! Quelle liste ? Bah la liste de tous les idées de cons qu'on a eu depuis le début du film... Non attend j'ai encore de la place entre Charger sans plan d'attaque et ressortir la vieille relique du siècle dernier". On l'a compris, le film ne recherche aucune crédibilité et tient simplement à nous prendre pour des cons. Il y a des mauvais films certes, mais des mauvais films honnêtes, là c'est juste de la connerie pure et dure. Courage il reste 15 minutes !


Enfin les aliens se prennent une branlée, bon j'ai pas compris pourquoi car je suis allé me préparer un sandwich. Mon meilleur pote me renvoit un texto "Eh t'es toujours devant ton touché coulé avec Rihanna ?... Oui, et devines quoi ?.... Ils les ont touchés et ont coulés ?... Attends mais comment t'a deviné ?".


Time code : 2h. C'EST FINIIIIIIIII. Directed by Peter Berg, de loin la plus grosse surprise de tout le film, quelqu'un a vraiment réalisé ce film. Written by Jon Hoeber & Erich Hoeber, deuxième choc dans la face, il a fallu deux mecs (à priori deux frères) pour écrire le scénario. Moi je vous le dis, avant il y a eu les frères Lumières, aujourd'hui il y a les frères Hoeber, ce qui est sûr c'est que ce sont pas des lumières (haha, elle était facile celle-là).


Je laisse défiler le générique. Mon chien dort encore, je mange mon sandwich, je recolle les morceaux de mon cerveau éparpillé partout dans la pièce. Et là, la surprise du siècle. Une scène après le générique avec des écoliers qui parlent de... Jay-Z ! "Mon dieu, je vous le dis ça sent la suite où on remplace Rihanna par Jay-Z". Et tiens un alien a survécut. "Mais oui, comment ça sent trop la suite !" Ecran noir, une évidence, une pensée : "Allez vous faire f*utre".

Dennis
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le 12 août 2012

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le 6 mai 2014

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