New York I love you, but you're bringing me down.

Probablement influencé par la trilogie des “Before” de Richard Linklater dont le dernier opus est sorti peu de temps auparavant, Chris Evans passe derrière la caméra pour signer Before We Go, romance ô combien inspirée par la scène indé américaine des années fin 2000/début 2010 se déroulant dans les rues de New York.


Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Chris Evans tient également le rôle principal (et file un caméo à son frère, au passage) et c’est la britannique Alice Eve qui est choisie pour lui donner la réplique lors de leur parcours.

Certes, il faut bien qu’un évènement enclenche le récit, mais dès le départ on se demande bien si le personnage de Nick aurait été aussi avenant si une femme plus ordinaire avait connu les mêmes mésaventures et inversement si Brooke aurait accepté de suivre un parfait inconnu s’il n’était pas Captain America, mais passons. Disons juste que, d’entrée, le récit est déjà tiré par les cheveux.


Au fur et à mesure de leurs tribulations, nos deux personnages se confient peu à peu, révélant un certain nombre de problèmes et complexes sous leur plastique parfaite. Le film flirte souvent avec le cliché des protagonistes qui “paraissent forts mais cachent un profond secret” comme on en a tant vu, notamment dans les films indé de cette époque, justement. Là où Before We Go s’en tire est que les problèmes respectifs de notre duo sont dévoilés graduellement et vont donc un peu plus loin que “mon ex me manque” et “mon mari me trompe”, évitant une simplicité exaspérante qui pointait le bout de son nez.


Pourtant, il y a de quoi être exaspéré. Principalement par le personnage de Nick, d’ailleurs, qui en fait des tonnes sur son désir d’aller voir son ex d’il y a 6 ans (6 ans !!!) tout en faisant mine qu’il ne veut pas y aller et que ça ne l’affecte pas du tout. M’est alors venue une citation de Dino dans La Classe Américaine: “Bon, ben lui il va me prendre la tête”. Par ailleurs, Chris Evans tient absolument à caser des gimmicks indés qui nous paraissaient peut-être mignons à l’époque mais aujourd’hui nous rendraient cyniques. Je pense notamment aux multiples « appels » depuis les cabines téléphoniques où Nick et Brooke appellent leur « moi » du passé ou futur pour leur donner des conseils mais qui ne sont que des prétextes pour faire une déclaration à l’autre personnage de façon indirecte. Malgré toute ma bonne volonté, dur de ne pas lever les yeux au ciel.


C’est dommage car la mise en scène est plutôt bonne. La ville de nuit est admirablement bien filmée et le rythme est adéquat avec des changements de lieux ou interventions d’autres personnages qui permettent de relancer la conversation sans pour autant donner un côté effréné au récit.


Si le film était sorti 5 ans plus tôt, il aurait au moins eu l’excuse d’être un des premiers du genre. Chris Evans a toujours aimé les films indie et c’est un genre auquel il revient toujours entre deux Marvels ce pour quoi il a tout mon respect (et pour Not Another Teen Movie, mais c’est une conversation pour un autre jour). Mais ce coup-ci, il enchaine les poncifs et seule la sympathie du duo Evans-Eve sauve son film du marasme total.


JakeElwood
4
Écrit par

Créée

le 11 déc. 2023

Critique lue 34 fois

2 j'aime

Jake Elwood

Écrit par

Critique lue 34 fois

2

D'autres avis sur Before We Go

Before We Go
Wisigoth
7

2,5 Baisers...

Captain America, en bon justicier qu'il est, part à la rescousse d'une demoiselle en détresse. Sillonnant les rues de New-York, bras dessus-bras dessous, la caméra ne quitte pas nos deux personnages...

le 22 juil. 2015

11 j'aime

Before We Go
Jay77
7

Comédie romantique authentique signée Chris Evans

Quand Chris Evans décide de s’émanciper des films de super héros Marvel, ranger son costume et bouclier de Captain América et passer derrière la caméra, ça donne Before we go, comédie aux allures...

le 4 juin 2016

6 j'aime

Before We Go
Kousei
9

Une première réussie pour Chris Evans

Si l'on savait déjà Chris Evans trés bon acteur - la plupart des gens n'en sont peut-être pas convaincus, mais c'est parce qu'ils ne connaissent de lui que son rôle de Captain America, alors que...

le 5 mai 2016

6 j'aime

Du même critique

Seul sur Mars
JakeElwood
6

Il faut encore sauver Matt Damon.

Après la vague de biopics en tout genre et l’overdose de super-héros, sommes-nous en train d'assister au début de la mode des films dans l’espace ? Après Gravity et Interstellar pour ne citer qu’eux,...

le 23 oct. 2015

50 j'aime

4

Annie Hall
JakeElwood
7

A relationship, I think, is like a shark. You know? It has to constantly move forward or it dies.

Attachez vos ceintures, nous voilà partis pour 1h33 de dialogues non-stop ! Pas d'escale avant la fin du film, j'espère que vous avez pris vos précautions. Considérée par beaucoup comme une des...

le 22 juil. 2014

49 j'aime

3

La Chasse
JakeElwood
9

Le poids des mots.

En premier lieu, pour avoir vécu dans la province danoise, je tiens à souligner le réalisme prenant du village au cœur de l'hiver danois. On s'y croirait à tel point, aussi bien au niveau des décors...

le 2 mai 2014

39 j'aime

4