Soufflé par le Jazz

Tokyo, le jazz, un film d'animation. En apparence rien ne pouvait me déplaire dans ce Blue Giant que j'attendais dans les salles françaises de pied ferme.

Et pourtant, j'ai été déçu, très déçu par ce film. Une déception sûrement liée aux promesses non tenues que j'avais moi même fantasmée à son sujet.

Je trouve ce long-métrage terriblement en dessous des standards d'animation japonaise de l'époque. Commençons par le choix d'asset 3D absolument indigent lors de la tenue des concerts, que je trouve, plusieurs heures après avoir vu le film toujours autant incompréhensible et faisant tomber à plat 90% des séquences cruciales du récit.

Les possibilités étaient pourtant nombreuses. Le jazz est une musique fantasmée, laissant la place à l'abstraction et la synesthésie. Je n'ai pas lu le Seinen et je ne doute pas qu'il soit excellent mais les hommages à Kandinsky et autres peintres de l'abstraction auraient pu être nombreux dans ce film, hors il sont presque inexistant.

Ne soyons pas trop durs les ultimes concerts seront enfin entrecoupé de scène d'animation en 2D, inventives et génereuses, offrant du rythme à la séquence et qui cette fois seront à la hauteur. J'espère cependant que vous ne vous lasserez pas trop vite car ces dernières se répèteront de concert en concert dans la dernière partie du film, relevant une fois de plus d'un manque de budget et de temps dans le meilleur des cas ou d'un manque d'imagination dans le pire des cas.

Les autres séquences seront quant'à elle animées de manière plus classique mais dans la lignée des long-métrage d'animation du genre. (ouf ! Une folie de plus et on aurait coupé 30 minutes du film pour rentrer dans les lignes budgétaires).

Quant'à la narration, vraiment désservi par un montage particulièrement hâché (notamment au début du récit), rien de transcendant pour un Seinen. Le héros veut devenir le meilleur, il embarquera ses amis dans son idyle et progresseront ensemble pour arriver à leurs fins, on a vu mieux dans le genre. Reconnaissons quand même un twist assez inattendu permettant une très belle conclusion.

Heureusement la bande originale est excellente et encore heureux, l'inverse aurait été une insulte au spectateur.

Allez-y pour y fermer les yeux et y écouter les compositions. Ce sera la seule façon de rendre hommage au jazz avec ce film.