Il suffit de lire le synopsis de ce Brake pour instantanément penser à Buried et crier au plagiat. Cependant, il serait juste de remettre les pendules à l'heure tout de suite afin que les choses soient bien claires. Brake a été tourné avant Buried, c'est un fait. Autre fait, beaucoup semblent oublier le double épisode des Experts réalisé par Tarantino où l'un des agents se retrouvait enterré vivant, et diffusé à la télé bien avant ces deux long-métrages. Maintenant que tout a été éclairci, que vaut ce film ? Pour faire simple, il surpasse — de peu — Buried. Point divergent, la psychologie des deux personnages est totalement différente car Ryan Reynolds jouait un chauffeur de camion désespéré et pleurnichard alors que Stephen Dorff quant à lui campe un agent spécial qui a les nerfs bien plus solides. Les différences ne s'arrêtent d'ailleurs pas là, car Buried reposait sur un unique concept de harcèlement téléphonique afin d'en faire craquer le protagoniste, alors que Brake part vers un angle totalement différent, notre victime ayant un mobile, mais aussi une CB le mettant en contact avec d'autres agents retenus eux-aussi prisonniers, et pour finir une pendule qui affiche d'incessants comptes à rebours qui ne mènent souvent à rien, mais parfois au pire; autant d'éléments mis en place pour déstabiliser le plus fidèle défenseur de sa patrie, aussi solides ses nerfs puissent-ils être. On ne s'ennuie pas, les rebondissements s'enchaînent à vitesse grand V, on a des doutes, on croit savoir comment ça va finir, et puis on se plante, autant de bons points qui font de cette petite production quelque chose d'assez divertissant.
Bref, Brake est une assez bonne surprise et réussit à apporter quelque chose aux films d'enterré vif, alors qu'il semblait déjà être arrivé à sa fin. Néanmoins, même si l'oeuvre s'avère intéressante, on espère que le genre ne va pas être trituré dans tous les sens comme le DV-movie, mais ne jurons de rien, les bonnes surprises étant toujours possibles.
Pour ce qui est de la mise en scène elle-même il n'y aura pas grand chose à dire, si ce n'est que Dorff est plutôt bien dirigé, mais hormis cela on ne comptera pas ou peu d'idées visuelles particulièrement novatrices comme il y en avait dans Buried, la faute au réalisateur Gabe Torres, pas toujours très créatif, mais qui réussit cependant à redorer son blason qui n'était jusqu'ici guère reluisant, si ce n'est grâce à Last Stand, court-métrage sur Litte Big Horn qui lui valut tous les honneurs.
On se souviendra surtout le final, assez déstabilisant pour le spectateur, qui a la curieuse impression de s'être fait manipuler, même lors des dernières secondes; il n'ira peut-être pas dans le top 10 des meilleures conclusions, mais nul doute qu'il restera dans nos mémoires comme quelque chose de très sympathique.
Pour conclure, si vous aimez les thrillers de ce registre, Brake sera le métrage à voir pour vivre quelques bons instants de palpitations cardiaques et autres moments d'action (oui d'action, car le caisson est dans le coffre d'une voiture). Les moins réceptifs à ce concept utilisant pas mal de ficelles relativement communes se laisseront moins convaincre, mais il mérite cependant qu'ils s'y attardent, ne serait-ce que pour son final.
Mention spéciale pour Stephen Dorff, qui malgré une carrière pas toujours glorieuse, réussit à se montrer crédible dans son rôle, que ça soit dans ses moments de faiblesse comme dans ses moments de bravoure. Il n'a donc pas à rougir face à Ryan Reynolds, et son comportement étant très différent de ce dernier il n'y a pas à douter que certains le préfèrent à celui-ci.
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