Alexandre Aja l'a beaucoup évoqué lors de la promo de Piranha 3D en France. Le cinéma espagnol à tendance thriller-frantastique est audacieux. De L'Orphelinat à [Rec], les réalisateurs là-bas osent et le public suit. Mais on ne vous parlera ni de Paco Plaza et Jaume Balagueró, ni de Juan Antonio Bayona mais de Rodrigo Cortés.

Rodrigo Cortés a eu l'audace de faire un film de 1h40 avec un seul acteur, enterré vivant dans un cercueil en bois. Sans la moindre scène extérieure.

Il a eu l'audace de confier l'unique rôle visible (on entend quelques voix dans un téléphone) à Ryan Reynolds. L'acteur, très attendu dans Green Lantern, n'est pas vraiment réputé pour être doué et ses diverses nominations (dans le rôle de Hal Jordan mais aussi de Deadpool dans l'univers des X-Men) ne ravissaient pas grand monde. Buried ôte toute peur à ce niveau-là. Reynolds, seul dans son cercueil, livre une performance de haute volée.

L'homme qu'il incarne est en Irak et a été enterré vivant dans une caisse de bois suite à une embuscade. Ses ravisseurs veulent une rançon et lui laisse pour survivre un téléphone portable à moitié chargé, un briquet et quelques objets qu'il découvrira par la suite pour tenter de recueillir l'argent et s'en sortir. Niveau suspens, ça se pose là ! Oubliez d'ailleurs tout ce qui a été fait en matière de huis clos. Oubliez Phone Game de Joel Schumacher, pourtant plutôt efficace, mais prenant le risque de sortir de la cabine téléphone pour montrer autre chose. Buried n'est filmé que dans le cercueil, qu'on verra sous toutes ses coutures et éclairé comme il peut.
Rodrigo Cortés s'offre quand même le luxe de deux plans un peu oniriques et inattendus s'éloignant du personnage (ce qui n'est pas possible puisqu'il est bel et bien coincé) comme pour mieux renforcer la notion d'isolement.

Dans ce genre de contexte, le plus difficile est de tenir sur la durée. Schumacher ne tient que 1h20. Cortés tient 20 minutes de plus, sans qu'on voit le temps passer, le spectateur vivant avec le personnage de Reynolds.
On peut également craindre le manque de réalisme. Le film tient également la route à ce niveau là, puisque quasiment en temps réel. On s'inquiétera cependant de la qualité du réseau GSM 3G en Irak sans doute un peu trop puissant pour l'endroit et de quelques éléments mal disséminés, comme le fait qu'il ne trouve que certains objets pourtant à ses pieds qu'assez tard dans le film. Quelques astuces un peu bancales font durer un suspens qui reste quand même prenant.

Et au milieu de ce suspens intense, Cortés s'offre également le luxe (de l'audace, encore !) de quelques moments d'émotions notamment une scène pendant laquelle Reynolds profitera du reste de sa batterie de téléphone pour appeler sa mère, pensant qu'il n'en sortirait pas. L'émotion remplace la tension juste quelques instants pour repartir de plus belle vers un final tout bonnement hallucinant.

Vous l'aurez compris, que vous soyez claustro ou pas, Buried de Rodriguo Cortés est un film prenant de bout en bout et ce, dès sa première image. Le réalisateur n'hésite d'ailleurs pas à commencer son film par une minute de noir complet sans rien à l'image.

Le cinéma espagnol n'a pas fini de nous étonner.
cloneweb
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Mon Top 2010

Créée

le 15 oct. 2010

Critique lue 367 fois

6 j'aime

6 commentaires

cloneweb

Écrit par

Critique lue 367 fois

6
6

D'autres avis sur Buried

Buried
LeBlogDuCinéma
10

Critique de Buried par Le Blog Du Cinéma

Question : quels sont les points communs entre Cube, Saw, Devil, Frozen et Exam ? Ce sont tous des films à petit budget, dont le titre tient en un seul mot, et qui tournent autour du même concept :...

le 21 oct. 2010

43 j'aime

4

Buried
Sergent_Pepper
6

Big cheat under

Le huis clos, c’est connu, est un bon générateur d’angoisse. Désireux de pousser à l’extrême les craintes et la claustrophobie du spectateur, Rodrigo Cortés imagine donc la situation la plus...

le 21 déc. 2016

42 j'aime

5

Buried
LegendMaker
2

Dumbass is Buried (Titre complet)

Je ne vais pas m'étendre sur ce que beaucoup ont déjà observé dans leurs critiques : bonne idée, aurait mieux marché en court/moyen métrage, la scène du serpent WTF etc. Non, je vais m'étendre sur ce...

le 8 avr. 2011

39 j'aime

5

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

168 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3