Être enterré vivant doit être l’une des pires situations qu’un être humain peut vivre, et encore moins d’y survivre. C’est même une torture psychologique qui vous rend paranoïaque dès qu’on vit les premières minutes de cette expérience inhumaine et atroce. C’est ce que le film nous fait voir en nous faisant projeter dans un contexte de grand isolement en compagnie d’un chauffeur de camion, Paul Conroy, qui se réveille dans une caisse en bois et constate qu'il a été enterré vivant. Exactement de la même veine que 127 heures avec James Franco sorti la même année, Buried replonge les cinéphiles dans la même horreur d'isolement avec un Ryan Reynold nous livrant une interprétation de son personnage avec un réalisme époustouflant et d’un esprit très carcéral. Si le film se tient pendant toute sa durée sans dégager la moindre mélancolie, c’est grâce au jeu de Ryan Reynold qui sait nous rendre sensible au sort abominable de son personnage.
Le long-métrage est bien écrit dans son scénario pour éviter l’effet de répétition malgré le peu des plans que le réalisateur pouvait en tirer en filmant seulement l’intérieur d’une caisse en boîte. Bien que je trouve improbable que le personnage puisse capter du réseau avec son téléphone dans sa caisse, on peut remarquer que le film ne pointe pas du doigt uniquement que sur l'infernal et inconcevable sort du héros, il nous met également à l’évidence la cruauté et le m'en foutisme des interlocuteurs que Paul arrive à les avoir au téléphone. Ces derniers ne prennent pas au sérieux la douleur du héros et lui décrochent au nez par-dessus le marché. C’est comme ça pendant tout le film avec plus ou moins des contacts encourageants, des cris de détresse qui ne sont pas jolis à entendre et de la panique qui se manifeste horriblement. Peu de lumière, batterie ayant besoin d’être rechargé, rien à manger, ni à boire, le film nous tient et nous garde en haleine jusqu’à la fin sans se décrocher des yeux de l’écran avec cette ultime question qui nous brûle les lèvres à propos du héros : Va-t-il être secouru ? 7/10
La pire des isolements est la pire des souffrances.