Quand l’industrie hollywoodienne manque d’égérie, les exécutifs ne mettent pas longtemps à dénicher de nombreux talents dans leurs viviers. Outre le monde du théâtre, des domaines de la mode et de la musique, le sport leur a toujours permis de mettre en scène de nouveaux héros, et à ce titre le catch a tout d’une tragédie grecque et constitue une bonne base de donnée ayant permis à de véritable bête de scène tel que Roddy Piper de jouer dans des films reconnus tel que Invasion Los Angeles de John Carpenter qui fût l'un des meilleurs films de science fiction des années 80. Plus récemment ce sont Dwayne Johnson, Dave Bautista et même John Cena qui ont sût trouver un second souffle après leur carrière sur les rings de la WWE. Le plus célèbre de tous ces catcheurs reste néanmoins Hulk Hogan qui de son côté n’a pas eu autant de succès dans le cinéma malgré une apparition remarqué dans Rocky 3 et alors qu’il représente à lui tout seul l’icône de la virilité et du rêve américain ainsi que la tête de gondole de toute l’industrie de ce sport plébiscité par les beauf en tout genre. Cadence de Combat réalisé pour 8 millions de dollars est un cas chronique de cette reconversion raté en tant qu’acteur, parce qu’il ne suffit pas seulement de grommeler et de vociférer comme un animal sur un ring ou bien de cabotiner devant la caméra pour se faire sa place dans les studios. Si ses excès de colère, ses expressions patibulaire et son caractère infantile participent à rendre le Hulkster comme quelqu’un de sympathique et d’accessible. Il n’en est rien tant sa carrière d’entertainer est constitué de part d’ombres et de faux semblants, soit le propre de tout bon entrepreneur.


L’histoire ne vole pas plus haut que la 3ème corde d’un ring, Hulk Hogan y interprète un catcheur à son image tout en bestialité, un show-man qui harangue les foules en déchirant son tshirt, en déployant ses muscles saillant et ses gros pectoraux. Il est le plus fort de ce sport bien qu’il soit loin d’être le plus doué techniquement d’après les connaisseurs. Non seulement il ne perd jamais un combat, mais en plus il est le roi du bandana. Un foulard qui cache en réalité sa grosse tête monumentale et une calvasse légendaire. Un jour il est approché par un riche producteur qui veut le débaucher pour lui faire signer un contrat mirobolant. Excepté que le Destroyer est un mec loyal, aussi fidèle en amour qu’à sa chaîne de TV cryptée même quand cette dernière est en perte de vitesse. Quant on sait que dans la réalité c’est un queutard de première qui n’a pas hésité à enterrer son employeur pour rejoindre la concurrence, on est en droit de rigoler. Bref, le producteur se vénère et veut tout faire pour le recruter, il ira même jusqu’à lui tendre une embuscade avec des gangsters qui vont littéralement se chier dessus face à la colère du culturiste qui grogne comme un roquet en devenant aussi rouge qu'un steack haché. Comme la star refuse d’entendre raison, Brell va s’attaquer à sa côte de popularité auprès des fans en recrutant un nouveau combattant encore plus grand, plus costaud, plus méchant mais surtout plus idiot. Zeus c’est son nom représente toutes les dérives de la lutte à lui tout seul, irascible, vulgaire, bourru et patibulaire, le mec est un vrai shaker sous anabolisant avec un éclair dessiné sur le crâne qui ferait presque penser à une croix gammée.


Le réalisateur nous immerge alors en plein cœur des Barfights, le genre d’endroit décadent qui sent la pisse et la sueur dans une Amérique rurale fréquenté par des redneck bourrés qui se battent à la déloyal comme des gros bourrins avide de violence et de métal. On songerait presque à faire le parallèle avec Bloodsport sortie un an plus tôt, puisque dans ces combats parfois à 10 contre un organisés par le promoteur, tous les coups sont permis, même avec une grosse clé à molette. Cadence de Combat verse clairement dans la surenchère, le sang en moins, parce qu’il ne faudrait quand même pas heurter la sensibilité des enfants. Pour sauver la noblesse de la lutte, qui de mieux que le mythique Hulk Hogan ? Le mec le plus altruiste et fair-play du sport qui a toujours dit non aux stéroïdes ? Sentez-vous cette délicate pointe d’ironie envahir vos synapses ? Et comme-ci cela ne suffisait pas à rendre son adversaire assez odieux, ce dernier va envoyer son frère dans un fauteuil roulant, kidnapper sa copine et le forcer à se coucher sur le ring. Imaginer Mr America truquer un combat ? Première et dernière erreur, le bougre va emporter la décision devant une foule en liesse, sauver la jouvencelle en détresse, guérir son frère avec son humour à 2 balles et sa Glandline d'Hercule et même empêcher un braquage en balançant des assiettes à la gueule des méchants. On ne peut que s’incliner devant un tel parangon de conneries à la gloire de sa star dans toute sa splendeur d’être, aussi beauf que toxique. Et pourtant malgré tout cet égocentrisme surdimensionné on ne peut pas s’empêcher de l’apprécier et d’avoir un sourire en coin. J’en ai connu un comme ça dans un service technique de la France profonde, moins musculeux mais le visage tout aussi ressemblant et anguleux avec une bite à la place du cerveau, un coq alpha et rutilant qui a sût à la simple force du poignée (et surtout pas mal de fayotage et de magouilles) se faire une place sous le soleil Argonnais. Spécial Dédicace. Finalement c'est un peu comme Hulk Hogan, il est bruyant, il à le charisme d’un phacochère et la finesse d'un éléphant. Il est vraiment con, mais dans le fond, on l'aime bien.

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le 25 juil. 2023

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