Le Paris de la Belle Epoque, sa légèreté, son charme, ses lieux devenus mythiques tel Maxim's rendez-vous incontournable du luxe et de l'argent.
On y croise sans distinction d'aucune sorte mondaines et femmes entretenues plus communément appelées cocottes, pavoisant au bras de leur époux ou de leur protecteur du moment, courtisanes qui tiennent le haut du pavé conjuguant à l'envi beauté, intelligence et sens des affaires pour régner sans conteste sur les hommes riches et influents.

Léa de Lonval, blonde, racée, pommettes hautes, yeux clairs et lumineux attire encore tous les regards, beauté triomphante qui jette ses derniers feux et s'autorise une liaison avec un jeune dandy nonchalant fils d'une ancienne rivale, mais l'âge est là et sa carrière se termine : Michelle Pfeiffer somptueuse dans un rôle tout en nuances teinté de la mélancolie d'une femme à l'automne de sa vie.

Fred, surnommé affectueusement Chéri sera son unique mais dernier amour : Rupert Friend, juvénile et charmant mais un peu fade dans ce rôle d'enfant gâté choyé par ces dames, se révèle toutefois plus convaincant et plus investi dans la deuxième partie où l'homme prend le pas sur le jeune garçon capricieux et volage.

Il a la beauté du diable, l'arrogance de la jeunesse et sa cruelle désinvolture, mais après six années passées avec lui, Léa se refuse à n'être que sa "Nounoune", la pire des humiliations pour cette femme fière et superbe qui ne peut hélas arrêter le temps.

Magnifique reconstitution d'une époque belle et futile où bulles de champagne et coupes de cristal sous les lambris dorés n'étaient que la séduisante façade d'un monde où les mots, armes suprêmes, s'échangeaient tels des coups de poignard, où potins, calomnies et rumeurs rythmaient une vie de libertinage et de frivolité dissimulant à grand peine le vide de l'existence.
Perfidie redoutable excellemment illustrée par la truculente Kathy Bates dans des dialogues incisifs taillés à la mesure de son talent : beau et mélancolique.
Aurea

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