On ne peut pas plaire à tout le monde dit le proverbe et c'est tant mieux. J'avoue cependant que l'accueil et la notation de ce film me laissaient espérer un bien meilleur moment en sa compagnie. Non , je n'ai pas accroché, je n'ai pas pu, pas su m'intéresser à ce qu'on loue ici et là comme une belle histoire d'amitié masculine . Ce que j'ai vu se dérouler sous mes yeux mi clos d'ennui, c'est une relation perverse entre un jeune type un peu ballot et taiseux et un grand gaillard vantard et possessif qui utilise le langage comme outil de domination. Les dialogues semblent improvisés et la logorrhée verbale du principal protagoniste en profite pour étaler Montaigne à tort et à travers. Ce pourrait être drôle, c'est seulement agaçant.
Certes Raphael Quenard a de la présence, de l'autorité et même du charisme...Mais (au vu de sa prestation à la soirée des Césars, on peut deviner que sa personnalité bavarde et envahissante fait partie de lui et non du personnage.
Oui, il y a des moments tendres (notamment ceux avec le joueur de Loto) mais est-ce suffisant pour justifier un tel enthousiasme ? Le regard le plus intelligent de la bande reste celui du chien dont l'enterrement accompagné de la comptine est un joli moment.
Que la violence soit désormais le seul dialogue possible entre les jeunes, qu'ils soient citadins ou ruraux est un terrible constat sociologique que ce film ne fait qu'effleurer.