Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

L'intégrité artistique est-elle encore possible ?

C'est la question fondamentale que pose Jean Yanne dans Chobizenesse, y-a-t-il encore une place pour les puristes, un espace pour ceux qui ont une haute idée de leur discipline, un jardin pour les créatifs dépouillés de considérations pécuniaires ?


C'est Robert Hirsch qui incarne ce musicien intransigeant, menant à sa perte un Jean Yanne qui se laissera aller à croire en la fable de son génie.


Dans ce « Rocky Horror Picture Show » français, qui ont en commun une visualisation de la folie libertaire des années 70, Yanne se veut plus profond avec les éléments d'une satire qu'il maîtrise à merveille, loin du délire absurde et sans message (à moins d'y chercher des métaphores comme on cherche du pétrole) de son grand frère américain.


Est-il raisonnable de classer Chobizenesse dans la catégorie comédie musicale ? L'affirmative s'impose si l'on s'en tient aux différents tableaux mis en scène dans le théâtre de Yanne, dont un Bob Fosse période « Cabaret » aurait pu s'enorgueillir s'il avait appartenu au pays des sectateurs de Molière. De l'autoglorification de son milieu à l'éloge de l'acier en passant par l'apologie des bazookas et une expérimentation pornographique, les scènes de spectacles sont assez kiffantes.


Pour conclure, une œuvre à la morale à la fois glaçante et réjouissante, tout est show-business.


Des compromissions les plus sordides aux exigences les plus immaculées, l'argent y a son mot à dire. Que ce soit en amont, dans la préparation du projet, ou en aval lorsque l'on veut récolter ce qui couvrira l'investissement.


A la toute fin du générique, alors que Hirsch et Yanne viennent d'être abattus sur scène par les forces de l'ordre, Yanne redresse la tête comme pour nous signifier que tout ceci relève de la boutade et que bien qu’il y ait des hiérarchies en art, tout est Chobizenesse !


                        Samuel d'Halescourt

Créée

le 6 févr. 2019

Critique lue 334 fois

2 j'aime

1 commentaire

Critique lue 334 fois

2
1

D'autres avis sur Chobizenesse

Chobizenesse
QuentinBombarde
8

Attention Chef d'Oeuvre

Chobizenesse est à mes yeux le meilleur film de Jean Yanne, et l'un de mes films français préférés et chéris. Découvert sur You Tube en piètre qualité, j'ai du le revisionner une dizaine de fois et...

le 14 juin 2018

5 j'aime

Chobizenesse
G_Savoureux
3

Critique de Chobizenesse par G_Savoureux

Seulement 3 étoiles, je ne peux me résoudre à mettre plus. Tout d'abord parce que, parmi les films de Jean Yanne, celui-ci est vraiment en dessous. Le mélange de cynisme, d'humour noir et de...

le 16 avr. 2011

3 j'aime

Chobizenesse
Samueld_Halescourt
6

L'intégrité artistique est-elle encore possible ?

C'est la question fondamentale que pose Jean Yanne dans Chobizenesse, y-a-t-il encore une place pour les puristes, un espace pour ceux qui ont une haute idée de leur discipline, un jardin pour les...

le 6 févr. 2019

2 j'aime

1

Du même critique

La Seule Exactitude
Samueld_Halescourt
8

Un flingue avec un nœud papillon

Autant annoncer la couleur, ce livre m’a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l’actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin...

le 10 nov. 2015

11 j'aime

1

Interventions 2020
Samueld_Halescourt
8

Compilation pour l'histoire

Outre l'arnaque d'avoir reversé dans ce volume une grande partie des précédentes interventions, on prend plaisir a redécouvrir la plupart des textes qu'on avait passablement oubliée dans l'intervalle...

le 3 mars 2021

5 j'aime

Les Portes de la perception
Samueld_Halescourt
8

L’ignoble festif a remplacé l’expérimentation scientifico-chamanique

D’abord déçu de constater que « Les portes de la perception » à proprement parler n’était en fait qu’un court texte dans un recueil qui en compte beaucoup d’autres et sur lesquels nous...

le 26 sept. 2017

5 j'aime

2